Christophe R. 06/09/2018

Au club de rugby, y a des riches et y a des normaux

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Des riches, des pauvres, j'ai bien compris. Mais je sais aussi que l’amour du rugby peut parfois rapprocher des gens très différents.

Je joue depuis deux ans dans l’équipe du R. 92. C’est le meilleur club de rugby de France. Il y a du monde et j’observe beaucoup de différences entre les gens. La première, ça se voit direct, c’est ceux qui ont plus d’argent que les autres. Tu n’as même pas besoin de leur parler pour savoir. Ils se sentent plus ! Ils se croient supérieurs ! Ils habitent dans des grandes maisons des quartiers riches, ils ont beaucoup de connaissances, ils ont un air de supériorité. Ils mettent des vêtements chers et ils en ont beaucoup. Ils se pensent plus importants. Quelques-uns créent des frontières, pas comme une secte, mais presque. Ils sont en petit groupe de quatre ou cinq, ils parlent entre eux. Quand on les cherche pour dire bonjour, eux c’est limite s’ils nous calculent, on dirait qu’ils s’en foutent de nous, ils nous regardent pas, ils parlent à quelqu’un d’autre.

Sur le terrain, on pense tous à la gagne

Et puis dans mon club, il y a les autres, les normaux. Les gens un peu moins riches qu’eux mais pas pauvres. Moi je suis pas un riche, je suis normal. Y en a aussi qui essayent de passer pour des riches.

Mais y a aussi des riches qui sont sympas. J’ai commencé à traîner avec certains. Ils sont dans la même équipe que moi. À force, on se parle, on apprend à se connaître. On se pose plein de questions, on a des délires. Je suis allé chez un d’entre eux, il habite en banlieue dans un quartier chic à Fontenay-aux-Roses, il a un appartement à deux étages et il est très spacieux. Chez moi, ils ont la flemme de venir parce que c’est loin et qu’en plus ils n’ont pas de carte Navigo. Pour eux, le club de rugby il est juste à côté. Chez moi, y a rien à faire. Eux, ils ont des trucs pour passer le temps : une PS4 avec deux manettes, un grand écran et une enceinte. Moi, je joue sur ordi et tout seul. Par contre, sur le terrain, y a plus de différence de richesse, on pense pas à ça. Pendant le match, on pense à la gagne !

 

Rob, 14 ans, Paris

Crédit photo AdobeStock // CC Emanelda

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