Tifenn S. 05/10/2021

5/5 La principale a fait la médiation entre les harceleuses et moi

tags :

Pour Tifenn, victime de harcèlement scolaire, parler avec sa directrice l'a sauvée : la confrontation avec ses harceleuses a permis d'arrêter les insultes.

Le collège a été pour moi des années de malheur et d’isolement, à cause du harcèlement scolaire. Jusqu’au jour où j’ai décidé d’en parler à ma mère et à mon père car cela ne devenait plus supportable. Ils ne se doutaient de rien mais nous en avons beaucoup parlé, car je ne voulais pas être la « balance » de la classe.

En cinquième, j’avais une amie que je voyais tout le temps. Suite à une réflexion que j’avais faite, elle a préféré changer de groupe de copines. Elle a suivi les filles dites populaires du collège : les filles qui étaient amies avec tout le monde. Mon ex-amie a mis tout le monde contre moi. Elle était comme la bergère avec ses moutons. Et moi, le mouton noir…

Quasiment toute cette année, je me suis retrouvée seule face à ce groupe de filles. J’ai reçu de nombreuses critiques, verbales ou à travers les réseaux sociaux. Elles écrivaient que je n’avais pas d’amies, que personne ne m’aimait. Un midi, au milieu de la cour, mon chemin a été coupé par un garçon de ma classe, bien plus grand que moi. Il s’est précipité sur moi pour me prendre par le cou et me plaquer contre un arbre sans aucune explication. Heureusement, des surveillants étaient présents. Ils ont pu s’interposer et l’empêcher d’aller plus loin.

Le jour J, j’avais la boule au ventre

Ma pire sensation a été de me retrouver seule pendant six mois, impuissante face aux insultes et aux critiques que je recevais à longueur de journée. J’avais 12 ans, je n’avais personne et je ne savais pas me défendre seule. J’étais donc obligée d’encaisser.

Pour lutter efficacement contre le harcèlement scolaire, des méthodes ont fait leur preuve. Tour d’horizon par Lumni :

Je souhaitais changer de collège. Tous les matins, je me réveillais la boule au ventre à l’idée de m’y rendre. J’ai développé une réelle phobie. Mes parents ont finalement réussi à me convaincre, en m’expliquant qu’il fallait réagir et que je ne pouvais pas rester une année de plus dans cet état.

Nous avons donc pris rendez-vous avec la directrice pour lui parler de mes problèmes afin de trouver des solutions et d’essayer d’arranger les choses. Le jour J, j’avais la boule au ventre de savoir comment allait se passer mon rendez-vous et l’ampleur que cela pouvait prendre. J’ai essayé de raconter tout ce que j’encaissais. Un moment très dur pour moi.

Je reste méfiante

Par la suite, la directrice a convoqué les filles dans son bureau. Grâce à cet échange, elles se sont excusées et sont petit à petit revenues vers moi. Nous avons pu en parler, expliquer calmement nos propos et les choses sont revenues dans l’ordre.

Série 1/5 – Après des années de harcèlement, Apolline fait plusieurs tentatives de suicide. Sans l’aide des adultes, elle ne voyait pas d’autre issue.

Jeune fille devant une fenêtre et des adultes

Peu après, nous avions un voyage organisé au ski pendant une semaine. Vu les circonstances, je ne voulais pas y aller. Mais ce rendez-vous a tout changé et j’ai pu partir ! Je me suis dit que c’était quand même une expérience unique. Mon amitié s’est renouée avec certaines filles, j’ai donc pu profiter de ce voyage avec mes copines, sans tension ! Cette année s’est terminée sur de bons termes. Toutes ces histoires m’ont permis de gagner en maturité. Mais, aujourd’hui encore, je ne donne pas ma confiance à tout le monde.

Tifenn, 18 ans, étudiante, Brest

Illustration © Merieme Mesfioui (@durga.maya)

Partager

Commenter