La culture japonaise m’a révélée
Cet été, lors d’un stage intensif d’anglais, j’ai eu la chance de faire partie d’un cursus international. Pendant deux semaines, j’ai pu enrichir mes connaissances, réfléchir sur les différences et les liens entre les cultures, et surtout me redécouvrir.
Assez vite, je me suis détachée de mon groupe de Français pour passer du temps avec des Japonaises aussi timides qu’accueillantes. Elles me voyaient d’un œil étranger loin des attentes françaises auxquelles j’étais habituée, et en deux semaines, mes défauts n’en étaient plus et ma pudeur était acceptée avec respect.
J’ai l’impression que ma façon d’être a souvent été mal interprétée, notamment dans la démonstration de mes sentiments, leur partage et leur justification. J’ai tendance à ne pas pouvoir m’expliquer et à me retrouver dans des situations où l’on me reproche mon éloignement, ma réserve et mon besoin de temps pour déterminer ce que je veux et ressens.
Dans la culture japonaise où les sentiments se montrent pudiques, ma personnalité est rassurante. Souvent, quand je m’éloigne, c’est que je suis déçue (la plupart du temps par moi-même). Mes amies japonaises m’ont laissé faire, ont témoigné de leur présence, pour le moment où je reviendrais vers elles. Et ne m’ont pas demandé d’explications.
Cette acceptation de cette part de ma personnalité m’a fait du bien, je me sentais à l’aise, en accord avec moi-même.
Ailleurs, je deviens passionnante
De leur coté, elles aimaient apprendre de ma culture. Elles essayaient d’apprendre le français et étaient très fières de me présenter leurs traditions et leur langage. Je n’ai pas toujours été intéressée par ce pays, contrairement à mes amis. Ils me parlaient sans arrêt de sushi, de katana (sabre japonais) ou de manga, et je n’accrochais pas. Mais cet échange, le temps d’un été, m’a fait découvrir la culture japonaise, sous un de ses aspects les plus intimes. Cela m’a passionnée.
Je suis grande, j’ai les cheveux bouclés et les yeux noisettes. Ici, je suis banale. Ailleurs, je suis un modèle de beauté. Je suis réservée et me passionne pour ce que j’étudie. Ici, j’en fais trop. Ailleurs, je deviens passionnante. Se voir à travers un regard extérieur et nouveau, innocent et relativement différent de celui dont on a l’habitude, permet de se découvrir.
Merci à Tomoko, Hatsune, Miu et Mahiro, sans qui je serais quelqu’un d’autre, et vous ne liriez pas ceci.
ありがとうございました
Klaudia, 16 ans, lycéenne, France
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