En plein confinement, j’ai trouvé ma passion : la coiffure
Pendant le confinement, la totalité des commerces étaient fermés, dont les coiffeurs. Il fallait se débrouiller seul. Mon père avait pour habitude d’avoir les cheveux très courts. Un jour, il a décidé de les couper lui-même à la tondeuse, j’ai alors proposé mon aide. À cette période, les jours se ressemblaient tous, c’était l’occasion pour moi de m’informer autour de la coiffure. Tout a commencé grâce à mon père : j’ai attentivement écouté ses attentes et j’ai regardé des vidéos sur YouTube. Et je me suis lancée. Les chaînes que je regardais le plus étaient celles de Schwarzkopf et Franck Provost.
Au début, mon père voulait juste que ses cheveux soient courts, sans que ce soit digne d’un coiffeur. Puis peu à peu, c’est devenu le moment dont j’avais le plus hâte et j’adorais m’instruire via les réseaux sociaux, sur les nouvelles coupes, conseils et astuces pour progresser. Mais aussi, sur les couleurs, les dégradés, désépaissir, le brushing, les franges, etc. Je commençais à avoir pas mal de connaissances. J’ai donc commencé à faire à mon père la coiffure qu’il demandait chez le coiffeur. Nous étions tous les deux comblés, à tel point que même si le confinement s’est terminé on a continué à faire ça.
Plus qu’un passe-temps, un domaine qui me correspond
Au début, je pensais que c’était juste un passe-temps et que j’allais sûrement m’en lasser, comme la plupart des nouvelles activités que j’essaye. Mais très vite, j’ai senti que ce n’était pas le cas.
Mes proches me faisaient confiance et ont accepté que je les coiffe. C’était un bonheur pour moi. Cette sensation de renouveau, de satisfaction, de propreté. Quand je coiffais, c’était magique et j’avais le sentiment que je maîtrisais ce domaine, qu’il me correspondait (contrairement aux cours que je suivais à côté). J’ai donc commencé à acheter du matériel et à avoir plus de client(e)s. Mes sœurs étaient devenues mes cobayes. Aussi, on m’a conseillé de faire des études de coiffure. Mais, pour moi c’était impossible d’en faire mon métier, je considérais que ce n’était pas assez «sérieux».
Peu à peu, les clients se sont accumulés, surtout pendant les vacances. Parfois, il m’arrivait d’avoir six clients le même jour ! La question de l’argent s’est posée : pour mes amis, en échange d’une coupe de cheveux, ils me payaient un verre au bar. Ce n’était jamais directement de l’argent, je n’ai d’ailleurs jamais eu l’idée de demander une rémunération. C’était mes proches et c’était normal de leur rendre service ! Je n’arrivais pas à accepter l’argent, il s’agissait de quelque chose d’amusant et pas d’un travail, je voulais qu’ils soient heureux ! L’été ou pendant les vacances, je travaillais pour me faire un peu d’argent, j’avais un rapport au travail assez négatif.
À la différence des boulots de caissière, boulangère dans un supermarché, babysitting, mise en rayon et du travail dans les champs, la coiffure est très diversifiée. J’ai le sentiment d’accomplissement en faisant plaisir aux autres. Aussi, cela faisait ressortir mon côté créatif et manuel. Avant, j’avais toujours un sentiment de frustration.
Lier coiffure et humanité
Parfois, il arrivait que je reçoive des personnes que je ne connaissais pas, par le bouche-à-oreille, c’était l’ami d’un ami, par exemple. Ils me payaient d’eux-mêmes, étant étudiante, j’ai très peu d’argent et ça me permettait d’avoir un peu de sous pendant les périodes de cours. C’était super !
Pour continuer de me former, j’allais chez ma coiffeuse. Parce que j’admire particulièrement sa manière de coiffer. C’était mieux d’apprendre de nouvelles choses de cette manière et pas via un écran, mais comme une sorte de « cours ».
Aujourd’hui, je continue toujours d’aimer la coiffure. Je pense que je m’y intéresserait toujours et peut-être même qu’un jour j’aurai l’opportunité d’en faire mon métier. Pour l’instant, cela reste un passe-temps car j’ai d’autres envies professionnelles qui, je pense, m’apporteraient plus que la coiffure. Je continue également de coiffer mes proches et d’autres personnes le plus souvent gratuitement, mais cela ne me dérange pas, je le fais pour mon plaisir personnel.
Également, j’ai déjà pensé à un projet pour plus tard, lorsque j’aurai plus d’expérience et de connaissance. Ce serait de pratiquer la coiffure à côté de mon métier, mais de façon humanitaire. Par exemple, coiffer les plus démunis, les personnes qui n’ont pas les moyens d’aller se payer le coiffeur puisque leur priorité est de se nourrir. Ce serait comme une sorte d’association. J’ai conscience que ce n’est pas un besoin vital, mais si je peux associer ma passion et aider les personnes dans le besoin, pourquoi pas ?
Maewen, 18 ans, étudiante, Rennes