Étudier à Paris, c’est découvrir un autre monde
Je viens de Morancez, un village en banlieue de Chartres. J’y ai passé 17 ans de ma vie. Là-bas, il y a moins de 2000 habitants, c’est pas la campagne avec les vaches, mais c’est pas non plus une grande ville.
Après le bac, je n’ai eu qu’un seul résultat positif sur Parcoursup, à l’université Paris-Descartes dans le 6ème arrondissement de Paris. Pour pouvoir suivre les cours, j’ai dû déménager et je me suis trouvé un logement dans le 16ème, à deux pas de la tour Eiffel. C’est un petit appart, enfin une chambre, une studette quoi. Elle fait 10 m2, c’est tout petit, mais ça me suffit largement car je vis tout seul. Et que ça soit petit ou pas, je m’en foutais, car c’était le début de mon indépendance.
Ça m’a changé du bus toutes les heures !
Quand j’habitais à Morancez, j’avais un bus toutes les heures. Autant dire que ça limitait mes déplacements et toutes mes activités. Impossible d’aller au ciné tard le soir par exemple. Ou alors, il ne faut pas peur de marcher, car pour rentrer de Chartres à chez moi à pied, je mets plus de deux heures. Je l’ai déjà fait plus d’une fois quand j’allais en soirée chez des potes à Chartres car l’alternative était simple : soit je dormais sur place, soit je rentrais à pied. Mais à l’époque, tout ça me paraissait normal. C’est en arrivant à Paris que je me suis rendu compte que c’était vraiment la campagne.
Je me suis habitué rapidement au rythme parisien : avoir des métros toutes les cinq minutes, des tonnes de choses à faire… Alors quand je rentre à la campagne le week-end, j’ai l’impression de retomber à l’âge de pierre. Je cache pas qu’il y a aussi des avantages : je peux me reposer, c’est beaucoup plus calme, alors qu’à Paris, je me fais réveiller par les klaxons à 7h du mat.
Les gens aussi sont différents. À Paris, ils sont pressés. On dirait qu’ils ont tous quelque chose à faire et qu’ils doivent toujours se dépêcher de le faire. À l’inverse, j’ai l’impression que plus on s’éloigne des grandes villes, moins on va vite. Les gens sont plus lents, moi aussi je suis plus lent. Comme je n’ai qu’un bus toutes les heures, je suis souvent en avance, donc je suis beaucoup moins speed. Logique.
Le contraste des quartiers
Et puis ce qui m’a étonné à Paris, c’est la différence entre les quartiers, les arrondissements. Deux semaines après être arrivé à Paris, je suis allé dans un bar avec mon meilleur ami. Ça m’a marqué car d’un côté de la rue, c’était le 19ème, et de l’autre, c’était le 10ème. D’un côté, dans le 19ème, c’était assez crade, il y avait des jeunes avec leurs bières qui fumaient sur un banc, alors que du côté du 10ème, il n’y avait personne dans la rue : ils étaient tous dans les bars ou les restos. Cette différence m’a frappé et je me suis rendu compte que presque chaque arrondissement avait son style de vie et des gens bien différents les uns des autres. À Paris, c’est vraiment flagrant. C’est ce mélange de cultures et de gens qui me plaît vraiment.
C’est kiffant de partir « à la découverte de la ville » avec des amis. Un soir, je suis sorti avec des potes et on s’est retrouvés en galère car il n’y avait plus de métro, alors on a dû se démerder pour rentrer chez moi. On a fini par rentrer en trottinette électrique, c’était galère mais super drôle. Ça m’a fait penser au film Five qui parle d’une bande de potes qui doivent se sortir de la panade. C’est ça que j’aime dans Paris, on peut être en galère n’importe quand et s’en sortir.
Antoine D., 18 ans, Paris (et Morancez)
Crédit photo © Studio Canal // Five (Film d’Igor Gotesman)