Gabriel G. 26/07/2022

Mon comportement change avec mes notes

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Dès le collège, Gabriel est devenu très compétitif pour les notes. Au final, il a plus pris la grosse tête que confiance en lui.

Au final, quand je repense à tout ce qui m’est arrivé ces dernières années, ça me fait un peu penser à une descente en enfer. Toute ma vie, j’ai été confronté à la compétition dans les notes, de l’école au lycée. Cependant, beaucoup de choses ont changé depuis l’école primaire.

Quand j’étais petit, je faisais majoritairement la compétition avec les meilleurs matheux de la classe, j’adorais ça. À ce moment-là, c’était surtout entre une fille, Chloé, et moi. Il n’y avait donc pas de moquerie. Je voyais ça uniquement comme un jeu.

Prendre la grosse tête

Puis, je suis arrivé au collège. J’ai eu du mal au début, mais je me suis tout de même adapté, stagnant globalement à 14 de moyenne générale. C’est devenu une vraie addiction d’avoir de meilleures notes que mes amis. La compétition s’est développée et généralisée entre tous les élèves. On cherchait vraiment tous à avoir la meilleure note.

Dans mon groupe d’amis, je faisais partie des personnes avec l’une des meilleures moyennes. J’ai donc eu le droit à des réflexions comme « Mais tu es un intello toi, pourtant on ne dirait pas » de leur part. Et lorsqu’on se fait encenser plusieurs fois par semaine, il est facile de prendre la grosse tête. J’ai lâché des phrases comme « T’es nul », ne me rendant pas compte que j’étais insultant et vexant.

Privé de PS4 et de tablette

La grande partie de mes amis était insensible à mes critiques, fort heureusement, car ils n’étaient pas vraiment intéressés par les notes. S’ils avaient des 8/20, ils n’étaient pas vraiment dégoutés, lorsque pour moi, c’était la fin du monde.

Mes parents y étaient pour quelque chose, ils voulaient que je fasse toujours mieux. Si je n’avais pas la note qu’ils espéraient, ils me supprimaient la PS4 ou la tablette. Tandis que les parents de mes amis ne s’intéressaient pas aux notes de leurs enfants.

Puis, arrive le lycée. Un stress s’installe directement avec les questions habituelles : « Est-ce que je vais avoir des amis dans ma classe ? ». Le premier mois, j’essayais de sociabiliser et mes premières notes n’étaient pas vraiment au niveau attendu. Mais je me suis quand même adapté et le fait que la classe soit accueillante m’a beaucoup aidé.

Calculer sans s’en rendre compte

Très rapidement, une compétition de notes s’est installée entre tous les élèves de la classe. Tout le monde a au moins une application dans laquelle on entre nos notes et ça calcule la moyenne. Au final, en nous montrant nos moyennes souvent, on faisait un classement des élèves de la classe sans s’en rendre compte.

Pour les premiers DS, je révisais beaucoup, genre 1 heure 30 par soir. Cependant, ça ne payait jamais et j’avais toujours des notes en dessous de la moyenne. Les trois quarts des élèves étaient au moins à 14 de moyenne mais moi, j’étais à 11.5, bien loin des autres élèves. Je me sentais nul comparé aux autres.

Dégoûté du travail

Mardi 16 novembre, c’est le DS de physique-chimie. Mes camarades me disent qu’ils ont juste lu leurs cours dix minutes, parce que c’est facile. Mais, lorsque l’on reçoit les notes, ces mêmes camarades ont un 15/20 et moi un 8/20. Voyant que le fait de réviser ne servait pas à grand-chose, je me suis démotivé peu à peu jusqu’à arrêter pour les évaluations scientifiques (maths, physique-chimie, SVT).

Cependant, j’ai réussi à me reprendre en main au deuxième trimestre, grâce à mes amis qui m’ont aidé à réviser - et réviser à plusieurs, c’est beaucoup plus motivant. J’ai donc progressé peu à peu et je suis sorti de cette phase de dégoût du travail.

Globalement, je trouve que le problème dans la scolarité, c’est les notes. Si on a de bonnes notes, on se sent supérieur. Et si on a des mauvaises notes, on se sent nul et on se met à douter de tout. Il y a des inégalités et certaines personnes se démotivent car leur travail ne paye pas. Je pense malheureusement que cela continuera jusqu’en terminale et peut-être même après. Mais il y a toujours un moyen d’avancer.

Gabriel, 15 ans, lycéen, Laillé

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