Mariem T. 19/08/2024

« Je suis nulle en sport, et alors ? »

tags :

Le sport, ce n’est pas le truc de Mariem. Bien décidée à ce que cette discipline ne fasse pas chuter sa moyenne, elle s’est mise à pratiquer le badminton, à l’association sportive du lycée. Et elle y a pris goût.

« Mariem est excellente partout sauf en sport, mais ce n’est pas une grande surprise. » Chaque année, voilà le discours de chacun de mes professeurs principaux à mes parents. Élève avec de plutôt bons résultats, je me suis toujours désolée de voir ma moyenne chuter à cause d’une discipline que j’ai toujours jugée inutile : le sport. Je n’ai jamais été une grande sportive, et pourtant j’en ai fait du sport ! J’ai tenté le handball et la natation, sans aucun résultat.

Depuis toute petite, on m’a toujours répété qu’il était important d’être bon, voire excellent, dans toutes les matières, si l’on voulait avoir ce que l’on veut dans la vie. Mais comment le sport pouvait-il être noté et posséder le même coefficient qu’une matière deux à trois fois plus importante ? Le fait d’être nulle au sein de cette discipline m’importait peu après tout, mes parents étaient satisfaits dès lors que j’avais au minimum 10/20.

Mes profs de sport au collège me connaissaient. Ils savaient que j’étais une bonne élève, et même si je n’étais pas très douée, d’une manière ou d’une autre, ils s’arrangeaient pour me mettre au moins la moyenne.

Déjouer les pronostics

Lorsque je suis arrivée au lycée, ma perception du sport a changé. Je savais qu’il serait difficile d’obtenir une note relativement correcte. Ce n’est pas la discipline qui m’inquiétait, mais le fait de me dire que, oui, le sport pouvait être une raison de considérer mon dossier scolaire comme mauvais.

Il était essentiel de trouver une solution à ce problème. Je ne pouvais décemment pas laisser mes résultats tels quels. L’association sportive (AS) du lycée m’est alors apparue comme la solution idéale à tous mes problèmes. Mon professeur de sport en faisait partie et il y enseignait la discipline que nous avions ce trimestre : le badminton. Si mes performances n’étaient pas excellentes, je pouvais toujours m’assurer une bonne appréciation, grâce à ma persévérance et ma volonté.

C’est ainsi qu’en octobre 2021, j’ai commencé à pratiquer le badminton, tous les jeudis soirs de 17 heures à 19 heures. Au départ, cela me paraissait seulement être une obligation. Après tout, je n’étais guère douée, mais mon professeur pensait que si je m’en donnais les moyens je pouvais facilement réussir. Je n’étais pas convaincue. Après tout, quelqu’un qui est « nul en sport » l’est toujours.

« Une question de volonté »

Une bonne appréciation, et un trimestre plus tard, je n’avais plus aucune raison de me rendre à l’AS, et pourtant j’ai continué à m’y rendre. Je n’étais certes pas douée, mais pourquoi ne pas y aller justement pour me prouver le contraire ? Comme le dit l’adage : « Rien n’est près, rien n’est loin, tout est une question de volonté. » Le badminton est devenu une activité que j’apprécie. Après tout, aucune personne saine d’esprit ne s’impose deux heures de sport, un jeudi soir, sans cela. Surtout qu’il s’agit de la seule journée où je finis relativement tôt !

Au cours de ces trois années, je me suis rendu compte qu’être nulle en sport ne changeait finalement pas grand-chose à mon dossier. J’ai compris qu’il n’y avait aucune raison que je me prenne la tête avec ma moyenne de sport. Oui, je suis nulle et alors ? Je suis une bonne élève. Et, même si cette note-là n’est pas brillante, l’appréciation montre à quel point je suis investie, malgré tout. Ce n’est pas le sport qui pourra m’empêcher d’entrer dans l’université de mes rêves.

Mariem, 17 ans, Poissy

Crédit photo Pexels // CC Vlad Vasnetsov

 

À lire aussi… 

« Entre les cahiers et les crampons », par Elohim, 14 ans. Le collégien raconte comment il passe de l’école au foot, en trimballant ses affaires pour l’un et pour l’autre, dans les transports, en région parisienne. 

Partager

Commenter