2/5 Ma mère, ma prof de gaming
Le jour où ma mère m’a appris à jeter des carapaces bleues, j’avais 7 ou 8 ans. Dans le salon, je la voyais jouer à Mario Kart sur la Wii. J’ai tout de suite accroché, au point d’acheter la plupart des consoles par la suite. C’est elle qui m’a initié aux jeux vidéo, même si, aujourd’hui, je joue beaucoup moins avec elle.
Se défier en famille
Lorsque j’ai commencé à jouer aux jeux vidéo, je n’étais presque jamais tout seul. Il y avait toujours ma mère ou ma sœur. Les parties étaient pleines d’émotions, avec de l’énervement, mais aussi de la joie et de la bonne humeur.
J’étais très proche de ma mère parce que je jouais beaucoup avec elle. La plupart du temps elle me narguait : elle était plus forte que moi. Puis au fil du temps j’étais de plus en plus fort, mais jamais assez pour la vaincre.
Mon objectif : dépasser le maître
Puis, j’ai eu une nouvelle console de jeux : la Wii U. C’était la version améliorée de la Wii, avec différentes manettes. Ma mère avait acheté un nouveau jeu : Splatoon. Bien sûr, j’en suis tombé accro. Mais, à cette époque, je jouais moins. J’étais dans mes dernières années de primaire et j’avais beaucoup de devoirs.
Arrivé aux vacances, j’ai commencé à vraiment beaucoup jouer. J’avais un seul objectif : rattraper le niveau de ma mère.
Elle m’aidait beaucoup, elle était toujours derrière moi quand je jouais. Elle m’apportait des conseils parce qu’elle avait de l’avance sur moi… à cette époque-là. Je la voyais comme une idole. J’avais de l’admiration pour elle. Puis, j’ai réussi à devenir plus fort qu’elle.
Jouer seul : le cercle vicieux
Pour mon passage au collège, j’ai eu une nouvelle console : la PS4. C’était une console beaucoup moins familiale. À cette époque, un jeu était vraiment populaire : Fortnite. Au collège j’avais beaucoup d’amis avec qui faire des parties en ligne, mais je préférais jouer avec ma mère.
Elle, elle ne jouait pas autant à la PS4. Elle n’aimait pas beaucoup cette console. Mais elle voulait quand même s’intéresser à ma passion alors elle était toujours avec moi pour jouer.
Malheureusement, je suis tombé accro. Je jouais trop. Donc ma mère a commencé à me limiter à deux heures de jeux vidéo par week-end. Ça ne m’a vraiment pas plu. À la moindre occasion, je jouais en cachette. Le matin, quand elle partait tôt, je jouais et j’allais en cours après.
Des moments rares mais privilégiés avec ma mère
Arrivé en troisième, j’ai arrêté pour passer mon brevet. Ma mère m’a poussé à avoir mon diplôme. Elle voulait que je sois rigoureux. Après ça, elle m’a enlevé la limite par rapport au jeu.
SÉRIE 3/5 – Chez Selena, le style gothique se transmet de génération en génération. C’est toute une culture qu’elle partage avec ses parents.
Je joue moins avec elle car elle travaille beaucoup plus. Elle a repris ses études pour devenir infirmière et n’a pas forcément le temps. Mais, parfois, elle me dit quand même « viens jouer », et ça me fait plaisir.
Bilel, 15 ans, lycéen, Lyon
Illustration © Merieme Mesfioui (@durga.maya)