Le club, la famille choisie
Dans mon club, tout le monde se connaît. Il y en a que je connais même depuis les plus petites classes. On habite tous dans la même ville du 77. On se voit au moins trois fois par semaine. Les liens dans mon club, un petit club de « quartier » qui évolue en Départemental 1, sont incroyables. Je suis plutôt timide et ça a été une libération pour moi. Certains de mon équipe sont devenus des potes du foot, et d’autres des vrais potes sur qui je peux compter. Entre fous rires, moqueries et parfois petites tensions, mon club est comme une deuxième famille… une famille nombreuse dans laquelle je me sens bien.
Les parents jouent les taxis pour nous emmener aux matchs tous les week-ends dans les trous perdus du 77. Et nous les jeunes, nous transmettons notre savoir aux plus petits. J’ai commencé à aller dans ce club quand j’avais une dizaine d’années. Avant, c’était nous les petits, mais maintenant qu’on a 16-17 ans, on est devenus les grands frères qui canalisons les plus petits pleins d’énergie. J’ai commencé à entraîner au début de mon année de seconde.
« Des souvenirs que je garderai toujours »
Finir les cours à 17 heures et enchaîner avec les entraînements de 18 heures jusqu’à 20 heures, c’est parfois un peu fatigant. Mais quand j’ai la flemme mes coéquipiers me poussent. Et à la fin, je me dis toujours : « Heureusement que j’y suis allé. »
Parfois, quand on fait de belles performances sur le terrain, on a le droit à des récompenses, généralement c’est de la nourriture. Des fois, à l’entraînement, l’entraîneur nous donne des défis, et si on réussit, on a le droit à un grec ou une pizza. Et l’agitation dans le vestiaire avant et après chaque entraînement sont des souvenirs que je garderai toujours.
Des amis ont quitté le club, pour jouer à un meilleur niveau. Certains sont partis en Régional 1 et d’autres en National. Ils ont fait le choix de ne plus s’investir dans le foot, mais ils ont perdu cette ambiance-là, ils ont perdu une part d’amusement, d’après leurs témoignages. Leurs entraînements sont plus intenses et les coachs plus exigeants. Nous, à l’entraînement, sur les duels, on y va doucement. Eux, ils y vont à fond. J’ai même un pote qui s’est blessé.
Quand on perd un match, l’entraîneur va juste pas parler, tandis qu’eux ils ont le droit à un vrai discours énervé. Je suis content pour eux qu’ils aient changé de club pour progresser. Moi, je compte bien rester.
Sohan, 16 ans, lycéen, Seine-et-Marne
Illustration © Merieme Mesfioui (@durga.maya)
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