Malik C. 10/10/2024

4/4 TDAH et tics impossibles à calmer

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Selon un médecin, Malik, 14 ans, est atteint d’un trouble de l’attention avec hyperactivité. Selon d’autres, il souffre du syndrome de Gilles de la Tourette. En attendant un diagnostic précis, il essaie de faire preuve d’humour pour ne pas être isolé.

Je suis troublé de la vie. Je stresse, j’ai une boule au ventre constante et je me sens très mal. Je suis atteint de TDAH (trouble déficit de l’attention avec hyperactivité). Je l’ai appris quand j’avais 10 ans. Aujourd’hui, j’en ai 14. 

J’ai sauté deux classes. Je ne sais pas comment l’expliquer. Je me sens mal dans ma vie. Je veux absolument en finir avec ma vie. Pourquoi ? Je ne sais pas. C’est dur d’en parler, mais à l’écrit, c’est beaucoup plus facile. 

Avec mon TDAH, je réfléchis énormément pour rien. Je n’arrive pas à me poser sur un sujet précis, je peux parler tout seul comme ne pas savoir où j’en suis. Et je suis très stressé, d’où mes tics, des mouvements non contrôlés.

« Je me frappe inconsciemment »

J’en ai plusieurs au niveau du visage, comme le clignement répété des yeux, les mouvements de la bouche, de la nuque, du poignet, de la jambe, de l’oreille, de la mâchoire, du dos… Parfois, je parle ou j’insulte sans m’en rendre compte, ou je me mords la langue. Des fois, je me frappe inconsciemment. C’est sûrement un moyen d’exprimer ma colère. 

J’ai commencé à développer ces tics à l’âge de 6 ans, le jour où ma mère est partie en Algérie. Ils sont apparus au cours des deux semaines où elle n’était pas là. Je ne dormais pas. J’avais peur que ma mère meurt.

Plusieurs docteurs n’ont pas réussi à décrire ce que j’avais. Ils m’ont dit que je souffrais de plusieurs syndromes, dont celui de Gilles de la Tourette. Selon un médecin que j’ai vu, j’ai un TDAH. J’aimerais avoir un diagnostic plus précis. 

« Changer mon mal-être en humour »

J’ai plusieurs passe-temps qui me détendent un peu l’esprit quand je suis énervé. Les poèmes, par exemple. J’y parle de ma vie qui est juste triste. Je fais aussi beaucoup de vélo. Plus petit, je faisais du tricot. J’aimais bien, mais comme je n’y arrivais pas tout le temps, j’ai pété un câble. Et j’ai tout brûlé. 

Aujourd’hui, j’essaie de changer mon mal-être en humour. C’est pour ça que j’essaie souvent de faire rire la galerie. C’est totalement inutile de lutter, je m’énerve encore plus, car je n’y arrive pas.

Malik, 14 ans, collégien, Firminy

Illustration © Merieme Mesfioui (@durga.maya)

 

Série Vivre avec des troubles psy, récit 1/4 : Une longue instabilité psychique 

Jessica est bipolaire. Les premiers symptômes sont apparus à l’adolescence. Ce n’est qu’à 33 ans, après des années de dépressions et de crises, que les médecins ont posé ce diagnostic.

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