Je suis végétarienne et ma famille ne comprend pas
Je suis végétarienne depuis deux ans. Dans ma famille, je suis seule face à des carnivores affirmés et affamés. J’avoue que même moi j’adorais la viande. C’était un petit plaisir. C’était dans mes habitudes. J’en mangeais peu, mais j’en mangeais quand même. Pourtant, j’ai décidé d’arrêter pour des raisons éthiques et environnementales. C’est mon combat. Mais assumer mes choix dans cette atmosphère familiale, c’est dur.
Je dois dîner seule
Tous les jours, des petites tensions émergent à ce sujet. Même si j’essaie au maximum d’esquiver les repas pour éviter qu’on ne critique mon choix alimentaire, parfois, je ne peux pas y couper. Outre le fait de devoir me préparer à manger seule même quand je rentre tard des cours et que j’ai plein de boulot, je dois en plus faire mes courses moi-même. Je ne pense pas que ma mère soit totalement réfractaire à mon alimentation, seulement, ce n’est pas dans ses habitudes !
Elle ne saurait pas quoi acheter, ni quels produits privilégier. Il y a un véritable décalage. Elle n’a pas envie de se creuser la tête pour trouver de nouvelles recettes alors qu’il n’y a rien de plus simple qu’un steak avec des haricots verts par exemple. J’ai fait quelques tentatives. J’ai essayé de leur proposer un repas entièrement végétal avec des produits pouvant remplacer les apports nutritionnels de la viande. Mes frères, beaucoup plus ouverts d’esprit, étaient tout de suite très curieux. Mais pour ma mère, manger du tofu, c’est bien trop lui demander.
De base, elle est assez méfiante envers ce genre d’aliments. Elle fait un blocage. Elle n’a juste pas l’habitude de mettre dans son assiette des produits un peu différents. Je trouve que c’est très dommage de faire preuve de cette fermeture d’esprit. Alors souvent, je suis exclue. Je dois dîner seule parce que je mange différemment. Ou alors, quand je mange avec eux, je dois faire face à quelques réflexions. Comme si j’avais fait ce choix juste pour les embêter ou me démarquer des autres, « faire l’originale ».
Dans ma famille, une vraie tradition carnivore
Le fait de manger seule ou manger différemment des autres n’est pas la plus grosse épreuve. Le vrai hic est de faire comprendre à son entourage que la viande dans toutes ses formes est bannie : « Alors oui, même le poulet, c’est pas possible ! » On me propose toujours de la viande au repas alors que je répète sans cesse que je ne mange plus comme eux. Au resto, même chose : « Regarde un onglet de bœuf, tu vas te régaler ! » Bref, un seul mot : incompréhension.
Pour Sarah non plus ce n’est pas facile les repas de famille : Végétarienne entourée de carnivores, mission impossible ?
En fait, dans ma famille, on peut dire qu’il y a une vraie tradition carnivore. À Noël, aux fêtes de famille, aux anniversaires, il y a toujours de la viande. Donc, quand je suis là, ça râle : en gros, je suis « chiante ». Puis, il y a un cliché qui persiste… Ma mère voudrait que j’aie un abonnement aux laboratoires médicaux. Ça y est, je mange plus d’animaux, alors je dois obligatoirement avoir des carences et perdre mes cheveux. Il y a beaucoup de préjugés autour de cette alimentation. Les gens pensent que ce n’est pas sain ou incomplet. Alors que tout va bien ! Plein de sportifs de haut niveau sont végétariens alors pourquoi pas moi ?
Deux ans après, on me propose encore de la viande
C’est un peu une lutte à chaque repas. Le plus dur, c’est d’affirmer sa position et de faire entendre ses raisons. Il y a un écart générationnel béant. Ma famille est encore assez ancrée dans un environnement traditionnel. Souvent, on me dit : « Ça sert à rien de toute façon, tu vas rien changer, alors mange ce qu’on te propose ! » La plupart du temps, ce que je dis est tourné en dérision. On se moque encore de moi. Et au bout de deux ans, on me propose encore de la viande. C’est dans les mœurs, c’est comme ça.
J’essaie de batailler, mais en vain. Mes parents et grands-parents ne pourraient jamais manger du tofu par exemple. Si mon grand-père n’a pas son bout de viande tous les jours, c’est la fin du monde ! Les habitudes ont la vie dure, et les préjugés encore pire. C’est sûr, parfois, il y a de quoi douter. Mais je me demande toujours pourquoi c’est si difficile d’accepter ces choix. Pourquoi ne pas laisser les gens vivre leur vie ?
Anne-Sophie, 20 ans, étudiante, Boulogne
Crédit photo Flickr // CC Nchenga
Je ne suis pas végétarienne mais flexitarienne. Cette semaine je passe quelques jours en famille. Et bam, ce midi, encore une engueulade à ce sujet. « Mange un peu de viande pour faire plaisir à ton père », « on n’a besoin de manger de la viande pour être en bonne santé », « tu viendras avec tes graines à Noël ? ». J’ai ouvert ma gueule cette fois. Et j’ai fini par manquer aussi de respect en étant insultante comme ils le sont avec moi. À chaque fois que je rentre les voir, c’est toujours « moi qui manque de respect en ne mangeant pas de viande ». Toujours des réflexions sur ma façon de manger ou sur le nombre de chats que j’ai chez moi. « On ne viendra pas te voir tant que tu auras 5 chats » ; « Ton arbre à chats est énorme ». Je finis par être désagréable avec eux car je ne les supporte plus.
Bien sur sur que ce n’est pas facile à ramener sur la table ce genre de sujet quand il est question d’habitudes.
Mais parfois il suffit de préparer des très bonnes choses en plus grosses quantités (falafels maison, dhal, curry de légumes…) histoires qu’ils goûtent.
Le tofu et le soja ont des goûts particuliers et je comprend que ça dérange. Moi je suis végétarienne depuis quelques années maintenant et j’aime pas vraiment ça.
Après moi je ne vis plus chez mes parents mais ils ont acceptés ça parfois ils mangent de la viande quand je suis là, d’autres fois ils se lancent dans de nouvelles recettes.
Tant que toi tu assumes ton choix et que tu prends du plaisir à manger ce que tu veux, moque toi du regard des autres et profite :]