Coincées entre les gouttes
Une simple goutte d’eau trop lourde éjectée d’un nuage grisonnant peut effrayer autant qu’elle peut soulager. Le changement climatique entraîne des catastrophes naturelles dont pâtissent directement les populations, principalement des pays du Sud. Nous développons donc un rapport prudent, voire méfiant, à la pluie.
Il y a un mois, l’Espagne subissait des pluies torrentielles sur Valence et ses alentours. On compte aujourd’hui 230 morts dans le sud-est du pays d’après l’AFP. La population espagnole se confronte alors aux répercussions des destructions massives causées par ces inondations, elles-mêmes conséquences du réchauffement climatique.
Selon le réseau international de scientifiques World Weather Attribution, le climat actuel favorise les très fortes précipitations qui durent plus de 24 heures, comme à Valence. Les chercheurs et chercheuses expliquent qu’elles sont 12 % plus intenses et deux fois plus fréquentes qu’à l’ère préindustrielle, c’est-à-dire à l’époque où le climat ne subissait aucun réchauffement causé par les humains. Depuis cette période, la température globale a augmenté de 1,3 °C.
Au Bangladesh, Rezuana, 21 ans, a été témoin des ravages causés par les inondations. Ses souvenirs d’enfance sont marqués par des épisodes dramatiques et l’obligation permanente de tout reprendre à zéro.
L’eau détruit aussi par son manque. Lundi 2 décembre 2024, la COP16 désertification a débuté en Arabie saoudite. Cette conférence de l’ONU aborde des thématiques liées à la désertification et ses conséquences. D’après un rapport des Nations unies, 40 % de la superficie de la planète se dégrade en raison du manque d’eau.
Au Mexique, Emily, 18 ans, a vu le barrage de son village s’assécher. Avoir vu les conséquences du changement climatique la motive à s’engager.
Toutes deux vivent aujourd’hui à Paris. Quand il pleut, Emily sourit tandis que Rezuana tremble.
La rédaction
1/2 « La pluie, c’est joyeux pour moi »
Le manque d’eau est devenu le souci quotidien d’Emily. Entre 2022 et 2024, elle a vu le barrage de sa ville, au Mexique, se tarir. La franco-mexicaine de 18 ans a développé une conscience aiguë de la valeur de l’eau.
2/2 « Je déteste quand il pleut »
Au Bangladesh, Rezuana a vu l’eau s’infiltrer partout dans son quotidien. Entre destruction et adaptation, elle en garde un souvenir amer.