Emilie V. 16/08/2018

Les pompiers sont ma deuxième famille

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Émilie est lycéenne, mais surtout sapeuse-pompière volontaire depuis un an. Son rêve : faire de cet engagement son métier. 

Je me fais chier dans mon lycée ! Quand je suis dans ma caserne de pompier, c’est autre chose : je m’épanouis.

J’avais 13 ans quand cette double vie a débuté. C’est à cet âge-là que j’ai commencé les JSP (Jeunes Sapeurs-Pompiers). Tous les week-ends, je les passais avec ma deuxième famille : les pompiers. Pendant trois ans, je me suis motivée pour réussir à obtenir mon brevet des JSP. Depuis que je l’ai, je me bats pour atteindre les grades supérieurs. Au total, il y en a une dizaine. J’en suis au premier : sapeur seconde classe. J’ai déjà suivi trois formations. Il ne m’en manque plus qu’une pour obtenir le deuxième grade.

Cela fait un an que je suis sapeur-pompier volontaire. Je vis énormément d’expériences. Le 13 juillet 2016, j’étais de garde. Mon réveil affichait 1:06 du matin quand mon bip s’est déclenché. L’adrénaline et le stress sont montés direct. Direction la caserne de Chatenois. Moins de cinq minutes pour enfiler ma tenue. Il fallait faire vite. Nous étions quatre sapeurs dans l’ambulance pour secourir une femme en détresse respiratoire.

Arrivés sur les lieux, on trouve cette femme ivre, allongée sur le sol de sa salle de bain. Les premiers gestes sont faits rapidement. Comme elle a beaucoup bu, il y a un risque de vomissement. On la met donc en PLS (position latérale de sécurité). Quelques instants après, elle fait une détresse respiratoire, puis tombe en arrêt cardiaque. Un massage cardiaque est fait. La femme est rapidement intubée. Au bout de quinze minutes de massage, elle est revenue parmi nous. Elle était dans un état second. Il n’y a eu aucune perte de temps. Nous l’avons placée directement dans l’ambulance pour partir au plus vite vers l’hôpital.

L’adrénaline dans la peau

Quand on vit ce genre d’interventions, le stress nous envahit. On veut vraiment réussir à sauver la personne. On fait tout pour amener la victime consciente à l’hôpital. Après, nous ne savons pas toujours comment ça se passe lorsque les médecins l’ont repris entre leurs mains. C’est assez frustrant. Heureusement, certaines personnes passent nous voir après être sorties de l’hôpital, pour nous remercier de nos actes et de notre dévouement.

Une autre expérience marquante s’est déroulée le 7 avril 2017. Il fallait lutter contre les flammes d’une maison, dans un petit village. Pendant 7 heures, j’ai eu l’adrénaline dans la peau. Pas un seul instant ne se passait sans que je bouge. A la fin de ces 7 heures, après avoir vaincu le feu, j’ai remarqué qu’il y avait un véritable esprit d’équipe et une vraie cohésion dans cette deuxième famille.

Toujours bouger, avoir la lance en main, aider à mettre en place le dispositif nécessaire pour se battre contre le feu, tout cela est devenu un véritable besoin pour moi. Pour cette raison, j’aimerais en faire mon métier. Mais c’est compliqué. Il faut passer un concours, avec des épreuves physiques et de la théorie. Je ne suis pas sûre de réussir. Mais j’ai la volonté d’essayer.

 

Émilie, 17 ans, lycéenne, Vittel

Crédit photo Publicdomainpictures // CC0 Jean Beaufort

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