Ilyes D. 21/09/2022

1/2 Mon arrière-grand-père et nos souvenirs

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Un Français sur deux a un proche atteint d'Alzheimer. Ilyes garde de doux souvenirs de son arrière-grand-père.

Ça fait maintenant sept ans, bientôt huit, que cette personne est partie. Je repense à lui, des souvenirs me reviennent. C’était quelqu’un d’incroyable, quelqu’un qui m’a appris à faire des croque-monsieur et des omelettes aux pommes de terre. Je me souviens aussi qu’il aimait regarder le sport, comme le rugby, et puis on ne faisait que de jouer à la pétanque dans le jardin. Mon arrière-grand-père m’emmenait au tennis. Les jours passaient, remplis de joie, en famille. Et puis, un jour particulier est arrivé.

Souvenirs et pertes de mémoire

Mon arrière-grand-père est hospitalisé et on découvre qu’il est atteint de la maladie d’Alzheimer, une maladie évolutive dont les symptômes de démence s’aggravent progressivement au fil des ans. La douleur et l’inquiétude s’installent.

Aux premiers stades, les pertes de mémoire sont légères. Lui se souvenait des temps passés. Mais à un stade avancé, les individus perdent leur capacité à tenir une conversation et à répondre à leur environnement. Avant, mon arrière-grand-père aimait bricoler, malheureusement il ne pouvait plus. En fait, toutes les choses qu’il adorait faire avant sa maladie (bricoler, se balader…) n’étaient plus possibles.

La maladie nous a tous affectés dans la famille.

Il ne me verra pas grandir

On a commencé à se dire qu’il pouvait nous oublier. Mais à aucun moment, je me suis dit : « Il ne me reconnaît plus, je ne suis plus personne pour lui, je suis un inconnu. » Heureusement, je n’ai jamais eu cette pensée-là. Il m’a reconnu jusqu’au bout, même si parfois il ne se souvenait plus des événements. Je ne le montrais pas, mais dans ma tête, j’avais peur de le perdre, je m’imaginais qu’il ne me verrait pas grandir.

Avec mes parents, on allait régulièrement chez papy et mamie pour lui rendre visite ensuite à l’hôpital. Un jour, il est rentré à la maison accompagné des ambulanciers. Il est arrivé en fauteuil et dans la chambre parentale, il y avait un lit d’hôpital.

Avant sa maladie, il m’a dit cette chose : « Si je meurs, tu mettras le camion miniature Jura Transports dans mon cercueil. » Jura Transports est une compagnie de transport de marchandises, où travaillait mon arrière-grand-père. Il y tenait beaucoup.

Ilyes, 17 ans, lycéen, Marseille

Crédit photo Unsplash // Lindy Baker

 

On ne guérit pas d’Alzheimer…

50 millions de personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer dans le monde, dont 1,2 million en France. À ce jour, il n’existe aucun traitement capable de guérir cette maladie.

Mais on peut voir la maladie venir…

Il existe douze facteurs identifiés qui favoriseraient l’apparition de la maladie. Parmi eux l’abus d’alcool, le faible niveau d’instruction, ou encore la pollution de l’air.

Et retarder le moment où elle se déclenche

Maintenir le cerveau en activité, avec de la lecture ou des jeux de société, permettrait de retarder jusqu’à cinq ans l’arrivée des premiers symptômes.

Deux films à regarder si tu veux comprendre cette maladie

The Father, réalisé par Florian Zeller : Anthony est atteint de la maladie d’Alzheimer. Sa fille l’accueille chez elle pour le prendre en charge.

Mémorable, réalisé par Bruno Collet : le quotidien d’un couple, Louis et Michelle, est bouleversé par la maladie. Louis tente de sauver les apparences alors que la maladie le ronge progressivement.

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