Adam T. 13/01/2023

Faire peur, ça me plaisait

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Taser en poche, Adam faisait peur aux autres. Ça lui plaisait. Le seul qu’il craignait encore, c’était son père.

Je coursais les gens que je connaissais, je leur faisais peur avec mon taser, et moi j’étais mort de rire. J’ai voulu l’acheter pour rigoler. J’étais dehors avec un pote. Il m’a dit qu’un shab à moi vendait le sien. Le soir, quand je suis rentré, je l’ai appelé. Il m’a dit : « Euh, je sais pas trop… » Après avoir hésité, il m’a dit : « Vas-y, je te le vends pour 15 euros. » J’ai été tout de suite l’acheter. C’était rapide parce qu’il habite dans l’entrée à côté de chez moi. Dès que je l’ai acheté, je lui ai fait peur avec.

La même semaine, j’étais en bas de chez moi avec des potes. D’un coup, il y a eu une grosse descente de police et de CRS. Il y avait une dizaine de camions, tout le monde se faisait contrôler. Pendant le contrôle, deux potes sont venus, ils m’ont dit : « On a besoin du taser pour une histoire. » On s’est mis à marcher avec mes potes dans la direction opposée pour qu’ils m’expliquent.

Les policiers nous ont alors appelés et nous ont dit de nous mettre sur le côté. Ils nous ont fouillés et ont trouvé le taser. J’ai inventé une longue histoire, je ne sais plus ce que j’ai raconté, mais ils m’ont cru : « Normalement, c’est la garde à vue, mais on va te laisser partir. »

Mon père avait tout vu

J’ai vu que mon père était derrière. Il a demandé à la police ce qui se passait. Ils lui ont tout raconté. Moi, j’ai commencé à partir avec mes potes… parce que j’avais peur de mon père. Mais il m’a vite rejoint et m’a demandé des explications. J’ai raconté la même histoire qu’aux policiers. Je pense qu’il m’a cru aussi : « Si tu ramènes des problèmes à la maison, j’te défonce. » Il ne l’a pas dit à ma mère, parce qu’elle était déjà en colère contre moi, et quoi que j’aurais pu raconter, j’étais mort. Elle l’aurait dit à mes oncles, et ils m’auraient tabassé.

Bref, dans la nuit, je me suis dit qu’il fallait que j’en achète un autre, parce que c’était bien quand je l’avais. Quand je mettais ma main dans la poche, tout le monde avait peur.

Adam, 16 ans, lycéen, Paris

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