J’ai failli me faire piéger par un pédophile

J’ai reçu une demande d’ami par ajout rapide sur Snapchat. C’était un homme qui s’appelait Henri et qui avait 41 ans. Mais au début, il ne m’a pas donné son âge… Il me l’a dit au fil du temps, après un bon moment de discussion.

Quand il m’a avoué ça, je lui ai dit que j’avais seulement 11 ans. Il m’a répondu : « Ce n’est pas grave. » Je me suis dit qu’après tout ce n’était pas grave, que l’amitié ne dépendait pas de l’âge.

Après quelques jours à papoter, il m’a proposé de venir le voir dehors mais il a précisé : « Ne dis rien à tes parents ! » J’aurais dû avoir un doute sur ce qui se passait. Heureusement, ce jour-là, ma mère n’a pas accepté que je sorte, sans savoir pourquoi je voulais sortir. Elle refuse de temps en temps. 

Je lui ai envoyé un message pour lui expliquer que ma mère ne m’avait pas laissé sortir. La première question qu’il m’a posé, c’est : « Mais tu as dit à tes parents ? » J’ai tout de suite répondu que non. Il a dit : « Ouf, j’ai eu peur pendant quelques instants… Si tu avais dit, on aurait dû arrêter de parler et j’aurais eu des problèmes. »

J’étais naïf

Moi, naïf que j’étais, je lui ai dit : « Si tu veux, on peut prévoir une sortie un autre jour. » Il a accepté sans hésitation. Finalement, ça ne s’est pas fait. 

Je n’étais encore qu’un enfant, je n’ai pas vu le mal. Mais quelques jours plus tard, mon cousin est venu me rendre visite. C’est une personne de confiance pour moi. Je lui ai parlé de mon nouvel ami Henri. Son visage s’est décomposé, il m’a regardé droit dans les yeux et m’a demandé si j’étais déjà allé dehors avec lui et s’il m’avait fait du mal. J’ai répondu que non. Il ne m’a pas cru et il a averti ma mère et mes sœurs. Elles m’ont dit que c’était très dangereux ce que j’avais fait et que j’aurais pu me mettre en danger bêtement. 

Je l’ai bloqué sur Snapchat et je n’ai plus eu de nouvelles de lui. Mon cousin voulait aller le taper mais il ne l’a pas fait finalement. Comme ma mère ne parlait pas très bien français et que mes sœurs étaient un peu jeunes à l’époque, on n’a pas porté plainte.

Mais ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas prendre à légère ce genre de choses et qu’il faut toujours en parler avec un adulte.

Tiago, 15 ans, lycéen, Brest