Lily-May M. 10/11/2024

La honte de prendre l’avion VS l’envie de voir son père

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Lily-May vit à Paris, son père à Barcelone. Pour se voir, ils ont l'habitude de prendre l'avion. Mais l'adolescente culpabilise de prendre ce moyen de transport.

Je prends l’avion plusieurs fois par an. Depuis petite, j’ai l’habitude de partir souvent en vacances avec mon père, car c’est le seul moment où je peux passer plus de temps avec lui. Depuis bientôt trois ans, il a déménagé à Barcelone. Il prend l’avion une à deux fois par mois pour venir me voir à Paris. Cette année 2024, je suis allée à Barcelone cinq week-ends.

Il y a quelques mois, j’ai lu un article sur les émissions de CO2 qui m’a appris que l’avion est responsable de 2,1 % des émissions mondiales. J’ai aussi entendu une interview de Greta Thunberg qui disait que c’est en quelque sorte une honte de voyager en avion. J’ai ressenti de la culpabilité.

J’en ai parlé à mon père pour lui demander s’il était conscient de tout cela. Je lui ai expliqué que l’avion détruisait notre planète. Il m’a écoutée attentivement, mais il avait l’air un peu surpris. Il m’a dit qu’il comprenait mes préoccupations, mais qu’il avait aussi ses raisons de prendre l’avion : ces déplacements étaient souvent liés à son travail, et chaque fois qu’il venait à Paris, c’était l’occasion de passer du temps avec moi.

Chercher des alternatives en train

Je lui ai répondu que je savais à quel point ces moments étaient précieux, mais que je me demandais s’il n’y avait pas d’autres alternatives. Il a réfléchi un instant. Il se sentait partagé entre son désir de me voir et sa prise de conscience croissante des enjeux écologiques. Je lui ai parlé des effets du changement climatique et de l’importance de faire des choix plus responsables.

À la fin de notre conversation, mon père a convenu qu’il serait bon de trouver des moyens de réduire notre empreinte carbone. Il a proposé qu’on commence à chercher des destinations accessibles en train pour nos prochaines vacances, et même de prendre le train pour aller à Barcelone. Je suis contente de voir qu’il est ouvert à l’idée de faire des changements. Même si c’est un petit pas, c’est un pas dans la bonne direction pour notre planète.

Lily-May, 14 ans, lycéenne, Paris

 

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« La fluidité du lien avec mon père dépend du réseau », par Marie, 16 ans. Pour garder contact avec son père, elle se sert de WhatsApp. Mais pas facile d’échanger à distance entre les problèmes de connexion et les réponses en différé.

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