Valentin P. 25/05/2018

C’est l’été… les colos m’ont révélé

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J'ai très mal vécu mes années de collège. Quand un ami me propose de m'évader en colo, c'est la libération ! Nouveaux amis, nouvel environnement et la découverte d'une passion, celle pour l'animation.

Le collège. Période cruciale dans l’éducation et pourtant tellement dure. Pas tant dans le travail, mais bien plus dans le climat qui y règne. Insultes. Violences. Harcèlement. Voilà trois mots qui résument ce que j’ai vécu les premières années de cette période. Démotivé, déprimé. La seule solution était de rester enfermé à chialer dans ma chambre.

Tristan, un ami d’enfance me parle d’un lieu, une colonie de vacances et me propose d’y aller avec lui. Il connait, il a aimé. Pourquoi pas moi ? A 11 ans, je débarque à Perseigne, au fin fond de la Sarthe. Un lieu tellement perdu et étrange, et pourtant, je ne le remercierai jamais assez de m’avoir fait découvrir cet endroit.

Bouffée d’oxygène. Air pur.

Le début de l’aventure…

Après des mois de solitude et de tristesse, enfin je découvre un lieu où je me sens bien. Une semaine. Court. Rapide. Une découverte. Il me reste très peu de souvenirs de ce que j’ai fait. Aucun temps mort. Journées rythmées par les repas, les chants et les animations. L’envie d’y retourner m’a aidé à tenir, en pensant à l’été qui allait arriver, pendant ces années qui s’annonçaient terribles.

Rencontre. Chaque été, je retrouvais la même bande de potes. Chaque été, nous avions un animateur incroyable.

Cassandre aussi se faisait harceler. mais pendant l’été, ça a continué… en ligne ! Les réseaux sociaux lui ont gâché son été.

Et puis, un été, ça a été différent. J’ai rencontré Flavien, l’animateur incontournable. Il a été mon animateur et à chaque séjour à Perseigne. Je grandissais un peu plus grâce à lui. Gentil. Drôle. Créatif. Et tellement juste dans son rôle. Une sorte de modèle et de mentor. Mon envie d’animer vient de lui.

16 ans. 17 dans quelques semaines. Passé cet âge, terminé la colo. Après tant de temps passé ici, l’idée de partir m’était insupportable. Alors j’animais à ma façon. Lançant des jeux, des chants, veillant à la bonne ambiance. Pour me faire bien voir sans doute, mais surtout pour épouser ce rôle d’animateur que j’observais depuis longtemps.

Fin de colo. Fin de l’aventure. Tristesse. Déprime. Yannick, le directeur, demande à me voir. Ses mots resteront gravés dans ma mémoire. « On a un stage BAFA à la Toussaint. Passe-le et viens bosser avec nous. »

Espoir. Début d’une nouvelle aventure dans ce lieu que je connais par cœur.

Appréhension aussi. Découverte d’un nouveau fonctionnement. Je découvre l’envers du décor. 1ère année, d’abord en soutien. J’accompagne certains animateurs avec leurs jeunes.

Et un jour, me voilà seul avec eux. 12 jeunes devant moi. Une journée. Des difficultés d’organisation mais pour animer, pas de problème. Temps de dortoir, tendu. Quand on est gamins, c’est facile de se laisser porter. Complexe de guider les autres quand on est soi-même désordonné. Prise de conscience, de précautions.

Fin de colo. Fierté. Je remets ça l’année d’après.

12 jeunes. Moi. 3 semaines. Le défi est relevé.

 

Valentin, 20 ans, étudiant, Cean

Crédit photo Senscritique // © Nos jours heureux (film 2006)

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