Après deux malaises, j’essaie d’arrêter la drogue

La première fois que j’ai pris de la drogue, c’était au milieu de mon année de troisième. Une petite soirée entre meilleurs potes. On avait fait des jeux d’alcools et on avait décidé d’aller se balader tous ensemble dans le village. Au bout de 10 minutes, on a croisé trois garçons d’un an de plus que nous. On a beaucoup discuté avec eux et ils ont fini par nous proposer de fumer avec eux. Au départ, tout le monde était chaud, tout le monde voulait bien tester. Les trois garçons sont allés chercher tout ce dont on avait besoin. En revenant, plus personne à part moi voulait fumer, car on ne les connaissait pas, ces types. Mais moi, j’ai essayé pour la première fois la beuh.

Au final, mes potes aussi avaient envie d’essayer et on a tous fait notre première fois ensemble. Je me souviens de cette impression de vide, je ne pensais plus à rien. J’étais juste heureuse et je rigolais pour tout et pour rien. Le lendemain, on a refumé avec les trois garçons. À ce moment-là, dans ma vie, j’aimais cette sensation de vide, de tout oublier, et de juste rigoler.

Fumer et prendre de la drogue pour paraître cool

Cet été là, je n’ai fumé qu’une fois. Je pouvais largement m’en passer. En début de seconde, je suis devenue pote avec des personnes qui fument quotidiennement. Je me suis mise à faire pareil. Pour paraître cool et pas coincée ou même chiante. Mais petit à petit, je me suis mise à fumer et à vraiment aimer ça. Je ne pouvais plus m’en passer. Je fumais matin, midi et soir, même avant d’aller en cours, ou chez moi (mon père n’est pas au courant).

Le jour où j’ai décidé d’acheter de la drogue pour la première fois, je me suis renseignée. Ça a été comme un choc de voir tout le monde qui en vendait autour de moi. Mon père m’avait dit que quand il avait mon âge, il galérait pour trouver ce genre de drogue. Moi, devant l’établissement, je m’en procure en 5 minutes. J’ai aussi été choqué du prix pour si peu de quantité ! Mais ça n’a pas changé mon choix et j’ai commencé à en acheter régulièrement. J’ai fumé tous les jours depuis ma rentrée de seconde.

Un jour, une amie à moi m’a fait une surprise pour mon anniversaire. Je me souviens avoir beaucoup bu et d’une phrase d’un de mes amis :  « Si un jour tu fumes beaucoup et que tu entends un bip en toi, allonge-toi par terre et ne stresse pas. »

Quand j’ai entendu ce fameux « bip »

On s’est mis à fumer et à un moment, je n’étais pas très bien. J’ai décidé d’aller prendre l’air dehors. Et d’un coup, j’entends ce fameux bip. Je commence à me lever, donc tout l’inverse de ce qu’on m’avait dit de faire. Je voyais complètement flou et je n’arrivais pas à marcher. J’ai réussi tant bien que mal à arriver jusqu’à la maison. En rentrant, j’ai paniqué et appelé une amie pour lui dire que je ne me sentais pas très bien. Je me suis mise à voir encore plus flou qu’avant, jusqu’à ne plus voir du tout.

Je me rappelle m’être réveillée avec une grosse claque dans ma tête. Tout le monde était autour de moi. Puis la soirée a continué, et j’ai recommencé à prendre de la drogue. Le lendemain, mes amis ont essayé de me raisonner pour me dire que c’était mieux de faire une pause, ou que si je n’y arrivais pas, au moins de diminuer la quantité.

J’ai commencé à voir les côtés négatifs de la drogue

Mais la semaine d’après, j’ai fait la rencontre de deux garçons en terminale et ils ont fini par me proposer de fumer. J’ai accepté pour, encore une fois, paraître cool devant eux car je ne les connaissais pas plus que ça. Et comme je n’avais pas fumé depuis quelques temps, les effets ont été cette fois beaucoup plus forts. Je me suis sentie très mal. J’étais avec deux copines à moi. Dans les couloirs de mon lycée, elles ont essayé de me calmer mais une fois de plus, je me suis trompée. Elles m’ont réveillé avec plein de claques sur le visage. Et c’est à ce moment-là que je me suis dit qu’il fallait vraiment que j’arrête sur le champ. J’ai discuté avec une pote à moi qui avait commencé à en fumer en même temps que moi. Elle m’a dit de tout arrêter d’un coup. Je me suis vraiment remise en question. Je me suis dit que ça coûte beaucoup trop cher, et surtout que je commençais déjà à voir des séquelles. J’ai donc arrêté du jour au lendemain de fumer quotidiennement.

Pour être franche, je n’ai pas totalement arrêté, j’en prends de temps en temps quand je suis avec mes amis, en soirée ou seule chez moi mais ça reste très limité et je n’en prends plus au lycée. Même si je n’ai pas totalement arrêté, je suis quand même très fière de cette grande diminution, et je compte arrêter totalement.

On devrait plus aider les jeunes

On devrait plus aider les jeunes, mais comment ? Beaucoup de jeunes en prennent ! C’est tellement facile de s’en procurer, et on devient addict tellement vite.

J’ai envie de dire à tous les jeunes qui lisent ça de ne jamais commencer ! Je sais qu’en quelque sorte, ça fait partie de la « jeunesse » d’essayer ce genre de chose mais on n’a pas besoin de ça pour s’amuser. Il y a plein d’autres manières. Si t’es avec des bons amis, t’as besoin que d’eux pour passer un bon moment et pas besoin de drogue. Ce n’est pas parce que tu fumes que tu vas être forcément « cool ». Ça sert à rien de vouloir impressionner plus grands que soit en fumant. Et ce n’est pas comme ça que tu vas te faire des amis ou des bonnes fréquentations. Si un jour tu te retrouves avec des inconnus, il ne faut pas essayer avec eux. On ne peut pas savoir ce qu’ils ont mis dedans. Ça peut être très dangereux. On ne sait pas si derrière, ils ont de bonnes intentions.

Aurore, 15 ans, lycéenne, Alès