Dylan B. 31/01/2025

2/4 Sauvé par les mots de la CPE

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Dylan s’est fait malmener par des garçons de sa classe. Grâce à son prof de sport, témoin de ces scènes, le jeune garçon a réussi à en parler.

« T’as des grosses cuisses, j’peux toucher ? » Ça, c’est ce que me disaient deux garçons de ma classe pendant plus de deux semaines de manière aléatoire, entre les cours ou pendant les cours. Ils parlaient aussi de mes fesses. Je ne sais pas pourquoi ils faisaient ça. Je pense que c’est parce que j’étais la première proie qu’ils ont vue. Depuis deux semaines c’est fini. Je suis content. Et j’espère que ça ne va pas recommencer.

Pendant son cours, mon prof de sport a vu que les deux personnes m’embêtaient. Elles me touchaient les cuisses, les fesses et me poussaient. Ce qui était le plus grave, c’est que c’était comme une agression physique à chaque fois que quelqu’un me touchait. C’est lui qui m’a conseillé d’en parler à la CPE. Elle m’a dit : « Ils ont un cœur et quand ils sauront que tu as des problèmes graves à cause de ça, ils arrêteront. » Elle a expliqué aux deux garçons que j’étais triste, même à la maison. Que je me renfermais sur moi, dans ma chambre. J’avais le moral au plus bas. Et ils ont arrêté.

« On m’a souvent trahi »

La CPE, elle, m’a dit d’en parler à mes parents et mes cinq frères et sœurs. Je leur ai dit que la CPE s’occupait de tout. Ils m’ont assuré que si elle ne faisait rien, ils s’en chargeraient eux-mêmes. Elle a fait ce qu’il faut.

Mes frères et sœurs ont su en même temps que mes parents. Après, ils ont été plus gentils, plus doux avec moi. En fait, ils m’ont juste laissé tranquille. Ils ont arrêté de m’embêter. Je suis très solitaire, depuis toujours. Je ne suis pas du genre à faire du bruit. Je suis renfermé. Je m’occupe tout seul. Je joue à des jeux comme Fifa. Parfois, je parle à des gens en ligne, mais pas de ce qui s’est passé au collège.

À part à ma famille, je ne fais confiance qu’à moi-même. Je ne me confie pas souvent parce qu’on m’a souvent trahi pour des petites choses. Par exemple, des frères m’ont volé des objets et ne me disaient pas que c’étaient eux qui l’avaient fait.

Au collège, j’ai des potes, mais pas dans ma classe. Au moins, il y a les récrés ! Je les retrouve dans la cour. Ils sont cinq, un peu comme moi. Ils sont renfermés aussi. Je n’aime pas les gars qui parlent forts. Je ne suis pas comme eux.

Dylan, 14 ans, collégien, Île-de-France

Illustration © Merieme Mesfioui (@durga.maya)

 

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