Bipolaire, je peux travailler ?
Aujourd’hui, premier jour de travail. Je suis censé travailler à mi-temps chez Bohringer. C’est le père d’un ami qui m’a mis en relation avec cette entreprise pour faire de la manutention. Rien de bien compliqué… En fait si ! Pour moi, c’est compliqué : j’ai été diagnostiqué bipolaire en 2014. Depuis, je ne trouve plus le sommeil et je fais des dépressions à répétition. Ça a été progressif. Un jour mon énergie s’est décuplée : des tonnes de projets dans la tête et des pensées qui vont trop vite pour que quiconque puisse les suivre.
Certains médicaments permettent de stopper ces phases : les neuroleptiques et les somnifères, de puissants sédatifs. Ça marche bien sur le coup mais les lendemains sont difficiles. J’en ai malgré tout besoin au quotidien.
La veille de ce premier jour de travail, le stress n’aidant pas, j’ai dû ingurgiter une grande quantité de ces médicaments pour dormir. Aujourd’hui, jour J, je suis fatigué. Difficile de me concentrer ou de sourire. Travail impossible.
Difficile reconnaissance du handicap
Mais comment demander de l’aide ? Je n’ai pas à avoir de traitement de faveur selon mes parents. Je suis sensé être «comme tout le monde». En plus, dès lors que l’on veut entamer des démarches de reconnaissance de la maladie, une montagne de paperasse administrative nous attend. Des feuilles jaunes, des feuilles vertes, des feuilles roses… À retourner à la MDPH (maison départementale des personnes handicapées). Pas facile. D’autant que si j’y parviens, c’est un beau statut d’handicapé qui m’attends. C’est bon ça pour l’estime de soi !
Au travail, Fatma cache sa dyslexie. Elle n’en a pas parlé à son employeur lors de son entretien. Le cacher l’handicape encore plus, elle espère pouvoir l’assumer lors des ses prochains entretiens.
Les difficultés psychiques sont invisibles. C’est pour cela qu’elles sont si peu reconnues. Heureusement, à la fac de Nanterre, il y a un service handicap qui facilite le déroulement de mes études. Par exemple, s’il m’arrive un problème et que je ne peux pas aller en cours, mes absences ne m’empêcheront pas de passer les examens. Grâce à eux, lors des journées Objectif Emploi, j’ai pu rencontrer un tuteur qui est là pour faciliter mon insertion professionnelle. Il peut me parrainer lors de mes envois de CV pour appuyer ma candidature auprès des destinataires.
On dit que le travail c’est la santé. Pour moi, c’est surtout la santé qui permet de trouver du travail.
Vincent C., 21 ans, étudiant, Nanterre
Crédit GIF Giphy // Imgur.com
Bonjour les bipo en arrêt depuis 4 ans je suis très fatigué et démotivé envie de rien faire.
Ton article me touche et je me rappelle mes années d’études aussi tres compliquées. J’ai maintenant 38 ans, je n’ai pas trouvé de remède miracle à ma bipolarité mais grâce à une meilleure compréhension de ma maladie, du cerveau et de la vie en général, cela va beaucoup mieux. Sache qu’il est potentiellement possible de trouver un équilibre qui permet de vivre des moments réguliers de bonheur et de joie et de se dire que tout ça vaut vraiement le coup. Pour ma part, merci aux therapies comportementales et cognitives ainsi qu’à la méditation. Plein de courage!
Je suis bipolaire du 26ans j ai travaillé pendant quasi 23 ans mais j ai fait un Burn out et depuis 4 ans je galère je tiens pas le coup plusieurs internement en psyciatrie divers traitement la j ai du xerequel 300 *seresta 20
Bonjour Laurent.
Je suis actuellement sous lithium, je vais prendre du depakote en plus. Les antidéprésseurs ne me sont pas conseillés car je parts facilement sur le versant maniaque.
Merci pour votre soutien.
Vincent
Courage, je suis également bipolaire. J’ai connu des hospitalisations et des dépressions terribles, épouvantables.
j’ai mis huit ans à trouver les bons médicaments. La première chose, c’est de trouver un bon psychiatre en qui tu as totalement confiance.
As-tu essayé le traitement par le lithium en le combinant à un antidépresseur ?
A bientôt,
Laurent