17 de moyenne : pas assez bon pour mes parents
Je ne me souviens pas m’être disputé avec mes parents avant la troisième. Mais ces derniers mois, les disputes sont de plus en plus fréquentes, et elles surviennent souvent pour un motif un peu ridicule.
Par exemple, je lis un livre ou j’écoute de la musique le week-end ou le soir en semaine, alors que j’ai fini mes devoirs et que je n’ai pas de contrôle le lendemain. Et là, ma mère arrive comme une fleur dans ma chambre et me sort une de ses phrases habituelles : « Mais bouge-toi un peu ! Va travailler ! Si ça continue comme ça, tu ne vas rien faire de ta vie ! » Pourquoi ? Parce qu’à 15 ans je me pose 10 minutes après avoir fait mes devoirs ? Je devrais faire quoi ? M’inscrire à la fac ?!
Calquer leur ambition professionnelle
Ma mère a un bac + 5 en droit et occupe un poste de cadre supérieur dans le service contentieux d’une grande banque française. Mon père a un doctorat en géologie et est à la tête de sa propre entreprise. On ne peut pas dire le contraire, ils ont bien réussi dans la vie. Le problème, c’est qu’ils reportent leur ambition professionnelle sur moi.
Ils veulent absolument que je réussisse ma vie aussi, ce qui peut paraître normal pour des parents… Mais c’est assez pesant pour moi. Ils me répètent souvent la même chose : « Tu dois faire de grandes études si tu veux faire quelque chose de ta vie ! » et je ne sais pas quoi répondre à cela. Parce que si je réponds quelque chose qui ne va pas exactement dans leur sens, je me fais encore plus disputer.
Mon père a fait des études scientifiques et il veut que je suive la même voie. Pour lui, les autres parcours ne débouchent sur rien, ils ne permettent pas de trouver du travail. Ou si on en trouve, c’est mal payé. Le problème, c’est que les sciences, c’est le domaine où je suis le moins bon. Donc d’après mon père, comme je suis moyen en sciences, je ferai des mauvaises études et j’aurai forcément un mauvais travail.
Ils n’ont pas confiance en moi
La pression a commencé à monter en troisième, au moment du brevet blanc. Je savais tout ce qu’il fallait savoir mais, pour mes parents, ce n’était pas assez. « Il faut que tu révises plus ! », me répétaient-ils. Je n’avais de toute façon pas le temps avec mes activités extrascolaires - piano, théâtre, badminton. Le pire dans tout ça, c’est que j’avais 17 de moyenne générale… Et j’ai parfaitement réussi mon brevet blanc sans réviser plus.
En fait, le problème avec mes parents, c’est qu’ils n’ont pas confiance en moi. Ils croient qu’à chaque fois que je fais quelque chose, je vais échouer.
Ça a recommencé pour l’oral de français du brevet. J’ai fait un texte cohérent et ma prof de français l’a approuvé. Mais ma mère a dit : « Il est trop simple ce texte ! Il n’est pas assez approfondi ! Tu auras une mauvaise note ! ». Le jour de l’oral, j’ai appris mon texte par cœur et devant le jury, j’ai répondu à toutes les questions avec brio. J’ai eu 100/100 mais ma mère n’a pas arrêté de me répéter : « Le jury t’as jugé trop gentiment ! Tu n’aurais jamais dû avoir tous les points ! » Alors que j’avais juste réussi cet oral.
Ce sont les seuls qui pensent comme ça
Depuis la sixième, à tous les conseils de classe, j’ai les félicitations. Et malheureusement, au dernier trimestre du collège, j’ai eu « seulement » les compliments et mes parents n’étaient pas très contents. Ça peut se comprendre, au bout de douze trimestres de collège, ils n’étaient pas habitués. Alors ils ont multiplié les leçons de morale sur mon avenir, comme quoi je ne réussirais pas dans la vie, etc. Mais pourquoi ? Parce que je n’ai eu « que » 15 de moyenne en troisième ? C’est ça que je ne comprends pas chez eux.
Le pire c’est qu’il n’y a qu’eux qui pensent ça. Mes professeurs ont un avis positif sur mon travail. Ils trouvent que j’ai de bonnes capacités et que je travaille bien. Et c’est pareil pour les autres membres de ma famille, comme mes grands-parents ou même mes amis. Pourquoi mes parents sont-ils les seuls à me rabaisser ?
J’ai essayé de leur en parler, mais c’est la même chose à chaque fois. Il se braquent et me ressortent leur baratin habituel sur mon avenir. Je ne sais pas comment arrêter cette spirale infernale… ça commence vraiment à être pesant.
Maxence, 15 ans, lycéen, Marignane
Salut Maxence,
Je m’appelle Aurelie et ton histoire me touche car j’ai eu vécu la même chose que toi, si ce n’est que seulement mon père était comme ça.
Je ne vais pas rentrer dans les détails de ma vie, mais je n’ai qu’un seul conseil à te donner : tu es quelqu’un d’intelligence et entoure-toi de personnes bienveillantes. Réfléchis à ce que tu voudrais faire dans la vie en fonction de tes aspirations profondes. Et pars de chez toi le plus vite possible. En attendant, tiens le coup. Tes parents ne te veulent pas de mal mais malheureusement, ils sont trop obnubilés par la réussite sociale, faisant fi du reste.
Bon courage,
Aurelie