Ruben H. 09/12/2024

TDAH : « Je me félicite de ma particularité »

Diagnostiqué TDAH et sous traitement médicamenteux, Ruben a traversé plusieurs phases de déprime. Aujourd’hui, il trouve de l’apaisement et se libère par l’écriture.

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12/11/2024

Match amical

Au sport, on peut se mesurer, se dépasser, perdre ou gagner… des ami·es. Non seulement les pratiques sportives permettent de rencontrer des gens que l’on ne croiserait pas forcément ailleurs, mais les relations amicales fortes qui se nouent à cette occasion ont un impact sur les performances sportives d’un collectif et sur la motivation de chacun·e. Dans les sports collectifs, l’intelligence de jeu se construit en apprenant à se connaître, s’observer, fonctionner ensemble. Ce qui se joue hors du terrain la nourrit et peut changer la donne. Avec son équipe de gymnastique rythmique, Madeleine a éprouvé la force du lien amical et ses retombées sur les résultats de son équipe. Au-delà des heures d’entraînement, du niveau technique et de la performance sportive, ce sont les liens d’attachement renforcés au sein du collectif qui l’ont menée sur le podium.  Nos précieuses amitiés peuvent aussi nous motiver quand la flemme nous gagne. C’est ce qu’a éprouvé Sohan. Il a trouvé de « vrais potes » sur qui il peut compter en dehors du terrain. Un critère qu’il place bien au-delà du niveau de son équipe.  À l’adolescence, où les sociabilités et activités physiques des garçons et des filles ont tendance à se séparer, nos ami·es peuvent se détourner les unes et les autres de pratiques qui ne correspondent plus à celles de leurs pairs. C’est parce qu’elle y était généralement la seule fille et pour ne pas perdre ses amies, qu’Assiatou a renoncé au City et au foot pour s’inscrire dans l’équipe féminine de basket de son collège.  Parfois aussi, lorsque la compétition prend le dessus, le sport peut mettre en péril nos amitiés. Au judo, Meïwen se mesurait en permanence avec son ami d’enfance. Cette compétition a nourri leur relation. La rédaction Une série illustrée par Merieme Mesfioui

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10/10/2024

Vivre avec des troubles psy

La santé mentale, grande cause nationale 2025 ? Michel Barnier, fraîchement nommé Premier ministre, l’a appelée de ses vœux lors d’une interview télévisée le 22 septembre dernier. Une annonce à laquelle des acteurs du secteur ont répondu en lançant une pétition afin de la voir se concrétiser. Trois objectifs sont, selon eux, prioritaires : informer, prévenir et déstigmatiser.  L’enjeu est de taille. Un tiers des postes de praticien·nes hospitaliers en psychiatrie sont vacants et il y a moins de lits disponibles. Le nombre de patient·es a pourtant été multiplié par deux ces vingt dernières années.  En Europe, une personne sur quatre est touchée par des troubles psychiques à un moment de sa vie. Pourtant, le sujet est encore tabou. Une étude de mars 2024 pour l’Alliance pour la santé mentale pointe que la moitié des personnes concernées disent n’en avoir parlé à personne ou ne pas avoir été écoutées ou crues lorsqu’elles ont osé le faire. Pas étonnant que les trois quarts des Français·es sous-estiment encore la part de la population touchée par ces troubles. Âgés de 14 à 39 ans, les quatre témoins de cette série mettent toutes et tous en avant l’importance du diagnostic. Pour mettre des mots – et des traitements – sur des maux, comme le raconte Jessica. Pour réduire – un peu – le coût de la santé mentale, comme le raconte très bien Pauline, qui fait les comptes. Pour pouvoir expliquer son quotidien, sa souffrance et dépasser – peu à peu – ses difficultés, comme le fait Erwan. Pour pouvoir vivre, moins mal – voire carrément mieux – avec son ou ses troubles… et les autres, comme le raconte Malik, qui soigne particulièrement son sens de l’humour pour sortir de l’isolement.  La rédaction   Une série illustrée par Merieme Mesfioui

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13/09/2024

Après l’enfance maltraitée

Les chiffres ont beau être connus, ils continuent à faire froid dans le dos. Tous les cinq jours, un⸱e enfant meurt au sein de la sphère familiale. Toutes les trois minutes, un⸱e enfant est victime de viol ou d’agression sexuelle, dont les trois quarts (77 %) se déroulent au sein de la famille.  C’est dans les leurs qu’Alma, Beverly, Océane et Mya ont vécu des violences physiques, psychologiques et/ou sexuelles lorsqu’elles étaient enfants. Comme elles, près d’un quart (24 %) des Français⸱es de plus de 18 ans estiment avoir été victimes de maltraitances graves dans leur enfance, selon les données du plan de lutte contre les violences faites aux enfants. Le stress induit par celles-ci perturbe le développement du cerveau des jeunes victimes. Et elles altèrent, parfois à vie, leur santé physique et mentale, comme en témoigne l’OMS (Organisation mondiale de la santé).  Une fois adultes, ces enfants ont, en effet, une plus grande propension à subir ou commettre des violences et une plus forte exposition à la dépression, la toxicomanie ou l’alcoolisme, notamment. Lorsque les mauvais traitements sont cachés, comme c’est souvent le cas quand ils se déroulent au sein de la famille, aucun·e professionnel·le de santé ne peut soutenir les enfants qui la subissent.  Océane a souvent pleuré sous les coups de son père, alcoolique, en attendant que ça passe. Devenue mère, la jeune femme de 22 ans a réussi à mettre des mots sur les maux et n’imagine pas une seconde pouvoir lever la main sur son enfant.  Pendant de nombreuses années, Beverly a minimisé la violence de ses parents à son égard et en a même eu honte. À 24 ans, elle veut que la honte change de camp. Elle partage aujourd’hui les violences subies et s’occupe de sa santé mentale. Un long parcours de soin depuis le réveil de sa mémoire traumatique et la prise de conscience de ce qu’elle a vécu.  Alma avait 7 ans quand elle a été victime de la première agression sexuelle de son beau-père. Aujourd’hui, grâce à un signalement fait par une assistante sociale de son collège, l’adolescente de 16 ans ne vit plus avec son agresseur. Mais elle a perdu confiance en sa mère, qui n’a pas cru à son récit.  Après plusieurs fugues pour alerter sur sa situation, Mya, elle, a pu échapper aux coups, insultes et manquements de ses parents. Après l’intervention de la police et une décision de justice, elle a découvert et partagé le quotidien d’une famille d’accueil aimante. Mya vit désormais à nouveau chez ses parents, accompagnés dans leur parentalité par une éducatrice. La rédaction Une série illustrée par Merieme Mesfioui

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30/04/2024

Pédaler contre les rixes

Réconcilier des jeunes de quartiers voisins – « en guerre » – en leur faisant parcourir des centaines de kilomètres à vélo depuis la Seine-et-Marne (77), a tout d’une idée assez dingue. C’est le défi qu’Ali Matelo – déterminé à prendre sa part dans la lutte contre les rixes entre les ados de Torcy, Noisiel, Lognes, Saint-Thibault-des-Vignes, Champs-sur-Marne – leur propose depuis trois ans (lire encadré). Après le décès d’Iderlindo, 21 ans, ce directeur adjoint d’un centre social a décidé de leur faire vivre ensemble cette aventure sportive et humaine hors du commun. En 2023, 24 jeunes hommes ont été sélectionnés pour relever ce défi : passer quatorze jours à cohabiter H24 et à pédaler sur 800 kilomètres, de Torcy à Auschwitz en Pologne, en plein mois d’août. Zako, Yanis, Yassine, Ismo et Souleymane en étaient. Cinq mois après leur retour, ils se sont attaqués à un autre genre d’épreuve : se souvenir et raconter cette expérience par écrit, accompagnés par les journalistes de la ZEP, à la maison de la jeunesse de Noisiel. Ils ont livré des récits joyeux. Des témoignages de compétition et d’entraide, de dépassement de soi et de découverte de ses limites, d’esprit d’équipe et de singularités, de différences et de points communs. Des histoires d’amitiés qui se nouent, les mains sur le guidon comme dans les chambres. Loin des guerres entre quartiers. La rédaction   « Faire en sorte que nos jeunes arrêtent de se taper dessus »   Ali Matelo, ancien directeur adjoint chargé de la jeunesse au centre social Omac, à Torcy, revient sur ce qui l’a convaincu d’embarquer des jeunes de quartiers rivaux en Seine-et-Marne dans un projet sportif et humain ambitieux.   Comment est né le « 77 à vélo » ? Je suis parti des problèmes liés aux rixes sur notre territoire, Paris Vallée de la Marne (Lognes, Torcy, Noisiel, et Torcy), et sur une partie d’un autre territoire, Marne et Gondoire (Saint-Thibault-des-Vignes). Sur deux ans, il y a eu quatre décès. Il y a eu une marche pour rendre hommage à un jeune qui a été tué : Iderlindo. Face au regard d’un parent qui a les yeux en larmes, tu te sens impuissant. Je me suis dit que ça serait une bonne chose si on pouvait faire en sorte que, sur notre territoire tout du moins, on puisse avoir un impact, pour que nos jeunes arrêtent de se taper dessus jusqu’à conduire à des morts.  S’en est suivie une rencontre avec une prof d’histoire lors d’une réunion avec des élus municipaux. Cette prof d’histoire était aussi élue. Je me suis dit : « Je pense qu’on peut faire un truc ensemble. » Je l’ai sollicitée et elle a tout de suite été partante. Le projet devait se baser sur la guerre, parce que les jeunes de nos quartiers pensent se faire la guerre, mais en réalité ce n’en est pas une.   Pourquoi as-tu décidé de faire pédaler des adolescents sur 800 kilomètres ? Le vélo, c’est un sport qui me fascine. Je me suis toujours demandé comment un être humain pouvait pédaler 200-300 km par jour. Et je me suis dit : tiens, peut-être qu’avec nos jeunes ce serait bien ? Ce sport-là est un peu fermé. Ça permet de casser les mœurs et d’ouvrir ces jeunes des quartiers populaires à d’autres disciplines. On aurait pu partir à pied, mais le petit plus, c’était la récompense du vélo. C’est un outil de travail avec lequel tu repars. Comme une médaille. Je ne regrette pas ce choix car ça a bien pris. Tu peux être de Lognes, de Noisiel, de Torcy et être un élément très athlétique. Ce côté athlétique n’a pas de ville. C’est entre toi et toi. À vélo, ils sont obligés de communiquer, s’encourager, attendre l’autre…   Quel était ton objectif en les emmenant à Auschwitz ? On a tendance à taxer les jeunes de quartier, généralement musulmans, d’antisémites. J’avais non seulement besoin de rendre hommage à toutes les victimes de la Shoah mais aussi de démontrer que les jeunes de quartier, musulmans ou pas, sont sensibles à ce qui arrive à d’autres communautés. Contrairement à ce que des médias véhiculent.

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28/03/2024

Chroniques d’une jeunesse mauricienne 

À l’invitation de l’Institut français de Maurice, la ZEP s’est délocalisée pour déployer son dispositif d’accompagnement à l’écriture auprès d’une équipe de journalistes, d’écrivain·es et d’enseignant·es. L’objectif est de créer une plateforme d’expression des jeunesses de l’océan Indien.  Les premiers ateliers ont fait émerger une dizaine de récits qui nous offrent une plongée inédite dans la société mauricienne. Ces jeunes de 17 à 25 ans nous racontent ainsi la prégnance des traditions familiales, les contraintes de l’insularité, la force du trilinguisme, le multiculturalisme à l’épreuve des hiérarchies communautaires, l’urbanisation pas toujours maîtrisée, ou encore les impacts écologiques sur ce territoire. Un territoire fragile, riche et complexe. Loin des clichés touristiques auxquels cette île est souvent réduite. Avec plus d’un million de touristes par an pour 1,2 million d’habitant·es, le tourisme est une activité essentielle sur l’île. C’est aussi un secteur dans lequel il ne fait pas bon se projeter quand on est une jeune femme créole, comme Yana, 23 ans. Contre l’avis de son entourage, qui l’imaginait avocate ou médecin, elle persévère. De son côté, Ségolène a renoué récemment avec la langue de son île : le créole. En voulant lui offrir un français parfait, et la réussite qui va avec, ses parents l’ont privée de leur langue… et d’une partie d’elle-même.   La connaissance de son île, Jean-Jacques l’a héritée de son père, apiculteur. Ils la sillonnent ensemble depuis qu’il a 5 ans. Cette exploration lui a permis d’apprendre à en contempler les beautés naturelles, aujourd’hui menacées par les changements climatiques. Damien, lui, nous emmène visiter l’envers du décor d’une île Maurice de carte postale. À 21 ans, il habite à Vacoas, un désert urbain qu’un homme politique local rêve de transformer en « Manhattan ».  La rédaction

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08/03/2024

Avorter avant 18 ans : un droit mais toujours une épreuve

C’est une réforme historique qui a été adoptée définitivement le 4 mars 2024 par les deux chambres du Parlement réunies en Congrès à Versailles. La France est le premier pays à inscrire la « liberté garantie » à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution du pays, c’est-à-dire la loi des lois. Une décision importante prise près d’un demi-siècle après la promulgation de la loi dite « Veil » – portée par Simone Veil – autorisant l’IVG, le 17 janvier 1975. L’objectif ? Éviter que ce droit puisse être remis en question dans notre pays. Il faut dire que l’avortement reste, aujourd’hui encore, un sujet à la fois très intime et hautement politique. En 2022, la révocation de l’arrêt Roe vs Wade, garantissant le droit d’interrompre une grossesse aux États-Unis, a rappelé combien ce droit reste fragile. 14 États américains ont interdit depuis l’avortement sur leur territoire, même en cas de viol. En Europe aussi, le droit à l’IVG a été remis en question en 2021, en Pologne, où il est quasiment interdit, sauf pour des femmes victimes d’inceste et de viol. Sur le continent africain, l’accès au libre choix de poursuivre sa grossesse reste souvent réservé aux seuls cas où la grossesse met en danger la santé de la personne enceinte. Au Maroc, avorter peut vous mener en prison. Dans le monde, 22 pays interdisent encore tout bonnement aux femmes d’avorter. Résultat ? Les avortements clandestins, non-sécurisés, tuent encore près de 40 000 femmes chaque année, selon une estimation de l’Organisation mondiale de la santé.  Actuellement, en France, l’avortement est légal jusqu’à 14 semaines de grossesse. Mais il existe encore de nombreux freins à son accès. La crainte que cela puisse se savoir n’est pas des moindres, chez les plus jeunes notamment. Et le jugement négatif de certain·es adultes peut malheureusement s’ajouter à la difficulté à aller chercher de l’aide, voire aux violences déjà subies. Si une personne mineure peut accéder à une IVG sans en informer sa famille, elle doit obligatoirement être accompagnée par une personne de plus de 18 ans. « Aucune femme ne recourt de gaîté de cœur à l’avortement », assurait Simone Veil, devant l’assemblée très majoritairement masculine des députés français. « Il suffit d’écouter les femmes », ajoutait-elle. Écoutons-les ! Trois d’entre elles, mineures au moment où elles ont choisi d’interrompre une grossesse, partagent cette épreuve. Vanessa, 20 ans, qui, huit ans après les faits, n’a pas oublié le regard accusateur du médecin traitant, la violence du gynécologue et les commentaires acerbes du psychologue. Elle n’avait que 12 ans quand elle a subi un viol puis avorté, chez elle, en prenant des médicaments. Comme 80 % des femmes, Vanessa a opté pour l’IVG médicamenteuse à domicile, plutôt que l’IVG chirurgicale, qui nécessite une courte hospitalisation. Mina, elle, a fait le choix d’être encadrée médicalement. Hospitalisée un jour d’école, l’adolescente de 14 ans a alors pu compter sur la complicité d’une infirmière du service pour couvrir un mensonge fait à sa mère, de crainte d’être « mise à la porte ». De son côté, Kaïna a choisi de se confier à l’une de ses enseignantes, qui l’a accompagnée dans sa démarche. La rédaction

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08/01/2024

Rendez-vous à la salle

Le nouveau rendez-vous après le lycée, c’est la salle de muscu. Écouteurs dans les oreilles et haltères aux mains, les 16-25 ans rêvent de sixpack, d’épaules développées, de pecs saillants, de fesses bombées… 43 % d’entre elles et eux pratiquent la musculation, selon le baromètre 2022 de l’UCPA-Crédoc sur les loisirs sportifs. Si la multiplication des influenceurs et influenceuses fitness sur les réseaux a sûrement un rôle à jouer dans cet engouement, le sociologue Guillaume Vallet, auteur de La Fabrique du muscle, l’explique par la multiplication des crises et des incertitudes ces dernières années : le corps et la santé sont devenus un « capital » dans lequel les jeunes investissent pour mieux les traverser. Maîtriser son corps et se surpasser prouverait ainsi que l’on est capable d’en faire de même avec sa vie. Une obsession croissante pour les muscles qui, en creux, nous rappelle comment cette société reste intraitable avec les corps qui s’écartent de la norme. Hugo veut surtout « prendre de la masse », parce qu’en gagnant du poids, il gagne en confiance. Didi vise le même objectif, mais seulement dans les hanches et les fesses. Elle a d’ailleurs changé son alimentation et compte les calories pour y arriver. En quelques mois d’entraînement intensif à la salle, le corps d’Adarsh s’est transformé. Même chose pour le regard des autres. La vie d’Arsène tourne aussi autour de la salle. Pour devenir plus fort que son frère, quitte à mettre les cours de côté. Pour les potes et les camarades de Guillaume, c’est même devenu un lifestyle. Lui aussi s’est laissé séduire par cette vie protéinée, baskets aux pieds. Avant de laisser tomber : ça ne lui ressemblait pas. La rédaction

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13/11/2023

L’éducation sexuelle, la grande absente de l’école

Au moins trois cours d’éducation à la sexualité par an. C’est ce qui est inscrit dans la loi depuis 2001, mais entre les murs des établissements scolaires, la réalité est tout autre. Moins de 20 % des collégien·nes en bénéficient. Ce chiffre tombe même à 15 % au lycée. Les associations SOS Homophobie, Sidaction et Planning familial ont donc attaqué l’État en justice en mars dernier pour qu’il respecte ses obligations. Et pour cause : les préjugés ont la vie dure (selon un·e élève sur deux, être LGBTQIA+ est un choix) et les plaintes pour violences sexuelles sont en augmentation. Les jeunes sont pourtant en demande, mais faute d’interlocuteurs et interlocutrices à l’école, nombre d’entre elles et eux se tournent vers internet. Pour le meilleur et pour le pire. Warren se pose plein de questions depuis la cinquième. Il est aujourd’hui en seconde mais l’éducation sexuelle n’est toujours pas au programme. Le cours donné par l’infirmière du collège n’a pas permis à Cassandra d’avoir des réponses précises, et le consentement n’a jamais été abordé. Une notion que Julie aurait d’ailleurs voulu découvrir plus tôt, avant que son premier copain ne lui fasse du chantage pour obtenir un rapport sexuel. Noah est en colère contre l’école : si on y parlait des identités LGBTQIA+, beaucoup de violences pourraient être évitées. Les femmes de la famille d’Alexa ont pris les devants quand elle avait 12 ans. Maintenant, c’est elle qui répond aux questions de ses ami·es. La rédaction

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09/10/2023

La fin du mois, j’y pense déjà

Vendredi 13 octobre, c’est jour de grève nationale. Les syndicats appellent à une mobilisation, notamment contre l’austérité et pour une revalorisation des salaires. Et pour cause : le coût de la vie a largement augmenté en 2023, notamment de 11 % sur les produits alimentaires. Remplir le frigo, une mission d’adulte ? Alors qu’elles et ils ne connaissent pas forcément le mot « inflation », les ados subissent parfois ses conséquences au quotidien. Amélia ne reçoit plus d’argent de poche depuis cette année. Ses parents cumulent les emplois, mais ont désormais du mal à joindre les deux bouts. Quand elle fait les courses pour les jeunes du foyer dans lequel elle est hébergée, Maïssa voit bien que son panier, qui ne doit pas dépasser les 25 euros, a diminué de moitié. Wilfried parle comme un homme abîmé par les années de galère : chez lui on ne vit pas, on survit. Il connaît par cœur le budget très serré avec lequel sa mère lutte tous les mois. Une réalité qui force Xavier à être beaucoup trop organisé pour ses 15 ans : pour aider la sienne, il travaille à côté du lycée. La rédaction

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11/09/2023

Le lycée Rabelais, hors les murs

« Allô la ZEP, ici Libé, on a une idée à vous proposer ! » Cette aventure a commencé à peu près comme ça. Depuis près de dix ans, Libération publie une fois par mois une double-page de témoignages des jeunes que nous accompagnons en atelier. Jusque-là, nous étions à l’initiative. Les coups de fil se passaient dans l’autre sens. « Allô Libé, ici la ZEP, on a une double à vous proposer. » Ensemble, on a essayé de raconter le sport du bas de l’immeuble, les stratégies écolos, la police de (trop grande) proximité ou le 115 à 15 ans. Cette fois-ci, on s’est retrouvé·es autour de la grande table du sous-sol, celle des conférences de rédaction, pour parler des 50 ans du quotidien. Paul Quinio, le directeur de la rédaction, avait une idée : « Libé a 50 ans et le lycée Rabelais, Porte de Clignancourt à Paris, aussi… » Il nous donnait l’opportunité d’une aventure commune, d’une année partagée. Pour ses 50 ans, Libé souhaitait s’offrir une cure de jouvence en ouvrant ses colonnes aux récits des adolescent·es et des jeunes adultes scolarisé·es à Rabelais. Une jeunesse loin d’être privilégiée. Les journalistes de la ZEP ont donc passé plusieurs mois dans cet établissement enchâssé entre le boulevard extérieur et le boulevard périphérique. Un lycée à la frontière du périph’, mais avec une adresse parisienne. Un lycée malmené mais avec une équipe pédagogique au taquet. C’est donc stimulé·es par l’enthousiasme de la direction, incarnée par Patricia Jourdy et Mélanie Puel que nous avons cheminé au cours de l’année en compagnie des quatre classes de seconde, des quatre classes de première et d’une section BTS de la « promo » 2022-2023. Et la rencontre a eu lieu. Investi·es, concerné·es, les lycéen·nes ont livré des textes et des témoignages qui éclairent sur leurs réalités, souvent âpres, et notre époque assez confuse. Nous sommes très fier·es à la ZEP de la confiance qu’elles et ils nous ont donnée en acceptant que nous les assistions dans l’élaboration de leurs récits. Nous nous réjouissons aussi que le lycée, menacé de fermeture au début de l’année, ait été « sauvé » par l’ancien ministre de l’Éducation nationale qui lui a octroyé un sursis de cinq ans. Le 15 septembre prochain, notre recueil Rabelais, hors les murs sera disponible et consultable sur notre site. Vous pourrez également retrouver en kiosque une sélection de récits issus de cette aventure, dans un supplément inédit du journal Libération. La ZEP vous propose d’en découvrir cette semaine cinq,  en avant-première : ceux de Safi, Gor, Rayan, Rosa et Christophe. La rédaction Crédit photo © James Albon / Libération

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