Jinx B. 09/09/2024

« L’airsoft, un mix de baston et de rigolade »

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Jinx a pratiqué l'airsoft pendant trois ans, un sport qui consiste à jouer à la guerre. Cette pratique est accessible dès 6 ans, sous certaines conditions.

Le but de l’airsoft, c’est de se tirer dessus. Les participants utilisent des propulseurs de petites billes en plastique ou en acier, des répliques d’armes à feu. J’ai connu cette activité sportive de loisir grâce à un ami qui regardait beaucoup de vidéos d’un youtubeur allemand. J’ai commencé à les regarder aussi, puis mon ami s’est inscrit en club et m’a demandé si je voulais essayer sur deux week-ends. J’ai dit oui. Ça m’a beaucoup plu. J’ai alors commencé à acheter mes premières répliques. Je me suis inscrit et j’y suis allé les trois années qui ont suivi.

Tout est réglementé et il y a plusieurs styles de jeu. Le classique. L’équipe contre équipe, où dès que l’on est touché on retourne au spawn, lieu où on a commencé la partie. Le MilSim (simulation militaire), où c’est comme une armée réelle. Selon où l’on est touché, c’est vital ou non, et chaque joueur doit lui-même se déclarer out. Sinon, il peut être exclu du club pour « non fair-play » ou subir le « châtiment », c’est-à-dire traverser le terrain jusqu’aux vestiaires tout en se faisant mitrailler par tout le monde.

Sélection à l’entrée

Bien sûr, comme dans tout sport, il y a des compétitions. Une par an. Il y a aussi tous types de lois à connaître pour pratiquer l’airsoft. Elles concernent le port et le transport des répliques d’armes, mais aussi la sécurité de soi et d’autrui, et l’énergie de la réplique. Certains clubs, comme le mien, font passer un test à l’entrée où il faut avoir minimum 17/20 pour être accepté.

Les répliques que l’on utilise sont considérées comme des armes. À l’origine, elles ont été conçues pour la collection ou le tir sur cible. Ce sont des passionnés qui ont eu l’idée d’en utiliser dans une activité sportive en équipe.

Il n’y a pas vraiment de profil type, mais c’est vrai qu’il y a une grande majorité de garçons. En trois ans, j’ai croisé quatre filles. Les âges varient par contre. Dans mon club, ça va de 18 à 56 ans.

Au début, c’était compliqué d’apprendre les différents signes afin de ne pas parler et de rester discret, mais une fois assimilés, tout ce qu’il reste à faire est d’adapter sa stratégie au terrain et à ceux qu’on croise. Selon les scénarios, ça demande plus ou moins d’endurance. La progression se fait à force de pratique régulière, comme dans tous les sports.

Cache-cache de l’extrême

Ce sport permet de se défouler efficacement. C’est vraiment cool. Cependant, il y a des points négatifs, du genre : les consommables coûtent chers. Entre les billes, les cartouches de CO2, les batteries, les pièces de rechange, le matériel d’entretien ou l’achat d’une nouvelle réplique, on se retrouve très vite à une ou plusieurs centaines d’euros chaque mois. En plus, il n’y a pas beaucoup d’endroits où pratiquer. Je me retrouvais à faire 300 km aller-retour chaque week-end pour aller aux sessions. J’ai dû arrêter car j’ai déménagé, mais à la fin de mes études je compte bien reprendre ce sport qui m’a appris cohésion, esprit d’équipe et camaraderie.

La dernière partie avec mes potes, c’était ouf ! J’ai même eu le droit à un pot de départ le midi. Avec nos répliques, on s’est lancés dans des missions de malade. Entre les tirs et les plans bidons, on s’est vraiment bien amusés. On se tirait dessus et on se marrait. Entre deux manches, on se racontait des anecdotes et des souvenirs de certaines parties. On ne se prenait pas trop au sérieux. À la fin de la journée, on était crevés mais contents. On s’est posés pour refaire le match et manger un truc. C’était du bonheur, un mix de baston et de rigolade.

Après le repas du soir, on s’est dit que la journée n’était pas finie. On a donc décidé de tester un nouveau scénario. On s’est retrouvé dans une sorte de cache abandonnée à l’intérieur d’un CQB [close-quarters battle, combat qui se déroule dans un bâtiment, ndlr] avec des passages secrets. Ça a rajouté un côté mystique. Entre les murs « crados » et les recoins sombres, c’était à la fois flippant et excitant. Les tactiques qu’on avait prévues au début se sont vite transformées en improvisations survoltées et surtout très chaotiques. On s’est retrouvés à se chasser les uns les autres dans ce labyrinthe, comme des gamins en mode cache-cache de l’extrême. Les fous rires résonnaient dans chaque coin. À un moment, on a tous décidé de faire une trêve pour explorer le lieu ensemble, entre exploration urbaine et jeu vidéo en live. On a trouvé des trucs bizarres et on s’est imaginé des histoires folles. Vivement la prochaine session !

Jinx, 21 ans, en recherche d’emploi, Paris

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