Road-trip européen
Plus de 7 500 km en passant par l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la Roumanie, puis la Serbie, la Croatie, la Slovénie, l’Italie et enfin la Suisse. L’été dernier, avec ma famille, on a traversé toute l’Europe en voiture pour rejoindre la Roumanie et repartir. Mon père voulait qu’on parte dans ce pays en vacances, mais il ne voulait pas juste prendre l’avion. Mes parents ont tout organisé. Les activités comme l’itinéraire. Avant de partir, je n’avais pas d’avis sur ces pays. Mais dormir dehors pendant trois semaines… je n’étais pas sûre d’aimer l’expérience.
On est partis avec des amis. On était deux voitures avec une tente de toit sur chacune, et une tente basique pour moi. À l’arrière de la voiture, il n’y avait qu’une place pour moi tellement elle était pleine. Pour m’occuper, c’était un peu compliqué. Je passais la majorité du temps à dormir, écouter de la musique, regarder ma série ou manger.
Premières sardines enfoncées
C’était la première fois que j’allais en Allemagne. La frontière je ne l’ai pas vue passer, parce que je dormais. À notre arrivée, on a commencé par déjeuner et visiter la fameuse Forêt-Noire. Ça nous tenait à cœur de faire notre premier arrêt là-bas, parce que c’est là où mon grand-père s’est entraîné quand il était à l’armée.
Après ça, direction Bad Wildbad, là où se trouvait notre tout premier camping. On était peu motivés parce qu’il pleuvait. On a eu du mal à bien tout installer sans dépasser de notre parcelle. Mon père en a profité pour m’apprendre à monter ma propre tente pour être autonome au maximum.
En passant en Autriche, la frontière ne s’est absolument pas fait ressentir parce qu’on n’a pas été dépaysés tout de suite. Quand on roulait, on prenait des tunnels qui passaient sous les montagnes. On était entouré de montagnes, aussi belles les unes que les autres, il y avait de magnifiques chalets. Quand on est arrivés là-bas, on s’est beaucoup mieux débrouillés que la première fois. J’ai monté ma tente toute seule. Le lendemain, on est allés au sommet des montagnes, sur un pont suspendu entre deux sommets.
La Hongrie et sa frontière radicale
En Hongrie, on a vraiment changé de paysages. Nous sommes passés des montagnes aux champs à perte de vue en seulement quelques kilomètres. Nous avons été accueillis chez l’habitant. Nous avons dormi dans un champ de patates envahi de moustiques.
Le premier soir, tard dans la nuit, le ciel était dégagé donc nous avons eu l’occasion de voir le train de satellites d’Elon Musk. Le lendemain, nous sommes allés à Budapest. Nous avons fait un tour de péniche pour voir la ville. Ça m’a fait du bien de retrouver un endroit peuplé.
Le soir, nous avons créé un souvenir tous ensemble. Sur le coffre de la voiture de mes parents, il y avait un autre coffre noir en plus. Avec l’ami de mon père, nous avons écrit dessus au marqueur tous les pays du road-trip en anglais. À chaque pays visité, on cochait la case au-dessus du nom du pays et ça, jusqu’à la fin du périple.
La Roumanie et ses églises
Au bout d’une semaine, on est arrivés en Roumanie. Il n’y avait absolument rien du tout. C’était vide sur plusieurs kilomètres. C’était très étrange. Nous y avons passé une semaine de repos.
La chose qui m’a le plus marquée dans les pays de l’Est, ce sont leurs églises. Elles sont toutes magnifiques. En Roumanie, les villages peuvent être totalement à l’abandon mais leurs églises resteront toujours neuves, entretenues et propres. Ça ne va pas forcément avec le décor. À Turda, nous avons visité une mine de sel, c’était vraiment très beau et super grand. Après ça, nous sommes montés sur le mont Bucegi.
À Bucarest, on n’a pas trouvé de camping pour dormir le soir, alors on s’est retrouvé dans un Airbnb. Ça nous à fait une petite pause « confort ». On a pu s’endormir en « sécurité » dans un vrai lit, avoir un peu plus notre intimité, faire des plus grands repas, ne plus être obligé de chuchoter dans les allées du camping, et même marcher pieds nus la nuit sans les salir.
Fouille à la frontière
Après la semaine de repos, direction la Serbie. Cette frontière était vraiment spéciale parce qu’on s’est fait arrêter. Un monsieur nous a vidé notre voiture. Il l’a vraiment vérifiée de fond en comble pendant au moins une bonne quinzaine de minutes.
En Serbie, on a été coupés du monde durant 24 heures. Cette journée m’a fait du bien. Je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer une seconde, car on a visité la capitale, Belgrade. En fin d’après-midi, nous sommes partis rejoindre notre camping. On a été super bien reçus par les Serbes et le soir, nous avons mangé la spécialité, le karađorđeva šnicla. C’est une sorte de cordon bleu frit, c’est très simple et très bon.
Quand on a repris la route, j’étais sur mon téléphone. Il a commencé à moins bien capter, alors j’ai levé la tête et j’ai vu qu’on était déjà dans les montagnes slovènes. La Slovénie a vraiment été un pays coup de cœur. Le camping était vraiment super beau, on était entouré de montagnes avec un lac au centre du camping. L’eau était bleu turquoise.
Nostalgie
Nous n’avons passé que deux jours dans ce pays. Le road-trip n’était toujours pas fini. Direction l’Italie, où nous ne sommes que passés. Nous n’avions pas d’endroit où dormir, alors nous avons trouvé en vitesse un camping en Suisse. A la frontière, il n’y avait personne. Nous n’avons rien vu parce que nous sommes arrivés de nuit. On était à Genève, au bord du lac Léman, dans lequel on a fait de la plongée !
Pendant cette dernière semaine, nous avons beaucoup parlé de ce grand voyage, déjà avec nostalgie. Nous nous étions habitués à vivre sous tente, à passer de pays en pays.
Grâce à mes parents, j’apprends à connaître le monde de fond en comble. Ils n’ont pas beaucoup voyagé pendant leur enfance alors ils se donnent à fond pour me faire découvrir un maximum de pays. Avec eux, je suis aussi partie aux États-Unis, au Canada, à Cuba, en Espagne, au Portugal, au Luxembourg, en Belgique, à Malte, en Sicile, en Italie. Mes parents m’ont déclenché cette passion pour le voyage.
Lou, 15 ans, lycéenne, Val d’Oise
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Voyager responsable, c’est possible, par Romain, 22 ans. Des hôtels de luxe aux tentes de camping, des avions à l’auto-stop, le rapport de Romain au tourisme a totalement changé. Pour le meilleur.