Pas de garde d’enfant, pas d’emploi

« J’ai failli ne pas venir. »

Cette phrase, je la dis assez souvent. Je suis une maman de 24 ans. Je vis seule avec ma fille de 4 ans. Je ne trouve pas toujours quelqu’un pour la garder lorsque je dois aller à un rendez-vous professionnel.

Je suis aujourd’hui considérée comme un « cas social » parce que je ne travaille pas et que je dépendrais des allocations familiales. Je veux travailler. Encore récemment, j’ai dû renoncer à un emploi car le mode de garde que j’avais trouvé n’était pas suffisant. Le travail commençait à 8h15. Je devais laisser ma fille à l’accueil périscolaire à 7h40. Le temps de trajet de l’école de ma fille jusqu’au lieu de travail était de 40 minutes, sans imprévu. C’est mathématique : impossible d’arriver avant 8h20.

Pourtant je correspondais au profil recherché : un poste administratif, avec de l’accueil. Je suis à l’aise avec les gens.

Je suis aujourd’hui considérée comme un « cas social » parce que je ne travaille pas et que je dépendrais des allocations familiales.

Autre poste impossible pour moi à décrocher : un contrat d’avenir. C’est un contrat aidé à destination des jeunes de 18 à 25 ans issus des quartiers prioritaires ayant obtenu le bac. C’est mon cas. Cependant, impossible pour moi d’accéder à ce poste d’une durée de trois ans car j’ai un titre de séjour provisoire valable un an et renouvelable sous condition d’avoir un travail ou d’aller à l’école.

Autre cercle vicieux. Il faut justifier d’un travail pour renouveler le titre de séjour et avoir le droit de travailler. Mais le titre de séjour que j’ai est valable un an et ne me permet pas d’accéder à un contrat d’avenir de trois ans. Même si mon profil correspond en tout point à ce poste. On marche sur la tête.