COP 21 : si on commençait par le vélo ?
Le vélo, qui n’en a jamais fait ? Ne serait-ce qu’une fois ? Pour ma part, je ne suis pas tombé dedans quand j’étais petit, car j’ai (réellement) découvert le vélo sur le tard. Certes, il m’est arrivé d’en faire quand j’étais enfant, en famille, pour faire des petites balades tranquilles dans le village de mes grands-parents. Mais sans plus. Lorsque j’étais adolescent, je me souviens que je me disais : « Le vélo ça à l’air quand même pratique : on peut se déplacer et faire un peu de sport en même temps. » A l’époque déjà, je sentais que faire du vélo pourrait me plaire, mais je ne me suis pas lancé. Faisant déjà un peu de sport et habitant une grande ville avec beaucoup de transports en commun, je me disais que ça ne m’apporterait rien de »plus ». Oh le naïf que j’étais !
La Hollande, le pays où le vélo est roi
En 2008, je suis parti quelques jours aux Pays-Bas avec des amis. Là-bas, nous avons loué des vélos pour nous déplacer dans Amsterdam (quoi de plus normal, la Hollande étant un pays où le vélo est roi). Et c’était plutôt pratique : le pays est plat, il n’y a pas beaucoup de voitures (car beaucoup de monde à vélo ?) et tous les cyclistes sont souriants. Moi qui ai toujours habité dans la deuxième ville de France, réputée pour ses embouteillages et ses mauvais conducteurs, ce fut un mini-choc culturel. Mais je crois que ce qui m’a le plus surpris, ce sont les parkings à vélos : des centaines de vélos accrochés les uns à côté des autres. Si tu as oublié ou tu as accroché le tien, tu es bon pour le chercher pendant des heures. Je m’étais du coup posé la question : « Qu’est ce que le vélo a de particulier, qui fait que les Hollandais s’en servent autant ? »
La Suède et ses (très nombreuses) pistes cyclables
Quelques années plus tard, en 2013, sous l’impulsion de deux amis cyclistes, j’ai acheté mon premier vélo. Je ne m’en servais qu’à quelques occasions : pour aller chez mes parents, chez des amis, à la plage. Puis je suis parti en vacances en Suède. Cela m’a un peu rappelé les Pays-Bas : les gens se déplaçaient beaucoup à vélo. Mais ce qui m’a le plus étonné c’est que, là-bas, quasiment toutes les routes possèdent des pistes cyclables. Un vrai bonheur pour circuler à vélo, et de quoi inciter pas mal de gens à s’y mettre. Lors de ce voyage, exclusivement à vélo, et je me souviens avoir été très surpris de la distance que nous pouvions accomplir sans nous fatiguer, et surtout, en un minimum de temps.
A vélo : le roi du pétrole !
De retour en France, j’ai déménagé quelques semaines à Lyon pour mon travail. Grande ville oblige : il était difficile d’y circuler en voiture. J’ai fini par tester à vélo les trajets que je faisais habituellement en voiture. Et là, surprise : je ne perdais pas de temps, voire même, j’en gagnais. Dans les embouteillages, j’étais le roi du pétrole.
De retour chez moi, à Marseille, j’ai continué sur ma lancée. Comme il fallait que je fasse quelques réparations sur mon vélo, j’ai décidé de passer par une association. Y adhérer n’était pas obligatoire pour effectuer les quelques réparations en question, mais j’ai tout de même choisi de payer mon adhésion. Je ne le réalisais pas sur le moment, mais je venais de commencer une grande aventure.
Les sens en éveil, et plus de solidarité
En adhérant à cette association, j’ai gagné bien plus qu’une carte de membre : j’ai découvert les balades du dimanche, pour découvrir des lieux insolites de notre ville et des alentours, de nouveaux paysages. Le vélo permet de vraiment s’imprégner de l’endroit : pas aussi vite qu’en voiture on peut prendre le temps d’admirer le paysage, plus rapidement qu’à pieds, il est possible d’aller loin, faire 50 km en vélo, en une seule journée, n’a rien d’insurmontable. Toutes ces balades me permettent de beaucoup mieux me repérer. A vélo et sans GPS, tous mes sens sont en éveil. Même la voix qui permet de communiquer avec les autres usagers de la route. Allez essayer de communiquer avec d’autres personnes lorsque vous êtes enfermé dans une carrosserie, semblable à une bulle. Le vélo apprend aussi le sens de l’entraide : il m’est plusieurs fois arrivé de m’arrêter en vélo pour proposer mon aide à un autre cycliste qui avait crevé ou dont la chaine avait déraillé. Ce genre d’entraide est aussi présent dans les ateliers de réparation de vélos (celui de mon association notamment) : la solidarité et la bonne humeur sont toujours présentes. Le vélo est un vecteur de lien social, ainsi qu’un outil vers la liberté : celle de se déplacer et d’aller où l’on souhaite, seul ou en groupe. Donc, à tous ceux qui hésitent, je vous le dis : Faites du vélo, passez outre vos appréhensions, il ne vous apportera que des moments de bonheur.
Johann, 29 ans, médiateur scientifique, Marseille
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