Plus qu’une asso, ma seconde famille
Quand je suis arrivée en France à 17 ans, je suis entrée au lycée pour faire un CAP pressing. Là-bas, j’étais suivie par une assistante sociale. C’est elle qui m’a fait connaître l’association Adepape 31, à Toulouse.
L’association m’a beaucoup aidée. Ils m’ont permis d’avoir un logement que je ne payais pas. Dès que je parlais français, ils me reprenaient quand je faisais des fautes. J’y ai aussi fait des ménages comme bénévole, et ça me plaisait de participer.
Mais ils m’ont surtout aidée mentalement. Quand j’avais besoin de parler, ils étaient toujours là pour moi. Dans l’asso, il y avait une stagiaire que je voyais comme ma grande sœur. J’ai aussi été soutenue par Nathalie, une éducatrice. Aujourd’hui encore, je peux compter sur elle quand ça ne va pas. On discutait souvent de musique. C’était drôle ! Puis, chaque été, l’association faisait une fête où tout le monde se retrouvait et partageait un repas ensemble, comme une famille.
Une éducation albanaise
J’ai été recueillie par mes grands-parents de mes 2 ans à mes 17 ans. Ma grand-mère m’a enseigné l’éducation albanaise. Par exemple, elle m’a appris à respecter les autres, à ne pas juger les gens, les aider, les écouter, mais aussi la politesse.
Quand il y avait des invités à la maison, je devais faire le café, même quand ils ne le demandaient pas. Quand ils partaient, je devais dire « merci » et « au revoir ». Je devais aussi participer aux tâches ménagères comme le repassage, et cela, tous les jours de la semaine. Aujourd’hui, je suis contente de savoir tout ça.
Mieux comprendre la vie en France
L’association m’a appris à respecter les choix des autres, notamment sur l’homosexualité. J’ai été élevé par des grands-parents traditionnels. Chez moi, on ne parlait pas de sexualité. En Albanie, l’homosexualité est taboue. C’est « malpoli » et pas accepté. Quand je suis arrivée en France, je ne comprenais pas qu’ici, ce soit différent. J’étais gênée. Mais dans l’association, il y a des filles et des garçons gays. Ils sont devenus mes amis, et j’ai compris qu’il n’y avait pas de différence !
L’association m’a aussi aidée à mieux comprendre la vie, ici, en France. Par exemple, je trouve que les gens ne jugent pas et ne sont pas hypocrites. On peut parler ensemble. J’aime beaucoup l’éducation vis-à-vis des enfants. Ici, je trouve que les parents leur expliquent bien les choses. Si je suis mère, je veux éduquer mon enfant avec l’éducation française et albanaise.
Antonella, 22 ans, en recherche de formation, Toulouse