A cause de mon handicap, je comprends mal les autres et les cours
Quelques fois, j’ai des problèmes pour communiquer avec les gens. J’explique quelque chose et on ne me comprend pas, et ça m’embête. Par exemple, quand je sors du cinéma, j’ai du mal à expliquer l’histoire du film. Il y a un an, je suis allé au cinéma voir le film Pattaya avec ma sœur. En rentrant, j’ai expliqué à ma mère une scène du film. Elle n’a pas compris. Ça m’énerve ! J’ai dû répéter trois fois la même chose. C’est souvent comme ça quand la scène ou l’histoire est compliquée… C’est chiant !
Il y a aussi des films que je ne comprends pas tout de suite. Et dans les jeux vidéo, j’ai du mal à comprendre les touches compliquées comme les gestes techniques dans le jeu de foot FIFA. D’autres fois, il y a des missions dans le jeu de tir Fortnite que je ne comprends pas. Une centaine de fois, je suis resté bloqué dans un jeu, alors j’ai arrêté.
Quand les personnages parlent en anglais et qu’il y a des sous-titres, pareil, j’ai du mal à suivre. Y a pas longtemps, j’ai regardé La Casa de Papel en français alors que c’est une série en espagnol, mais je comprends mieux en français. Parce que sinon, je dois demander à quelqu’un de m’expliquer.
A l’école, ça va mieux parce que je suis aidé
A l’école, il m’arrive aussi d’avoir du mal à exprimer mes idées. Des fois, j’ai peur que le professeur ne comprenne pas. J’ai du mal à participer en classe mais mon Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS), qui s’appelle Khelloudja me pousse à le faire. Elle me rassure.
Depuis que je suis en sixième, j’ai une AVS qui m’aide à mieux comprendre les cours, les exercices et à écrire. J’avais des difficultés de concentration depuis le CM1. A la fin de mon CM2, mes professeurs l’ont remarqué. Ils en ont parlé à mes parents. Ils m’ont demandé si je voulais une AVS en me disant que ça m’aiderait à mieux suivre.
Au début, j’étais timide avec ma première AVS. Très vite, j’ai mieux compris les cours. À chaque fois, je lui demandais et elle m’expliquait. Avant ça, je prenais du temps à me concentrer et faire les exercices et ça m’énervait. Je n’étais pas bien : c’était trop long pour arriver à comprendre. Alors, je faisais rien chez moi, je faisais les devoirs une fois sur deux. Quand j’ai eu ma première AVS, j’ai commencé à un peu plus travailler. Je faisais tout le temps les devoirs, ou presque. Grâce à elle, je suivais le cours, mais je l’avais pas souvent : elle s’occupait d’autres élèves aussi.
Aujourd’hui, quand mon Khelloudja n’est pas là, je suis moins le cours. Je me déconcentre, je parle beaucoup, je fais des petites blagues. Des fois, j’ai la réponse mais je ne sais pas comment expliquer, du coup je ne lève pas la main. Quelquefois, je trouve des mots et Khelloudja m’aide à construire des phrases avec sujet, verbe et complément. Elle reformule systématiquement avec des mots plus simples, elle m’aide à débuter un travail, à corriger mon orthographe et ma ponctuation. Elle me traduit de l’anglais au français et m’a appris à compter un peu.
Pendant les évaluations, on lit ensemble les questions et j’exprime mieux mes pensées quand Khelloudja est à mes côtés. Elle m’évite d’aller hors sujet aussi. J’ai un tiers-temps que j’utilise quand je galère un peu, par exemple à écrire les phrases. Grâce à ça, j’ai un peu plus confiance en moi. Cette aide me permet de progresser, je comprends mieux les cours et j’aime bien ce que je fais.
Adrien, 15 ans, lycéen, Paris
Crédit photo © Synergy Cinéma // Le monde de Nathan (film 2015)