13/06/2025

L’enfance incestée

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Près de 7 millions de Français·es déclarent avoir été victimes d’inceste. Trois enfants par classe sont concerné·es. Et le début des violences incestueuses serait en moyenne vers l’âge de 7 ans et demi.

Ces données sont issues d’un récent rapport de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise). La Ciivise a été créée dans la foulée de l’onde de choc produite par la parution de La Familia grande de Camille Kouchner. Dans ce livre, la fille de l’ancien ministre Bernard Kouchner révèle les agressions commises par son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, sur son frère jumeau.

À ce jour, très peu de préconisations faites au gouvernement par la commission d’enquête dans son rapport final de 2023 ont donné lieu à des mesures concrètes. Si cette dernière a recueilli les témoignages d’environ 30 000 victimes et documenté les violences, elle a aussi permis de mettre en évidence que cette parole n’est pas suivie d’effets. En l’occurence, lorsqu’un·e enfant révèle un inceste, la personne qui reçoit cette confidence n’agit pas dans près d’un cas sur deux.

C’est ce qu’a vécu Maëlle, 18 ans aujourd’hui. Quand elle a parlé des agressions sexuelles imposées par son beau-père, sa mère a minimisé les faits. Elle s’est heurtée au silence de ses proches, comme souvent dans ces affaires. Elle a heureusement pu compter sur l’une des ses enseignantes pour alerter les autorités. Violée par son grand-père, Amira, 21 ans aujourd’hui, a, elle, été entendue, crue et soutenue par ses parents lorsqu’elle a parlé.

Pour toutes les deux, ces violences passées restent encore très présentes. Briser le silence ne soigne pas les traumatismes.

La rédaction