Constance 19/11/2021

Je me politise à travers ma famille

tags :

Plus tard, Constance voudrait faire de la politique son métier. Sa plus grande influence : sa famille.

À chaque fête de famille, ça part en débat. Les banlieues, l’homophobie, le machisme, le port du voile…  Dans ma famille, pratiquement personne ne pense comme moi. Mes grands-parents, eux, sont plutôt d’extrême-droite. Ils disent des choses du style « Dans les banlieues il y a que des noirs et des arabes, c’est eux qui causent des problèmes ! » ou « Ils sont inhumains ces gens-là »

Et mes parents… je n’arrive pas à les mettre dans des cases. Mon père soutenait les revendications des gilets jaunes, mais il va être contre le port du voile et de la croix dans les lieux publics. Il normalise aussi le fait que les femmes et les hommes ne touchent pas le même salaire… Mais moi je ne suis pas du tout d’accord et je suis plutôt d’accord avec ce que dit ma mère sur ce sujet. Depuis le 4 novembre, les femmes travaillent gratuitement ! Mais si je dis ça, on va me dire « Oooooh arrête, c’est bon ! » Comme si ce n’étaient pas des « vraies choses ».

On ne me prends pas au sérieux parce que je suis jeune

Quand il y a un débat de famille je ne vais pas vraiment réagir parce que on va me dire « Tu connais pas le monde du travail, tu travailles pas ! », « Tu ne sais pas encore ce que c’est ». Je me fais tout le temps couper parce que je sais « moins » que les adultes. Mais en les regardant, j’ai tout de même appris à débattre. J’ai remarqué que mon grand-père parlait plus que les autres et qu’il arrivait à se faire écouter par tout le monde. Il parlait fort avec une voix claire. Le seul qui arrive à le contrer, c’est mon père.

Mon frère est aussi politisé et on parle souvent de politique à deux. On parle souvent de féminisme ou d’homophobie. Le premier sujet qu’on a vraiment abordé ensemble, c’était celui des violences policières, avec la mort d’Adama Traoré en 2016. C’est la première fois que je m’intéressais à un sujet qui me concernait pas forcément. Pendant les attentats j’avais très peur, et il a fait attention à ce que je ne fasse pas de généralités. J’ai compris et j’ai appris des choses grâce à ces débats. Ça m’a permis d’avoir une autre vision que mes parents et BFM.

La politique, je voudrais en faire mon métier

J’essaye au maximum de m’intéresser et de me documenter sur le plus de sujet possible pour pouvoir ensuite en débattre aux dîners de famille. Mon père m’a dit qu’il fallait que je lise beaucoup plus,  tous les classiques littéraires, genre tout ce que je pourrais redire en citations. J’essaie de lire plusieurs journaux pour me faire ma propre idée. Et je lis aussi des livres écrits par des politiques, genre le livre de Michelle Obama (même si au final c’est juste un livre de développement personnel…), sur le quinquennat de Hollande ou sur Trump.

La politique c’est quelque chose d’important pour moi. Plus tard, j’aimerais bien m’orienter dans une carrière politique. A la sortie du lycée j’aimerais commencer par faire une prépa puis passer le concours de Science Po et finir mes études en entrant à l’ENA.

C’est un peu grâce à ma famille que je me suis  « politisée ». En les regardant, j’ai pu apprendre à débattre.

Constance, 14 ans, lycéenne, Paris

Partager

Commenter