Muriel B. 07/01/2020

Mon service civique, mon entrée dans le monde du travail !

tags :

À la fin de mon master, j'ai décidé de faire un service civique dans mon domaine d'études : la culture. Une façon pour moi d'avoir une expérience pro, et de rentrer dans la vie d'adulte.

Qu’est-ce que ça représente le service civique ? On parle de citoyenneté, de vivre ensemble, de partage et d’entraide. Il y a une dimension très « Vive la France ! ». Un service civique, c’est participer à la cohésion et à la mixité de la société française. Enfin, c’est ce que je pensais lorsqu’on m’en parlait. C’était un truc où je ne me voyais pas vraiment… Lorsque j’ai fini mon master 2 Communication et ingénierie de projets culturels fin mai 2019, j’ai tout de suite commencé à chercher du boulot. C’est alors que le service civique a pris un tout autre sens ! C’est devenu pour moi une entrée dans le monde professionnel, mon premier emploi dans le secteur où je voulais travailler : la culture.

Toutes les offres que je trouvais demandaient au moins deux à cinq ans d’expérience, le service civique était le moyen le plus accessible de gagner cette expérience tant recherchée par les recruteurs. J’ai fait une dizaine de lettres de motivation pour des offres de CDD ou CDI en me disant : « Bon je postule quand même, sait-on jamais. » Mais je n’ai pas eu beaucoup de succès… Donc je me suis collée aux offres de service civique. J’ai fait plusieurs lettres de motivation mais là, au moins, je me sentais moins nulle d’envoyer un CV presque vide.

Le service civique, un moment pour me former

Quand j’ai commencé au Centre Culturel Jean Houdremont en septembre 2019, mon poste de chargée d’accueil et de billetterie a effacé l’idée de partage, de fraternité et de vie associative que j’associais à ce type d’engagement.

En 2017, l’INJEP révélait que les volontaires en service civique comptaient 45% de demandeurs d’emploi, et 21% d’inactifs. En décembre 2017, Le Monde pose donc la question suivante : « Le service civique, un substitut à l’emploi ? » 

 

Le jour de l’entretien, je n’étais pas très sûre du poste « accueil et billetterie », je ne trouvais pas ces missions très intéressantes ni professionnalisantes. Je me suis quand même rendue au rendez-vous parce que c’était le type de structure que je visais depuis le début. À l’entretien, j’ai mentionné que ce qui m’intéressait, c’était l’administration et la production dans le milieu du spectacle vivant, et que j’aimerais bien voir ces pôles lors de mon service civique. Et que pour moi, c’était un moment pour découvrir plein de choses et se former.

Heureusement, je suis tombée sur des gens hyper compréhensifs qui partageaient la même vision que moi ! Ils m’ont proposé de travailler avec les personnes en charge de l’administration et de l’accueil des artistes, et même de voir les autres pôles si cela m’intéressait. Cette bienveillance m’a fait me sentir acceptée et accompagnée au sein de ce nouvel environnement : la vie active.

La pratique qui me manquait après des études trop théoriques

Mon service civique, c’est une expérience de premier job. C’est exactement la pratique qui me manquait après des études trop théoriques. Je me sens utile dans le monde professionnel et pas seulement calée en théorie. J’ai acquis des compétences professionnelles en seulement quelques mois.

Mon poste est « chargée d’accueil et billetterie ». Je vends les entrées les jours des spectacles et je gère le logiciel de billetterie tous les jours. Mais je fais aussi de l’administratif : des budgets, des factures et devis, des contrats pour les artistes, des conventions de prêt de salle, je remplis les formulaires de la SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique)… Je suis aussi chargée du planning des salles du Centre. En gros, mon poste, c’est donner un coup de main aux chargés des différents pôles. Ce n’est pas un poste de salarié à part entière puisque mes tâches peuvent être faites par d’autres salariés, mais ça leur prendrait plus de temps dans une seule journée. On pourrait dire que mes missions sont des missions d’assistante.

Larbi ne savait pas quoi faire dans la vie. Son service civique lui a permis de découvrir un art qui lui semblait inaccessible, et ça lui a même ouvert des opportunités professionnelles : « Moi, jeune de cité, faire du théâtre… et pourquoi pas ? »

L’équipe avec qui je travaille m’accompagne tous les jours dans mes missions : je ne suis pas livrée à moi-même lorsqu’on me demande de faire quelque chose de nouveau et surtout, on me demande si cela me convient et si ça m’intéresse de le faire. J’ai droit à l’erreur et j’ai le droit de ne pas savoir comment faire quelque chose. Cet aspect me permet de me sentir plus libre, je n’ai pas peur de poser des « questions bêtes ».

Je me sens de plus en plus prête pour la vie d’adulte

Et puis ma mission va durer dix mois, c’est la première fois que je reste autant de temps dans un même endroit. Les deux stages que j’avais faits auparavant n’avaient duré que quatre mois. Il y a aussi le fait d’être à temps plein avec des semaines de 35 heures, voire plus lorsqu’il y a des spectacles et… c’est au moins une fois par semaine. Le fait de dire « Non ce soir je ne peux pas, je taffe jusqu’à tard », ou de devoir checker mon agenda pour savoir si tel jour à telle heure je vais être dispo, me donne cette impression d’avoir une responsabilité d’adulte… et donc un sentiment d’importance, une sorte d’accomplissement personnel.

Le service civique est un bon outil pour apprendre un métier, gagner de l’expérience, rencontrer des gens du réseau pro, percer dans l’univers du travail : il m’est de moins en moins inconnu, et je me sens de plus en plus prête pour l’aventure qu’est la vie d’adulte. Je pense que je pourrai postuler plus facilement à une offre dans l’administration du spectacle vivant, je me sentirai légitime. Aujourd’hui, je sais de quoi on parle quand on dit « budget prévisionnel » ou « contrat de cession ».

Il n’y a pas si longtemps, j’ai fait des recherches de boulot, juste pour voir ce qui m’attend quand j’aurai fini mon service civique en juillet 2020. Et je vois des offres qui me parlent, auxquelles je pourrais postuler, sans me dire que je n’y connais rien.

Muriel, 24 ans, volontaire en service civique, La Courneuve

Crédit photo Unsplash // CC Angel Origgi

Partager

1 réaction

  1. Ok c’est bien mais juste une remarque où se développe le projet d’avenir si le temps de présence est à minima 35h…..toujours les mêmes questions sur ce qu’est réellement un service civique et le profil des jeunes qui le suivent….master quand même….

Voir tous les commentaires

Commenter