Maxime T. 22/02/2016

« Tu es trop sensible ! »

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L'empathie une faiblesse ? Maxime n'est pas d'accord et défend son tempérament avec un message : n'ayez pas peur de vos émotions.

Empathie : L’empathie (du grec ancien ἐν, dans, à l’intérieur et πάθoς, souffrance, ce qui est éprouvé) est une notion désignant la « compréhension » des sentiments et des émotions d’un autre individu. (Source : Wikipédia)

J’imagine la scène, je frissonne

Nous sommes début 2010 : de fortes inondations touchent l’ouest de la France. Je regarde le journal de France 2 : annonce du drame, témoignages. Un couple pleure à la télé. La mère du papa est morte alors qu’elle surveillait ses petits-enfants, permettant au couple de s’accorder un week-end en amoureux. L’eau est arrivée, elle n’a pas pu monter avec les enfants se réfugier dans le grenier.

Dans ma tête, j’imagine la scène : la grand-mère qui voit l’eau déferler dans la maison, qui essaie avec les enfants de barricader la porte, puis voit l’eau défoncer la vitre. L’eau monte, la panique aussi. Je vois la grand-mère demander aux enfants de se rendre dans le grenier, de passer par la trappe des toilettes. Les enfants grimpent, appellent leur grand-mère… et la voient finalement passer, emportée par les eaux. C’est terrible ! Et des années plus tard, j’en frissonne encore.

Voilà un exemple de mon empathie.

Masochisme ? Empathie ? Faiblesse ?

Alors on peut parler de folie, de vision « théâtrale » de la vie, ou encore de masochisme. Encore aujourd’hui, je ne sais pas. Par contre, les autres ne se privent pas de donner leur avis : je suis sensible, j’aime me faire du mal et surtout, je suis faible. Oui oui, vous avez bien lu, quelqu’un m’a parlé de mon empathie comme d’une faiblesse ! Voilà comment les gens sont si vite jugés…

Ne pourrait-on pas parfois voir dans cette émotion/notion qu’est l’empathie ce qu’il y a de merveilleux ? Les gens empathiques, par exemple, possèdent un don pour les conseils, car ils ont la possibilité de se mettre à la place des autres, d’assimiler les informations et de prendre du recul.

Ce n’est pas toujours facile, mais on vit avec, enfin on essaie. On connait différentes phases, on met en place différentes stratégies.

Me construire une mini-armure

La première : l’exclusion, car en s’excluant de tout, on évite de ressentir les choses. On évite les gens, la télé, on essaie aussi de réduire sa vision du monde, allant jusqu’à devenir égoïste. Mais ce n’est pas notre nature, et comme dit le dicton : « chasser le naturel, il revient au galop ! »

La deuxième stratégie est une demi-mesure, on évite juste les gens « à problèmes » (c’est-à-dire les gens qui ont de l’émotion à revendre, si vous voyez ce que je veux dire). On arrête quand même également la télé, parce que le JT reste toujours le même : mort, attentat, crise économique…  On sort, on voit des amis, mais rien de bien exceptionnel. Et puis, ça recommence : les gens autour de nous ont toujours besoin d’aide, ils se nourrissent de notre énergie et nous épuisent.

Alors j’ai développé une troisième stratégie, ma préférée, car la plus aboutie : un mix entre ma nature, mes émotions et mon mental. Le but est de construire une mini-armure, de prendre suffisamment de recul pour faire la différence entre ce qui est réel, ce qu’on ressent et ce qui est faux, ce qui n’existe pas. Quand on y arrive, une conscience nous guide alors afin de nous persuader que les problèmes des autres ne sont pas les nôtres, que les gens qui viennent nous parler ne sont pas tous nocifs, et qu’on doit les laisser faire leur petit bout de chemin. C’est là que j’ai le sentiment d’être vraiment moi-même, que je deviens quelqu’un à l’écoute et très accessible. Et personnellement, c’est ce que je veux que les gens retiennent de moi !

N’ayez pas peur de vos émotions !

Grâce à cette dernière stratégie, j’ai développé un autre aspect de l’empathie, quelque chose qui met du temps à apparaitre, mais qui est pour moi une vraie révélation. Je l’appelle « l’empathie positive », une forme d’empathie meilleure, plus belle, mais aussi la plus logique. Car après tout, l’empathie ne se résume pas à être une grosse éponge, là pour essuyer les pleurs, c’est aussi quelque chose qui nous permet de partager le bonheur des autres : une réussite, un instant particulier, inattendu…

Tout ça aussi on est capable de le ressentir, et même bien plus fort que les émotions négatives.

Il faut dire « Je t’aime » parce qu’aimer est naturel. Parce que cela peut prendre deux secondes comme deux heures. Parce que c’est simple, parce que c’est beau. Retrouvez le témoignage de Marion, un bel appel à l’amour !

Récemment j’ai assisté au mariage d’une amie, et j’ai ressenti son bonheur, sa joie, et c’était fort, terriblement fort. Pourtant je savais pertinemment que cette émotion n’était pas la mienne.

Alors, n’ayez pas peur de vos émotions, n’ayez pas peur de ressentir, et n’ayez pas peur d’être vous-mêmes ! Car tout est plus simple quand on s’assume. Personnellement, en 2016, j’ai décidé d’être heureux, et je sais que pour ça, je dois être moi-même. Et vous ?

 

Maxime, 21 ans, volontaire en service civique, Lyon

Crédit photo Flickr / Tobias Tschurtschenthaler 

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4 réactions

  1. C’est vous les vrais maîtres du monde…
    Mais le monde ne le sait pas !

  2. Merci pour vos commentaires 🙂
    Bises à vous 2 !

  3. Ça m’a fait rire tu m’as fait rire car également je suis passée par là…
    Un jour et un autre, je regarde une personne a côté de moi dans une file d’attente de supermarché et « bim » me voilà rentrée en « transe » je ressens,j’imagine, mais désormais comme toi je sais résonner mes étalons et puis je sélectionne et surtout j’ai pris le parti de m’en foutre Royalement la plupart du temps.

  4. Salut Maxime, en lisant ton texte j’ai eu envie de réagir ! Je me retrouve tellement dans ce que tu écris, à un certain niveau l’hyper-sensibilité peut devenir insupportable. Pour soi mais aussi pour les autres qui ne comprennent pas forcément tant d’empathie et la jugent. Moi j’ai fais le choix au contraire de me tourner vers ces personnes « à problème » je suis en formation dans le social et c’est parfois très difficile quand car je suis prise dans les émotions que l’autre me transfert à travers son histoire il arrive encore que j’éponge. Je le rejoins, j’imagine au fur et à mesure et cela me retourne. Je crois que ce qu’il me manque aujourd’hui et ce sur quoi je travaille, ce sont les mots pour exprimer ces ressentis et pour partager encore davantage avec l’autre ! De mon point de vue, la troisième stratégie serait plutôt que d’une « mini-armure » ou d’une mini frontière entre sensibilité (monde intérieur) et monde social de construire plein de petits ponts exprimant ces émotions aux autres. Pour ainsi faire de ces ressentis des choses du réel avec l’aide des mots. Comme tu le fais d’ailleurs très bien ici. Je te souhaite de réussir dans ton objectif et vive la sensibilité !

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