Sara B. 13/12/2024

1/4 Premier amour, dernière gifle

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Le petit copain de Sara l’a coupée peu à peu de ses proches. Après la première gifle, elle a mis fin à la relation.

Il pouvait faire ce qu’il voulait, c’est moi qui revenais vers lui. C’était mon premier amour. Des potes avaient beau me dire que ce n’était pas normal, je ne les écoutais pas. Je me disais qu’ils ne savaient pas ce que je vivais dans ma relation. Aujourd’hui, je sais qu’elles avaient raison.

Il ne voulait pas que je sorte de chez moi sans lui. Si je ne lui obéissais pas, c’était fini entre nous. Il a très vite eu une emprise sur moi. À part lui et ses potes, je ne voyais personne. Je me disais que ce n’était pas grave, que plus tard ça irait mieux pour nous.

Quand je ne répondais pas à ses appels, il devenait fou. Il me demandait de lui raconter tous mes faits et gestes alors qu’on était dans le même lycée. S’il me croisait dans les couloirs assise à côté d’un garçon, il pétait un plomb, comme si je le trompais. 

« La dinguerie de trop »

Notre relation, ce n’était que de la manipulation. Cinq mois après le début, à une fête de famille, ma cousine me dit : « Moi aussi, je suis en couple avec lui. » Cette phrase, je m’en rappellerai toute ma vie. Je ne m’y attendais pas du tout. Et lui, avec son culot, il assurait qu’il avait le droit d’être avec elle. À partir de là, j’ai vu son visage de méchant. Il a changé de comportement. Avant, il était gentil. 

Un jour, il a fait la dinguerie de trop. On était dans sa voiture. Je lui racontais que j’allais partir chez ma copine pour son anniversaire et qu’on irait au bowling-chicha après. Elle m’avait dit qu’il n’y aurait pas de garçons. Il le savait aussi. Il a commencé à péter un plomb. Je lui ai dit que même ma mère ne me l’interdisait pas, alors qu’elle est très protectrice. Là, il m’a mis une tarte. J’étais choquée, sonnée. Je l’ai regardé pendant cinq longues secondes droit dans les yeux. Il m’a dit : « Excuse-moi, c’était pas voulu. » Je ne l’ai même pas écouté. Je suis sortie de la voiture. C’est là que j’ai eu mon déclic. Je ne veux pas être une femme battue plus tard.

Gros bleu

Je suis allée à ma soirée quand même. J’ai payé le bowling sans y jouer. Pendant toute la soirée, je n’ai rien dit. J’étais ailleurs. Quand ma pote m’a demandé ce qu’il y avait, j’ai juste dit qu’on s’était embrouillés avec mon mec. Le lendemain, j’avais un gros bleu. J’ai dit à ma mère que je m’étais cognée. 

J’ai envoyé un Snap à mon ex. « T’as vu ce que tu m’as fait ? Jamais j’accepterai ça ! » Et je l’ai bloqué. J’étais encore sous le choc. J’ai changé de numéro pour qu’il ne me retrouve pas. Plus tard, il est parti vivre dans le sud. À chaque fois qu’il revenait, il me cherchait. Quand j’ai eu un nouveau mec, il a encore pété un plomb.

Sara, 20 ans, volontaire en service civique, Essonne

Illustration © Camila Plate

 

Série Violences conjugales jeunes : quitter le mâle, Récit 2/4 : L’amour parti en fumée 

Quand elle a commencé à fumer avec son copain, Yanissa s’est coupée des autres. Lui devenait de plus en plus jaloux. Il a fini par être violent.

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