Mouctar B. 18/03/2021

Derrière les poubelles, les quartiers Nord

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Les rues, les apparts, les arrêts de bus... Tout est sale dans le quartier marseillais de Mouctar. Ses voisins et lui se sentent abandonnés.

Marseille, c’est génial ! Il fait beau, il y a la mer et la campagne, de vastes appartements haussmanniens, d’excellents restaurants de poissons, du shit bon marché à tous les coins de rue, mais qu’est-ce que c’est sale !

Né à Marseille, j’habite dans un quartier du 15e arrondissement. Chaque matin, quand je sors pour aller à l’école, le tableau est le même : dès la porte du bâtiment, les mauvaises odeurs me montent au nez et me donnent immédiatement envie de vomir. Sur le trottoir et autour traînent des couches usagées, des papiers sales, des vêtements en tas, des canettes vides, des emballages en plastique, des sacs poubelles ouverts. Des chaussures pendent sur les câbles électriques. À côté, le container déborde. Des rats en sortent, courent sous les voitures, et même dans les bâtiments.

Depuis 2015, les habitant·e·s de Marseille ont connu une grève des éboueur·se·s par an, à part en 2018. France 3 explique les raisons de ce problème qui n’en finit pas.

Des bouteilles d’alcool brisées jonchent le sol. Mes parents n’osent pas laisser mes petits frères et sœurs sortir. Ils disent que c’est trop dangereux de les laisser jouer, qu’ils pourraient se faire mal à cause des débris de verre.

Quand il pleut, on sort avec des parapluies : ils nous protègent de l’eau, mais pas du sol qui devient boueux. C’est comme si les déchets fondaient et qu’on glissait dessus.

Certains habitants les jettent directement par la fenêtre

La sortie du parking est bloquée par les poubelles, les bennes débordent. Il faut que j’en fasse le tour pour atteindre l’arrêt de bus.

Quand les éboueurs sont en grève, tout empire. Plus personne ne vient chercher les déchets du quartier. Quand je vais au centre-ville, je vois bien que les camions poubelles sont présents tous les jours, alors que dans mon quartier, ils ne passent que deux fois par semaine. Si l’État ou les autorités prenaient plus de mesures en faveur des quartiers Nord de Marseille et les nettoyaient plus souvent, je suis sûr que ça serait différent.

Samantha aussi a grandi dans les quartiers Nord de Marseille. Pour elle, c’était un endroit convivial et plein de solidarité. Quand elle a déménagé dans une ville plus riche, elle a eu l’impression de changer de monde.

Bien sûr, les gens continuent de jeter leurs sacs autour des bennes à ordures jusqu’à ce que ça forme un barrage. Parfois, certains habitants ne prennent même plus la peine de descendre leurs poubelles, ils les jettent par la fenêtre.

Plus personne ne fait attention à l’image du quartier. C’est vraiment dommage, car tout le monde a une mauvaise image des quartiers de Marseille. Les habitants se disent que, de toute façon, personne ne fait attention à eux, du coup ne font plus attention à rien.

 

Mouctar, 20 ans, en formation, Marseille

Crédit photo Unsplash // CC Designécologue

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2 réactions

  1. On n’a pas cherché mais ça ne nous empêche pas d’être inclusif·ve·s !

  2. « éboueur·se·s  »
    -> Vous avez sérieusement trouvé un éboueur du sexe féminin, ou même se réclamant du genre féminin ?

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