Loïc V. 07/10/2022

L’école, trop rigide pour mes différences

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Loïc souffre de dyspraxie et de dyscalculie. Une double contrainte dans le monde scolaire classique, une chance dans le monde pro.

Avant chaque rentrée, c’était la même chose. Stress, impossibilité de dormir, pleurs sans relâche. Je n’avais aucune envie de retourner dans ce lieu hautement anxiogène qu’était l’école. Pendant longtemps, je n’ai pas vraiment compris pourquoi. J’avais des amis, des profs présents malgré mes difficultés de dyspraxie et de dyscalculie. Je n’avais aucune raison de me mettre dans des états pareils. Mes parents étaient stupéfaits, impuissants.

Mes handicaps invisibles

Un jour, lorsque j’étais en primaire, ma prof a organisé une réunion pour parler de mon cas « spécial ». Elle a fait part à mes parents de mon retard conséquent quant à la lecture et l’écriture. Ça m’a suivi toute ma scolarité.

En arrivant au collège, les nouveaux enseignants, l’appréhension d’être mal noté, et les mathématiques m’angoissaient toujours. Par exemple : il m’arrivait de trouver un résultat correct, mais avec une logique différente de celle des autres et notamment de mon professeur. Celui-ci m’a suivi pendant trois ans, et n’a jamais supporté la manière dont je procédais. Il voulait que je « rentre dans le moule comme les autres ».

Ma dyspraxie, ma logique

Moi, j’étais bloqué. Ce prof me hantait, les notes n’étaient pas à la hauteur de mes capacités. Pire, il énonçait à haute voix les noms de chaque élève, de la note la plus haute à la plus basse. À presque tous les contrôles, j’étais en bas de la pile. J’en pleurais des journées entières. Il en venait presque à convaincre mes parents que j’étais mauvais.

Mais au fond, j’ai toujours su que c’était faux. Par exemple, j’étais capable d’accomplir des tâches d’informaticien expérimenté sans problème, sans aide de je ne sais quelles théories, chères à ce professeur.

Mes choix plutôt que les leurs

J’ai donc réalisé que je ne voulais pas d’une vie comme ça, à être perpétuellement rabaissé pour coller à la norme scolaire. J’avais besoin de pratique, de concret.

Partir en seconde professionnelle a donc été l’une des meilleures décisions de ma vie. Aujourd’hui, j’étudie l’informatique et l’audiovisuel. Cela me passionne et me donne l’envie d’apprendre. Cet environnement et l’idée de reprendre les cours, me rendent beaucoup moins anxieux.

Loïc, 16 ans, lycéen, Lyon 

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