L’agriculture, ce n’est pas ce que vous pensez
Je suis passionné depuis tout petit par l’agriculture. Quand j’étais enfant, j’allais très souvent chez mon voisin agriculteur, et je l’accompagnais faire du tracteur et de la mécanique. Je m’occupais aussi des moutons. C’est grâce à lui que je veux faire partie du monde agricole, pour en faire mon métier.
Je veux supprimer les clichés qu’il peut y avoir autour de l’agriculture, comme quoi on polluerait beaucoup. Et aussi, qu’on prendrait beaucoup de place sur la route. J’entends surtout ça sur les réseaux, notamment sur Insta. Mais, il faut renouveler le monde de l’agriculture !
Plus d’hectares pour plus de travail
Aujourd’hui, je suis apprenti en alternance au lycée la Bretonnière, dans une ferme agricole de 600 hectares. Celle de mon voisin en fait 260. La surface de l’entreprise change beaucoup. Plus il y a d’hectares, plus il y a d’argent qui rentre grâce aux céréales. Après, l’inconvénient, c’est que ça demande des outils de travail deux ou trois fois plus gros. Par exemple, la moissonneuse batteuse de celle de mon voisin, fait trois mètres de barre de coupe. Alors que celle de mon patron ne fait « que » 9,50 mètres.
Mon voisin fait de l’ensilage, du foin, des enrubanners (c’est de l’herbe qui fermente) pour les moutons. Il a un seul salarié, alors que mon patron a plus d’ouvriers, comme il a plus d’hectares de champs. Donc il a plus de travail !
L’agriculture, c’est être au contact des gens
Ce qui me passionne dans le monde agricole, c’est de travailler à l’extérieur. J’adore être au contact des gens, notamment quand je vais vendre du blé ! Les chauffeurs poids lourds viennent récupérer le blé et moi, je remplis des bennes. C’est à ce moment qu’ils me racontent leur vie ! Il y a quelques Polonais et beaucoup de Français. On parle de leur quotidien, de quand ils reviennent.
J’aime rencontrer des gens, comme ça je ne suis pas seul et je ne m’ennuie pas. Ça, c’est dans la grosse exploitation ! Mon voisin vend à la coopérative, à ses voisins et il ne voit pas les chauffeurs. C’est la coopérative qui gère ça.
Pour l’instant, je fais ça par passion. Mais, si je continue j’aimerais avoir une petite entreprise tranquille de 600 hectares, comme chez mon patron ce qui est pas mal ! Pour ça, il va falloir travailler pour un jour pouvoir me payer ce terrain, les bâtiments et cet investissement.
Kevyn, 16 ans, en formation, Meaux