Bakalaye D. 15/02/2018

Le placement en foyer ça m’a aidé à me calmer

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Je passais mon temps à traîner avec mes potes et à faire des conneries. Alors ma mère a pris les devants et m’a placé en foyer. Depuis, au lycée et avec les gens, ça va mieux.

Je suis arrivé au foyer il y a un an et demi et ça fait deux ans que j’en expérimente les bons et les mauvais côtés. L’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) et le juge ont choisi de me mettre au foyer pour m’écarter de mes potes et de mon quartier, le XIXème.

J’ai commencé à traîner dans mon quartier à 14 ans. Avec mes potes, on faisait des bêtises comme voler dans les magasins, sécher les cours, embêter les gens. On était tout le temps dehors. Ma mère était contre. À chaque fois que je sortais trop tard, elle me harcelait d’appels. Il faut dire que depuis mes deux ans, elle est toute seule à la maison avec nous six. J’ai cinq frères qui ont entre 4 et 19 ans. Ça faisait beaucoup de boulot pour ma mère et plus d’autonomie pour les plus grands.

Un jour, j’ai fait une bêtise plus grosse que les autres. Mes potes ont volé le téléphone d’un passant. Quelques-uns se sont fait attraper, dont moi, même si je n’étais pas impliqué. J’ai fini en garde à vue.

Je pensais ne pas rester longtemps au foyer

L’ASE et le juge ont été mis au courant à la demande de ma mère. Y’a eu une audience au tribunal, métro Cité. Un matin, on y est allés. Ils m’ont posé plein de questions familiales et scolaires. Je leur ai dit que ça n’allait pas trop au collège. Chez moi non plus. Ma mère a confirmé. Le juge m’a dit que j’allais être placé et ils m’ont demandé si je préférais l’internat ou le foyer. Je voulais pas trop m’éloigner de ma famille alors j’ai choisi le foyer. Ça a duré même pas 40mn et c’était décidé. Ils ont fait les démarches pour me trouver une place, j’ai fait des visites avec ma mère. On m’a pas dit combien de temps je resterai là-bas.

Depuis que j’y suis, je sors beaucoup moins avec mes potes, je ne vois pas souvent ma mère et mes frères, je suis plus concentré scolairement, il y a un côté plus social qui me permet de découvrir de nouvelles personnes. Ça m’a permis de faire des activités : monter en haut de la Tour Eiffel, aller au bowling ou au laser game.

Je ne pensais pas rester longtemps au foyer, mais ça fait deux ans que j’y suis. La première année, j’étais à la plateforme des Apprentis d’Auteuil qui sert aux jeunes qui n’ont pas de scolarité ou qui sont en décrochage scolaire pour ne pas perdre le rythme. Les éducateurs me donnaient des cours parce que je n’avais pas d’établissement à cause d’un problème d’affectation. En fait, je me suis pas inscrit au lycée parce que ça me plaisait pas.

Je pense que le placement au foyer m’a fait beaucoup de bien par rapport à mes fréquentations et ça m’a appris à plus m’ouvrir aux autres. Ça m’a calmé et, pour l’instant, je suis bien.

 

Bakalaye, 16 ans, lycéen, Paris

Crédit photo Flickr // CC Service photo du Département du Val-de-Marne

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