Ariane 19/04/2019

J’ai quitté Instagram et j’ai une meilleure image de moi !

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Grande utilisatrice d'Instagram, j'ai tout coupé du jour au lendemain. Marre de renvoyer une image fausse sur les réseaux. Enfin délivrée des selfies !

J’avais Instagram jusqu’à l’année dernière. Je n’y allais pas souvent puis, au lycée, c’était devenu très fréquent. Ça me prenait beaucoup de temps. Dès que j’avais un moment de libre, il fallait que j’aille voir qui avait fait quoi et comment. J’aimais mettre en avant ce que je faisais, faire des montages ou des vidéos séquences de mes soirées en rave party. Ça me mettait en contact avec plein de gens mais d’univers qui ne me faisaient pas vraiment du bien.

Il y a un côté très pervers dans Instagram, un culte de l’image assez superficiel. Les gens ne mettent que ce qu’ils veulent montrer d’eux. Moi, c’était : « Je suis étudiante en prépa, je lis tel ou tel livre, vais dans telles expositions ». Mal dans ma peau, j’essayais de me raccrocher à cette image de littéraire pour me créer une identité. C’était horrible, je faisais semblant d’être moi. Et puis je voyais des personnes super bien habillées, super stylées, qui faisaient plein de trucs. Et moi j’étais à côté, en prépa, le teint translucide et fatigué. C’était vicieux, limite addictif. Il y a un côté très malsain, on est toujours attirés et sollicités par la vie des autres qui paraît toujours mieux que la nôtre. Il faut être fort pour voir des personnes belles ou bien foutues sans se dénigrer.

Il n’y a pas qu’Instagram ! Les réseaux sociaux, il y a des bons et des mauvais côtés. Yasmine a trouvé sur Twitter un espace de liberté incroyablement enrichissant. J’ai été élevée par ma mère et par Twitter

Quand j’ai traversé une période difficile, ça me poussait à m’enfermer dans cette image de « je suis quelqu’un de torturé et je ne vais pas bien ». Il fallait que je le revendique publiquement pour que ma douleur soit elle aussi légitime. À cause des réseaux, je n’avais pas l’impression d’être à la hauteur des autres. J’en étais jalouse et je ne m’aimais pas. Alors, j’ai tout arrêté. Je ne voulais plus être piégée.

Sciences et Avenir nous raconte le déroulement d’une étude menée par une équipe de l’Université d’État du Michigan qui démontre que l’abus de Facebook nuit à la prise de décision, comme le fait l’addiction aux drogues ! Un article à lire !

Et je n’ai pas l’impression de m’être isolée. Au contraire ! Je suis beaucoup plus dans l’observation, dans l’interaction avec les gens. Les images restent gravées dans ma tête et non sur mon portable. J’ai moins de nouvelles de mes amis, on prend plus le temps de s’appeler ou de se voir. Ne plus être multiple et plurielle, ça m’a fait énormément de bien et m’a permis de voir qui étaient mes vrais amis. J’ai l’impression d’être plus moi-même. Je n’ai plus rien à prouver aux autres. Il y a quelque chose de très libérateur. Je suis juste moi, dans le vrai monde.

 

Ariane, 20 ans, étudiante, Nanterre

Crédit photo Copyright © Charlie Brooker // Netflix// Black Mirror   (Série 2016)

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