Mes premiers pas de militante écolo

De base, j’adore la viande. D’aussi loin que remontent mes souvenirs, on a souvent eu de la viande aux repas de famille, que ce soit du foie gras, du chevreuil ou du sanglier. Je suis petite-fille de chasseur. Ma grand-mère, elle, était très amie avec un éleveur qui gavait les canards (une technique d’élevage consistant à les nourrir abondamment durant une période très courte, ce qui permet d’obtenir des foie gras et des magrets). Manger de la viande, dans ma famille, c’est comme une sorte de tradition.

Mes parents ont quand même beaucoup réduit notre consommation de viande. Pour en consommer de meilleure qualité et locale, mais aussi par éthique, pour le bien-être animal. Certaines interrogations ont aussi commencé à surgir dans mon esprit. J’entendais beaucoup parler de la maltraitance animale au sein des élevages, mais aussi du réchauffement climatique et de la déforestation.

Ça a provoqué chez moi une énorme anxiété et une peur immense pour l’avenir de la planète. J’avais envie de militer, mais je ne savais pas par où commencer, ni de quelle manière m’y prendre et quels outils utiliser.

Le déclic en service civique

En mai 2022, après une orientation ratée, je commence une nouvelle aventure en tant que service civique, au sein d’une association militant pour l’écologie. Elle met aussi en avant les gestes écoresponsables lors des événements culturels. Je me retrouve à trier les déchets dans les festivals ou les marchés de Noël, à nettoyer des toilettes sèches, à distribuer des cendriers de poche et à faire de la sensibilisation auprès de familles, d’enfants et de lycéens.

Je découvre que j’aime rencontrer des gens, en apprendre plus sur l’écologie, et débattre avec différentes personnes. Ça me renvoie à mon mode de vie, qui évolue en même temps que mon service civique. Grâce à mon amie rencontrée au sein de l’association, je fais de plus en plus de gestes au quotidien. Elle m’encourage à me remettre en question, en y allant à mon rythme. Je fais ma propre lessive avec du savon de Marseille, j’essaie ensuite de manger des fruits et légumes de saison, puis d’acheter uniquement des vêtements de seconde main…

Militer plus, sans viande au menu

Mon service civique m’a réellement aidée à me sensibiliser. J’ai eu des moments de gros doutes, où ce sentiment d’éco-anxiété m’a rattrapée. Je me suis parfois sentie inutile, trouvant que tout ce que je faisais n’avait aucun sens car j’avais l’impression que les gens étaient dans l’ignorance. C’est dans ces moments qu’on s’est épaulées toutes ensemble, mes amies et collègues. Pleines de motivation, on a continué à se serrer les coudes et à se battre pour notre cause.

Aujourd’hui, j’aimerais militer plus, et aller au-delà de mon amour pour la viande en devenant végétarienne. Ce serait pour moi un acte militant plus fort, plus puissant. J’essaie de réduire ma consommation en instaurant des semaines végétariennes et en arrêtant de manger du foie gras. Mais je doute encore beaucoup et me demande si j’y parviendrai, car il m’arrive de craquer… Je repars parfois manger un KFC ou je vais me chercher un kebab. Ce qui est sûr, c’est qu’au prochain repas de famille, je laisserai mon magret adoré à ma mère. Ça en fera plus pour elle !

Zed, 22 ans, en recherche d’emploi, Toulouse