Chloé A. 18/01/2017

Les insultes, les coups de pieds… et ma mère enceinte

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En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon. Ma mère n'en est pas morte... Reste les souvenirs terribles...

La relation entre ma mère et son ex-compagnon est allée très vite.

Il vivait toujours chez sa mère et venait donc souvent à la maison pour voir la mienne. Il ne se préoccupait pas de mon grand-frère et de moi.

Plus tard, il a quasiment emménagé chez nous. J’ai dit à ma mère qu’il ne m’inspirait pas confiance, mais elle se contentait de me rassurer.

À la maison, il ne l’aidait pas. Il n’avait pas de travail et n’en cherchait pas. En gros, il ne faisait
rien et pourtant, il se permettait de lui faire des remarques.

Ma mère ne m’a dévoilé que l’année dernière qu’il consommait de la drogue. De toute façon, je m’en doutais.

Le temps a passsé, ma mère est tombée enceinte puis l’a quitté car elle ne le supportait plus.

Leurs disputes avaient envahi notre quotidien.

Des insultes, des coups de pieds

Un jour, j’étais seule quand quelqu’un a sonné à la porte. C’était lui. Il m’a demandé gentiment de lui ouvrir, mais j’étais au téléphone avec ma mère qui me l’interdisait.

Alors il frappa violemment et m’insulta de tous les noms, donna des coups de pied, cria mon prénom comme un dingue.

J’étais terrorisée.

Il me menaça et jura qu’il allait me tuer si je ne lui ouvrais pas, mon grand frère et ma mère aussi.

Je voulais lui ouvrir pour ne pas qu’il fasse de mal à ma famille, mais ma mère m’a dit d’aller me cacher sous son lit et de me boucher les oreilles.

Elle m’a dit qu’elle viendrait me chercher, car la police ne peut rien faire tant qu’il n’y a pas d’agression.

J’y repense, encore et encore

Après quelques temps, j’ai reconnu les pas de ma mère et le claquement de la porte de l’immeuble. Puis plus rien. Ma mère ne répondait pas à mes appels.

Quelques minutes après, elle est rentrée avec une main dans ses cheveux et l’autre sur son ventre. Un agent de police était derrière elle.

Nous étions inquiètes pour le bébé, mais finalement le reste de sa grossesse s’est bien passée.

Après la naissance de mon petit frère, l’ex-compagnon de ma mère s’est posté devant notre fenêtre, peut-être pour nous faire comprendre que nous ne l’oublierons jamais.

Par la suite, nous ne l’avons plus revu.

Cette histoire date de 2011. Elle m’a énormément marquée.

J’y repense lorsque je suis seule chez moi ou que je pose les yeux sur mon petit frère chéri que j’aime plus
que tout, qui n’a rien demandé à personne.

Aujourd’hui encore je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter pour ma mère quand elle s’attarde le jour comme la nuit avec ses amis.

Bien que l’agression soit gravée à jamais dans nos esprits, nous continuons à vivre.

Mon petit frère va bientôt fêter ses 5 ans et nous sommes très heureux.

 

Chloé A., 16 ans, lycéenne

Crédit photo Pexels

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