Déménagement : adieu les amis !
Mon premier déménagement, je n’en ai aucun souvenir. C’était il y a quinze ans et c’était le début d’une longue série. Dix ans plus tard, l’expérience s’est renouvelée.
Adieu les amis, tous les souvenirs
Mon deuxième déménagement a été l’un des plus marquants. Après avoir passé toute mon enfance dans un petit village des Yvelines, en région Parisienne, dans une belle maison place de la Pie, je suis parti vivre dans les Deux-Sèvres, 400 km plus loin. Adieu les amis, tous les souvenirs et les habitudes qui ont bercé mon enfance : les tours de vélo dans le bois derrière chez moi, les parties de foot le dimanche avec les copains, le pédibus pour aller à l’école. C’était le départ pour une nouvelle vie.
Étonnamment, alors que je suis pourtant timide, l’adaptation dans ce nouvel environnement s’est très bien passée. J’ai été très bien accueilli et la vie m’a beaucoup plu là-bas. Le sport m’a beaucoup aidé à m’intégrer, à me faire de nouveaux amis. La vie était très différente de la région parisienne, mais le décor y était similaire : j’ai retrouvé l’environnement rural qui me tient à cœur. Les gens y étaient plus chaleureux et la vie plus calme, plus tranquille. En plus, j’habitais dans une superbe maison avec piscine et un très grand jardin. Tous mes amis habitaient à moins de dix minutes, et presque tout le village se connaissait. C’était génial. J’y étais très heureux et je comptais bien y rester le plus longtemps possible.
Sans arrêt, la crainte d’avoir à quitter ceux que j’aime
Malheureusement, quatre ans plus tard, mes parents m’ont annoncé que l’on allait encore déménager. Je me souviens que j’ai eu beaucoup de mal à avaler cette nouvelle. Fini la « campagne » et la tranquillité, cette fois je partais pour Nantes. Il a fallu l’annoncer à tous mes amis, ce qui a donné lieu à des moments pleins d’émotions. Je pense que ce déménagement a été le plus compliqué. En pleine adolescence, en pleine construction, j’avais l’impression de tout perdre, et une impression de déjà vécu. Une nouvelle fois, j’ai déménagé pour des raisons professionnelles de mes parents, mais je ne peux pas leur en vouloir.
2014, je suis arrivé à Nantes : changement de décor. C’était la première fois que je me retrouvais entouré d’immeubles, que je ne voyais plus les champs à perte de vue. Toute la verdure avait disparu. Mon nouveau collège ne m’a pas du tout plu : en plein centre-ville, je me sentais quelque peu oppressé, je ne pouvais plus respirer le grand air de la campagne. J’avais vraiment l’impression de ne jamais être heureux, et même par moment d’avoir perdu le goût de la vie. J’ai même arrêté le tennis, le sport que je pratiquais depuis tout petit, parce que je ne prenais plus aucun plaisir à jouer. C’est sûrement la pire année que j’ai passée.
J’espère juste une chose, rester !
Depuis ce dernier déménagement, je suis sans arrêt dans la crainte de devoir à nouveau quitter ceux que j’aime, ceux qui partagent mon quotidien. Par contre, je pense que j’ai beaucoup appris de ces expériences même si elles m’ont terriblement affecté. Elles m’ont permis de découvrir différentes cultures à l’intérieur même de mon pays, de faire des rencontres dont je me souviendrai toujours. Elles ont forgé mon caractère et la personne que je suis aujourd’hui.
Sali a déménagé de pays. Elle raconte comment en France elle vit dans la nostalgie de la Géorgie, et comment elle se rattache alors à sa culture qui fait son identité.
Aujourd’hui, cela fait deux ans que je suis à Nantes, et cette année se passe extrêmement bien. J’espère juste une chose, celle de ne pas encore avoir à me déplacer, au moins jusqu’à mes études supérieures.
Gabriel P., 15 ans, lycéen, Nantes
Crédit photo Flickr / Erich Ferdinand