Seraf M. 28/09/2024

Stade délabré, motivation ébranlée

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Seraf a passé son enfance à jouer au foot sur un terrain en mauvais état. Trop tard pour profiter du tout nouveau stade, il est passé aux jeux vidéo.

J’ai passé mon enfance dans le stade de mon ancienne école. Les cages étaient rouillées, les filets troués, la peinture des cages un peu pourrie, les marquages au sol tellement collées au grillage qu’on ne pouvait pas faire de touche. Ça devait faire des années qu’il n’avait pas été rénové. J’ai commencé à y jouer à 5 ans, avec des enfants de mon quartier. Je m’y suis fait de nombreux amis. On partageait notre passion pour le sport. À l’époque, ce stade nous suffisait amplement. Son état ne nous dérangeait pas. On y passait nos journées à jouer au foot, et, de temps en temps, au basket. On faisait des matchs, des 180 et des tournois. Dans ce stade, j’ai pris goût au sport.

C’est seulement quand je suis passé au lycée que la ville l’a rénové. Ils ont fait un stade avec du sable, du synthétique et de nouvelles cages. Les paniers de basket ont été remplacés. Ce qui est dommage c’est qu’à ce moment-là, je m’étais déjà tourné vers d’autres occupations, comme les jeux vidéo. Et les amis avec qui je jouais autrefois avaient fini par aller jouer loin, dans les villes d’à côté.

Aujourd’hui, avec des potes, on se rejoint parfois au stade pour jouer pendant que les petits ne sont pas là. Mais je vais être franc, même rénové, il n’est pas si cool. Il glisse trop. Les cages sont rouges et bleues et on reçoit des chocs électriques à chaque fois qu’on les touche. Le panier est un peu trop haut. Il y a un deuxième stade dans le quartier. Les cages sont rouillées, il n’y a plus de filet, il y a des bosses au sol, et un gros bloc au milieu. Lui n’a pas été rénové depuis au moins… 25 ans. Moi, je mène une vie de gamer. Et je vais à la salle, histoire de m’entretenir.

Seraf, 16 ans, lycéen, Torcy 

 

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