Rejoindre une jeunesse engagée
L’été dernier, durant une journée banale, je suis dehors avec mes amis. On ne fait pas grand-chose, on traîne dans les rues. Une affiche rouge noire blanche et verte me tape dans l’œil, collée sur un poteau proche du tram. Dessus, une cagnotte pour une famille en Palestine. Je la prends en photo pour la revoir plus tard.
De retour chez moi, je la regarde, puis vois un numéro, auquel j’envoie un message. Il me répond vite, et m’explique qu’il fait partie d’une asso. Il m’explique en détails leur but, leurs actions. Une asso plutôt anarchiste qui se bat contre la corruption. Intéressé, je continue la conversation et il m’invite à une de leur conférence.
Je me décide à y aller. Le conférencier, un activiste engagé, parle de conflits violents entre milices armées et de l’exploitation des ressources naturelles, notamment des minerais rares, pour nos téléphones, tout ça en République démocratique du Congo. Et ce n’est pas qu’une question de guerre. La pollution et le désastre qui en découlent sont terrifiants : des rivières souillées, des forêts dévastées, des habitations anéanties, des populations déplacées, des écosystèmes détruits.
Premières missions
Grâce aux conférences organisées par l’asso, je me penche de plus en plus sur l’écologie, et sur les vrais responsables de la pollution et du changement climatique. Les intervenants sont des experts reconnus dans leurs domaines.
Cela faisait deux semaines que j’avais rejoint cette association. Durant une conférence, un expert vient me voir. Il me demande si je souhaite participer à une campagne afin d’organiser des collectes de fonds pour des associations écologiques et des réfugiés climatiques, et pour organiser des débats publics. Les mercredi et samedi, je fais aussi des distributions alimentaires avec d’autres camarades du collectif et l’association Action Contre la Faim.
Capter l’attention d’autres jeunes sur les réseaux
Je participe surtout à l’organisation de débats publics. Que ce soit sur une place comme République ou sur des plateformes en ligne comme TikTok, l’objectif est de provoquer des discussions percutantes, des débats instructifs et engageants, pour rapprocher les jeunes de notre cause.
Je cherche avec quels influenceurs débattre. Surtout ceux jugés problématiques, ceux qui soutiennent ouvertement le productivisme et un système d’exploitation des pays pauvres. On débat avec eux, et vu leur grande audience, cela nous permet de faire un « coup de pub » pour notre cause. J’aide beaucoup à la préparation en anticipant leurs arguments. Mon rôle est de prévoir des « pics », des moments de clash qui restent intelligents.
J’échange aussi avec d’autres créateurs, pour des collaborations. J’ai notamment parlé à Yeney, un créateur de contenus engagé sur plusieurs fronts. Il éduque ses abonnés sur des sujets complexes. Je suis intervenu sur un de ses lives. Nous avons parlé des réfugiés et du système qui est la cause de ça. Nous avons parlé du combat à mener.
Hugo, 15 ans, lycéen, Paris
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