Othman K. 23/08/2019

Français, Marocain et Italien, j’aime mes trois cultures

tags :

Né en Italie, j'ai vécu au Maroc et en France. Aujourd’hui, je peux jongler entre mes trois cultures et je considère que c’est une force.

Je suis né en Italie de parents marocains pour finir en France : ce mélange de cultures a créé une dynamique dans ma vie. Les trois pays comptent beaucoup pour moi. J’ai eu la chance de faire mes études dans les trois. En Italie, j’ai fait ma primaire, au Maroc, mon collège, et mon lycée, en France. J’ai des amis et de la famille dans les trois pays et je me sens bien dans les trois. J’aime ce sentiment d’être né dans un pays et d’avoir un autre pays d’origine.

J’ai la double nationalité italienne et marocaine, mais à chaque fois qu’on me demande ma nationalité, je pense immédiatement à mon pays d’origine : le Maroc. Je m’y sens vraiment chez moi : je parle couramment l’arabe et avec mes parents, on parle qu’arabe marocain. J’y vais souvent aux grandes vacances. C’est là où il y a ma vraie famille : mes grands-parents, mes cousins… Des gens qui me ressemblent… physiquement.

Dans les deux autres pays, je ne vais pas dire que je me sens différent, mais de vivre hors de mon pays d’origine, de ressentir le manque de ma famille, de ma culture, de ma religion, ça me rend de plus en plus amoureux de mon pays. La plupart des gens au Maroc ont une culture commune, la même langue, la même religion, une identité commune au pays. Comme le Maroc est un pays religieux, on ne peut pas faire tout ce qu’on veut, ce n’est pas la fête comme à Paris. Mais en France, c’est moins libre dans un autre sens. Ici, quand j’étais mineur, ma mère me disait : « Tu rentres à telle heure. » Et elle le dit encore à mes petits frères.

Grâce à ce mélange de cultures, je me sens à l’aise partout

Au Maroc, dans les quartiers populaires, tout le monde connaît ses voisins, tu peux rentrer chez ton voisin sans même toquer à sa porte. Tu peux rester tard dehors avec les amis, les petits enfants, j’aime bien ça, je me sens à l’aise. Si quelqu’un a besoin d’argent, de quelque chose, tout le quartier va aider cette personne. J’y fais ce que je veux tant que je ne fais pas quelque chose hors système, hors religion.

Parfois, je ne dis pas que je suis de nationalité marocaine. Si je dois m’inscrire dans une école, passer un concours, demander un boulot, là, je dis que j’ai la nationalité européenne, italienne. Il y en a plein qui n’ont pas trouvé de boulot à cause de ça. Moi, j’ai pris exemple, et ça ne m’est jamais arrivé.

Avoir plusieurs cultures est une richesse mais, pour Jasmine, c’est difficile de faire la synthèse entre toutes ses identités.

Mais je me sens bien partout : là, je suis en France, parfois je suis en Italie, ou en vacances au Maroc. L’Italie, c’est là où je suis né, c’est là où j’ai ouvert les yeux. Là-bas, j’ai eu mes premiers amis intimes, j’ai appris à parler. C’est le pays où j’ai tout commencé. En France, je me sens à l’aise, on peut faire ce qu’on veut. Il y a différentes origines, religions… J’aime bien ce mélange. J’aime être parmi des milliers de gens qui viennent de pays différents. Mais au Maroc, je sens que ce sont mes origines, c’est un sentiment qu’on ne peut pas décrire. Tout le monde est pareil et ça me cultive.

 

Othman, 20 ans, stagiaire à l’E2C, Paris

Crédit photo Unsplash // CC Kyle Ellefson

Partager

1 réaction

  1. C’est une richesse!

Voir tous les commentaires

Commenter