Faire la fête, écouter de la musique… : des actes de résistance contre la barbarie
Il m’a fallu du temps pour écrire ces lignes. Digérer la frénésie de ces 24 heures et l’horreur du massacre. Trop d’images, trop d’informations, une alerte dans le train, le fil twitter qui s’emballe et BFMTV qui prend le relais…
Le drame passé, il faut comprendre et avancer. Chaque balle reçue, chaque blessé, chaque mort, je les ressens au plus profond de mon âme.æ
Nous avons été touchés au cœur… Deux fois en un an. Nous, la France, ses symboles le 7 janvier, sa simplicité de vie, le 13 novembre, l’humanité, par tous les crimes de Daesh au quotidien. Nous ne pouvons l’accepter. C’est indéniable. Mais une fois l’effroi passé, il faut réfléchir. Qu’allons-nous faire ? Vers quoi nous dirigeons-nous ? Le Président de la République a déclaré l’état d’urgence. Merci… et alors ? Concrètement, tout le monde est soupçonné et soupçonnable. Je suis Daesh, vous êtes Daesh. Je ne le suis pas, vous ne l’êtes pas. C’est incontestable. Car qui m’assure que demain, après-demain, lorsque je rentrerai à Paris, lundi, un décérébré, fou de « Dieu » ne va pas déverser sa haine sur le café où j’ai l’habitude de m’attabler le matin, au nom d’une cause que lui-même ne saisit pas réellement ? Personne n’en sait rien.
Alors que faire ? Vivre dans la peur et me cloîtrer ? Je m’y refuse, comme je l’ai fait ce soir dans un bar à Notre Dame du Mont à Marseille, et comme je le ferai dans un mois à Paris, au Comptoir général, juste à côté de la rue Charonne. Faire la fête, écouter de la musique, boire un verre entre amis est devenu acte de résistance contre la barbarie. Alors résistons et vivons…
Mais si jamais… me direz vous alors ? Si jamais… Nous en revenons alors au point de départ. Car ce « si jamais » arrivera peut-être, sûrement même. Mais il doit s’arrêter. Et pour ce faire, il est l’heure, au nom et en l’esprit de tous les victimes de cette barbarie, de se poser les vraies questions sur les causes de cette terreur et d’en tirer les solutions nécessaires. Loin des amalgames, loin du « eux contre nous » et surtout loin de la violence. Désormais, il s’agit de comprendre et de prendre en main le destin.
Pour cela, il faut que ceux qui en ont le pouvoir et la volonté agissent, comme il se doit. Qui sont-ils ? Les politiques, les médias, les religieux en première ligne, puis nous, le peuple qui subissons leur jeu macabre dans ce vacarme. Il faut s’exprimer, expliquer et apaiser. J’ai 25 ans et mon pays est en guerre. Je m’y refuse. Liberté, égalité, fraternité, m’a t-on dit lorsque j’étais tout petit. Si ces principes sont ceux qui nous régissent, alors appliquez-les, appliquons-les, maintenant !
Rudy B., 25 ans, étudiant, entre Marseille et Paris
Crédit photo EV
Voua avez tout en main, lancez-vous ! Nous ne devons attendre de personne et surtout pas des politiques qui ne sont pas guidés par l’intérêt commun mais par le seul intérêt de quelques uns …Les élites doivent être dirigés par les vrais gens et si nous ne nous imposons pas, il ne nous laisseront pas le « pouvoir ». Pourtant c’est dans nos actes quotidiens que l’on pourra faire bouger les lignes. J’ai mis longtemps à en arriver à cette conclusion, mais depuis que je me suis lancée, je sais que c’est par les relations humaines que nous y arriverons … courage …