Fatima 20/03/2015

Comment je consomme bio et… moins cher !

Est-ce vraiment plus cher de manger bio ? J'ai changé d'avis sur ce sujet...

« L’écologie est un passe-temps de nanti » ; « Le vert, le bio, l’écologie, le commerce équitable, c’est du marketing ! Leur stratégie pour me faire acheter leur paquet vert avec des petits Indiens dessus ne m’atteindra pas ! » ; « Manger bio et prôner l’écologie, c’est pour les hippies et s’il y a bien quelque chose qui me hérisse le poil, c’est bien les hippies ! »… Voilà ce que je pensais auparavant. Ma vision de l’écologie, de l’alimentation biologique, des écolos, n’était faite que de clichés. J’étais toujours négative face à ce sujet. En quoi, MOI, j’allais changer le monde ? Comment pouvais-je participer à ce changement ? Et pourquoi je le ferais ?

Le bio… c’est pour les riches ?

Je critiquais finalement quelque chose que je connaissais peu, et qui est pourtant fondamental.

J’ai grandi dans une famille très modeste. À la maison, la priorité était remplir le frigo avec le moins d’argent possible, réussir à payer les factures, le loyer, se chauffer. L’écologie et l’alimentation biologique, c’était impensable. Finalement, ma famille et moi avons pendant longtemps cru que nous n’y avions pas droit. Le bio, c’est pour les riches, voilà ce qu’on se disait, donc pas la peine de s’attarder sur la question. De toute façon, on ne savait même pas ce que ça changeait de manger bio, on savait juste que c’était « mieux », mais pas dans nos moyens.

Arrêter de vivre comme si demain n’existait pas

Un jour, j’ai complètement changé de regard. J’ai compris que notre planète doit être notre priorité. Parce que la façon dont nous utilisons les ressources pour nos modes de vie influe sur notre économie, notre politique, notre santé, notre bien-être général, notre capacité à vivre ensemble, à respecter les populations, et tous les autres êtres vivants sur terre.

J’ai décidé d’arrêter de vivre comme si demain n’existait pas. J’ai décidé d’arrêter le gâchis, d’acheter pour jeter, de dire : « C’est pas mon problème ! Que veux-tu que je fasse à mon échelle ? » J’ai décidé d’être plus consciente, et heureuse de l’être, joyeuse à l’idée de bâtir avec d’autres personnes une société plus belle, plus respectueuse et juste.

Délaisser les supermarchés classiques pour un petit producteur

« Sois le changement que tu veux voir dans le monde » – Gandhi.

Je n’ai pas changé de mode de vie du jour au lendemain. J’ai pris mon temps. Je me suis informée, j’ai lu, j’ai regardé des documentaires, j’ai parlé avec des gens, je suis allée à des conférences, j’ai pesé le pour et le contre. Et j’ai changé petit à petit ma façon de consommer, de voir le monde, de me comporter avec les autres.

J’ai commencé d’abord par le tri des déchets, puis j’ai revu ma consommation énergétique. J’ai commencé le covoiturage. J’ai abandonné les 10 000 produits d’entretien que j’avais dans mon placard au profit de deux produits écologiques. J’ai commencé à récupérer des vêtements plutôt que de les acheter neufs. J’ai arrêté de fumer. J’ai arrêté de gâcher la nourriture.

J’ai changé petit à petit mon alimentation, me rendant compte que je n’avais pas mangé un seul fruit depuis des mois. Le seul légume que je consommais quotidiennement était la pomme de terre, que je connaissais essentiellement sous forme de frite !

J’ai délaissé les supermarchés classiques et j’ai trouvé un petit producteur de fruits et légumes biologiques et de saison. Je me suis engagée à lui prendre un panier, composé de légumes et de fruits, par semaine. J’ai redécouvert le véritable goût de ces aliments, qu’il y avait des saisons, des variétés que je ne connaissais pas, et j’ai appris le contact humain de celui qui produit à celui qui consomme. Un monde incroyable s’offrait à moi. Je me suis donc mise à cuisiner TOUT ce que je mange, alors que je ne cuisinais jamais.

Je suis devenue végétarienne, car la consommation de viande a un impact considérable sur notre environnement et que la façon dont on traite les animaux d’élevage n’est pas digne de l’évolution que je souhaite pour le monde. Enfin, mon budget course s’est remarquablement allégé alors que je mange uniquement biologique. Il est passé d’en moyenne 280 euros par mois à 120 euros aujourd’hui.

La planète a besoin de nous !

Les pièges existent bien sûr, et il faut les éviter. Ne faites pas les choses par sentiment de culpabilité. Ne vous mettez pas la pression. N’oubliez pas que vous n’aurez jamais zéro impact écologique, à moins d’être mort. Ne jouez surtout pas au moralisateur. Qui sommes-nous pour faire la morale aux autres ? Fut un temps où nous aussi nous ne triions pas nos déchets. Essayez plutôt d’inspirer les autres, d’expliquer les choses. Le savoir est fait pour être transmis. N’allez pas non plus croire que dans le bio tout est bon ! Attention, le bio est un label que l’on peut trouver dans les supermarchés classiques ainsi que dans les magasins bios. D’abord, ça ne change rien à la façon dont on le produit. La production peut être industrielle même en étant biologique, ce qui a aussi un impact sur nos terres. Il faut donc toujours bien se renseigner. Un produit peut n’être que partiellement biologique et avoir tout de même le label biologique. Des additifs, conservateurs, etc. sont aussi présents dans les plats préparés biologiques. Des tomates en magasin bio en plein mois de janvier ? Posez-vous la question, est-ce bien normal ?

La planète à besoin de vous ! Ça urge ! Alors, oubliez les stéréotypes et accordez-vous le droit de vous y intéresser.

 

Fatima, 24 ans, volontaire en service civique, Languedoc-Roussillon

Crédit photo Gratisography

Partager

6 réactions

  1. Bravo ! Bravo ! Cela me fait tellement plaisir de lire des témoignages comme le vôtre. J’ai fait ces choix il y a une vingtaine d’années (sur le bio puis sur l’énergie et les banques), et je passais pour une illuminée auprès de mes proches et mes amis. Mes motivations étaient les mêmes que les vôtres aujourd’hui. De plus en plus de personnes y réfléchissent et je suis sûre qu’on peut inverser la tendance … notamment avec des prises de positions comme celle-ci. Les gens attendent aussi qu’on leur montre qu’une autre voie est VRAIMENT possible !

  2. En fait, tu t’es transformée en hippie 😉

  3. c’est surtout nous qui avons besoin de la planète…….

  4. je suis exactement sur cette voie de changement en ce moment , j’ai changé deja bcp de choses sur ma manière de consommer , et j’essaie de me renseigner sur comment devenir végétarienne en le faisant bien ..ça me rassure de voir d’autre personne dans la même optique que moi , je me sens moins comme une bête de foire avec mes convictions ^^

  5. Bravo, c’est très bien que de plus en plus de gens dispersent ce message! Appliquer ces petits conseils, jours après jours n’est pas ci difficile que certains le prétendent. Et petit à petit, a tous, on peut changer les choses 🙂

  6. Je me reconnais beaucoup dans ton texte Fatima, moi aussi j’ai changé progressivement mes habitudes et maintenant je suis végétarienne, en bien meilleure santé (10 kilos en moins et des séances de sport en plus !) et je priorise l’alimentation dans mon budget sans que cela me coûte plus cher qu’auparavant. Cuisiner et me sentir actrice du changement et de la juste rémunération des travailleurs de la terre ça me rend plus heureuse.
    Je trouve que tu dis très bien les choses, bref, super article !

Voir tous les commentaires

Commenter