Dur d’être passionné de basket en France
Je suis un passionné de basket-ball. Pas juste un fan ou même quelqu’un qui aime y jouer. Je parle d’une vraie passion. D’un amour profond. Je fais partie de ces gens capables de regarder des matchs à minuit, voire jusqu’à 2 heures du matin, pour voir des mecs qui courent derrière un ballon.
Et comme pour chaque histoire d’amour, il y a toujours le déclic. Vous savez, cet instant où le héros tombe par hasard sur la femme de sa vie. Ce fut la même chose pour moi et le ballon rond. Nous sommes tombés amoureux lorsque j’avais 8 ans.
Mon premier amour
Je vous refais la scène. Je jouais tranquillement sur l’ordi de ma grand-mère quand soudain, à la télé, j’ai entendu des journalistes parler d’un mec qui fêtait son anniversaire. C’était un retraité du nom de Magic Johnson.
Je ne sais pas ce qui s’est passé à l’époque, mais une partie de moi a été intriguée par ce nom. Magic Johnson. Je l’ai tapé sur YouTube. Et là, je suis tombé sur une vidéo d’une dizaine de minutes d’un mec de plus de 2 mètres avec un mini-short. Sur son dos, il portait le numéro 32 de l’équipe des Lakers de Los Angeles.
Je le voyais faire des passes entre ses jambes. Derrière sa tête. Une feinte de passe à gauche pour envoyer le ballon à droite. Une feinte à droite pour envoyer le ballon à son coéquipier derrière lui. Et surtout, ce sourire. Un sourire contagieux, qui donne une impression de grande facilité dans son jeu. C’était fait ! Mon cœur était piqué par ce sport.
J’avais 8 ans à l’époque. Je vais en avoir 18 aujourd’hui. Et le coup de foudre pour ce sport ne fait qu’augmenter au fil des années. Depuis, je me suis inscrit en club. Pas forcément pour devenir professionnel, mais surtout parce que ça me fait du bien de jouer, de m’entraîner, de devenir le meilleur basketteur que je puisse être.
Le basket-ball sous-coté en France
Mais aimer le basket comme je l’aime dans un pays comme la France, c’est compliqué. Ce sport est souvent mis de côté chez nous car, la France préfère d’autres disciplines comme le football, le rugby ou le tennis. Ça s’est encore vu pendant le dernier Eurobasket. C’est une compétition qui regroupe les meilleurs joueurs européens qui sont en NBA, et ceux qui jouent pour des clubs en Europe.
Normalement, c’est le genre de compétition qu’une chaîne nationale doit diffuser. Surtout que l’équipe de France de basket est vice-championne des derniers JO, et qu’elle part ultra favorite. Mais non. L’intégralité des matchs de l’équipe de France, excepté la finale, ont été retransmis sur une chaîne payante. Ça m’avait tellement énervé que j’ai décidé de ne pas dépenser un centime sur cette chaîne. Je me suis fait toute la compétition sur des sites de streaming illégaux. J’en étais arrivé à regarder des matchs de l’équipe de France commentés en polonais ou en turque.
En France, la culture basket-ball se développe surtout sur les réseaux sociaux et aussi grâce à la NBA, qui cherche à se développer en Europe. Néanmoins, ça reste marginal par rapport au foot.
Marvin, 17 ans, lycéen, Paris