1, 2, 3… Permis !
Ahlala le permis… que ce soit mes parents ou mes copines, tout le monde m’en parlait. J’ai décidé de m’y inscrire, j’étais super motivée.
Je me rendais régulièrement à l’auto-école et je faisais des séries chez moi, mais plus le temps passait, moins je m’exerçais. Puis tout à coup, le confinement de mars arrive et ma motivation chute.
Pendant les vacances, je me fixe comme objectif d’avoir mon code avant la rentrée, car je sais que les cours de deuxième année de BTS seront plus intenses. Durant plusieurs semaines, je me suis mise à fond sur les entraînements. J’ai fait pas mal d’efforts qui ont fini par payer car j’ai obtenu mon code avant la rentrée. J’ai commencé mes heures de conduite en octobre.
Auto-école en ligne ou traditionnelle ?
J’ai commencé en boîte manuelle avec une auto-école en ligne. Les forfaits étaient bien moins chers que ceux de l’auto-école où j’ai passé le code. Dans une auto-école en ligne, tu t’inscris sur Internet et tu payes un forfait. Les voitures des moniteurs sont équipées comme dans les auto-écoles classiques. Là, j’avais deux moniteurs. Mais les heures de conduite étaient trop espacées. Ça ne me disait rien de conduire deux fois par mois.
J’ai donc décidé de changer et de m’inscrire dans une auto-école physique située à côté de chez moi. En février, j’ai commencé mes heures de conduite avec une monitrice assez gentille. Tout allait bien jusqu’à ce que je doive utiliser la boîte de vitesses. Là, les soucis ont commencé…
« Tu n’auras pas ton permis »
J’ai découvert son côté sombre : elle me transmettait de mauvaises ondes, et s’exprimait avec des mots assez durs. La phrase qui m’a le plus choquée : « Si manuelle c’est aussi compliqué pour toi, va falloir basculer en automatique. » Au moment où je lui ai fait comprendre que j’allais passer en boîte auto, elle a tout de suite changé d’avis et m’a dit « Non mais tu sais, toi t’as vraiment une bonne mécanique donc tu serais mieux en manuelle. »
Le temps passe et vient le moment de l’examen. Je n’étais pas prête, mais j’ai décidé malgré tout de réserver une date avec la secrétaire. Ma monitrice n’était pas d’accord. Forcément, ça s’est mal passé.
À quelques jours de l’examen, j’ai une heure de conduite et je fais des petites erreurs. Ma monitrice me hurle en pleine conduite : « Tu n’auras pas ton permis ». Je veux bien qu’on me hurle à l’oreille pour me motiver et me dire des choses constructives mais là, c’était vraiment décourageant. Sans surprise, je n’ai pas eu le permis cette fois-là, à cause d’une faute éliminatoire. Nous étions sur un rond-point et je ne me suis pas insérée sur la bonne voie.
Je décide donc de reprendre des heures de conduite. Au départ, je comptais en prendre six, mais au final, j’en ai pris quinze. Je me suis présentée une deuxième fois à l’examen, et j’ai encore fait une faute éliminatoire : prendre un sens interdit. J’avoue que ce deuxième échec m’a fait plus mal que le premier, dans le sens où je me sentais plus préparée, plus sereine et dans un meilleur état d’esprit.
Ma santé mentale impactée
À partir de là, j’ai décidé de faire une pause, car j’ai constaté que ça avait des répercussions sur ma santé mentale. J’étais découragée. Stressée. Dès qu’on parlait du permis, on voyait sur mon visage que ce n’était pas la joie. Il m’arrivait parfois de sécher les cours pour aller à des heures de conduite alors que j’avais un examen à la fin de l’année. Mes parents n’étaient pas au courant.
Quelques mois plus tard, j’ai décidé de reprendre six heures de conduite avec ma monitrice afin d’en finir une bonne fois pour toute. Elle avait l’habitude de me faire des reproches en me disant que j’étais trop lente. Elle m’a même dit qu’il faudrait mieux que je m’achète une petite voiture sans permis. Lors de la première heure, je décide donc d’avoir une conduite dynamique et assez rapide.
En voyant ce changement, elle me fait des remarques pour que j’aille moins vite et que je sois plus concentrée. Après de nombreux rappels, elle me crie à l’oreille pour la deuxième fois : « Tu n’auras pas ton permis ». C’était la fois de trop. Lorsqu’elle a dit ça, je me suis énervée contre elle. J’en ai profité pour vider mon sac et lui dire tout ce qui m’était désagréable chez elle. Nous nous sommes arrêtées sur un parking et j’ai éclaté en sanglots. Après de longues minutes de discussions, on a décidé que ça serait bien que je change de monitrice.
Enfin conductrice
Peu de temps après, première heure avec ma nouvelle monitrice. Ça ne s’est pas bien passé, je n’ai pas du tout aimé sa méthode d’enseigner. J’ai donc décidé de quitter l’auto-école sans prévenir qui que ce soit. J’étais vraiment découragée et triste à ce moment-là, car je voyais que tous les efforts que je faisais ne menaient à rien.
Quelques jours après, retour à la source : l’auto-école en ligne. J’ai changé de site, et je suis passée par une plateforme bien meilleure que la première. J’ai payé un forfait de 5 heures et j’ai pris une monitrice à Évry. J’ai pu conduire de manière régulière. Elle a su m’encourager et me donner de bons conseils. D’ailleurs, si vous n’êtes pas à l’aise ou que vous n’appréciez pas la méthode d’enseignement de votre moniteur·trice actuel·le, n’hésitez pas à changer car c’est vous qui passez le permis, pas eux.
J’ai passé pour la troisième fois mon examen, en candidat libre, et dans une nouvelle ville. J’ai tout déchiré, et j’ai enfin fini par l’obtenir.
Fatima, 20 ans, volontaire en service civique, Argenteuil