J’ai testé la démocratie participative… Je vote pour !
La démocratie participative permet aux citoyens de prendre activement part à la vie politique. Les acteurs politiques s’éclipsent pour « nous » laisser la place. Pas besoin d’avoir sa carte dans un parti, il suffit d’avoir envie d’être citoyen dans sa ville, par exemple.
Ça vous tente ? Tant mieux, parce que la Ville de Paris utilise cet outil depuis mars 2014. Plus exactement, la Mairie a mis en place un budget participatif. Pour une fois, « nous » décidons des dispositifs mis en place à Paris. Vous voulez plus de street art dans les rues ? Plus d’espaces de jeux ? Plus de verdure ? En quelques clics « vos » – « nos » – souhaits peuvent se réaliser. L’opportunité nous est donnée de devenir des citoyens politiquement responsables, engagés dans la vie politique. C’est une voie alternative à cette politique « classique » qui nous semble obscure, et ne nous intéresse plus trop.
Alors, ça vous plait ?
Entre le 24 septembre et le 1er octobre, les Parisiens ont ainsi pu voter et choisir cinq projets pensés par l’équipe municipale ; des projets qui nous feront encore plus aimer Paris.
Aujourd’hui, les votes sont clos. Mais j’ai encore mieux !
Toujours dans le cadre de ce budget participatif, la Ville de Paris invitera prochainement les Parisiens de tous âges (même les petits à l’école primaire, oui, oui !) à proposer « leurs » projets, avant de les soumettre au vote de tous les Parisiens.
Vous avez des idées ? Lancez-vous ! En solo ou en groupe, vous pouvez les proposer. L’équipe municipale se propose même de vous aider si vous vous sentez perdus. Rendez-vous fin 2014 sur la plateforme de la Mairie pour soumettre vos projets, partager vos envies.
Les projets culturels, vous trouvez ça sympa, mais bien loin de vos préoccupations concrètes ? Vous voudriez plutôt vous investir dans des projets liés, par exemple, au logement ? Pas de soucis, c’est possible ! Nous pouvons tous participer aux débats autours des projets de logement et d’urbanisme de la ville. Et nous pouvons tous proposer des idées !
Imaginons ! En bref, on peut imaginer un nouveau Paris, en relation avec les élus. La plateforme sur laquelle la parole nous est donnée s’appelle d’ailleurs imaginons.paris.
Vous l’avez compris, pas besoin de s’y connaitre en politique, pas besoin de lire 10 000 bouquins et maitriser dans le détail un sujet précis, pour s’intéresser à sa ville et proposer des projets à y développer. Il suffit juste d’avoir « envie ».
La politique comme ça, ça vous branche, non ?
Eléa, 21 ans, étudiante, Paris
Crédit image Flickr CC Armel Le Coz
Si vous êtes intéressé(e)s par la démocratie participative :
Pour compléter les références données plus haut je conseille l’ouvrage intitulé « Principes du gouvernement représentatif » de Bernard Manin qui retrace toute l’histoire de nos systèmes – occidentaux – représentatifs : en partant de la Grèce antique, en passant par le Moyen-Âge, la révolution française, la IIIe République et l’époque contemporaine.
C’est un très bon ouvrage qui interroge justement la légitimité de nos régimes et qui met en exergue ce que Jean a écrit : que nos systèmes démocratiques n’ont de démocratique que le nom puisque par exemple en France le pouvoir n’est exercé par le peuple que lorsqu’il va voter pour des élections.
Rousseau aussi avait déjà pensé à une alternative au régime représentatif dans le « Contrat Social »(livre III, chapitre XV), ou encore Hannah Arendt.
Et pour un exemple contemporain et concret de démocratie participative et directe, on peut parler des zapatistes au Mexique.
Le mouvement zapatiste veut « diriger en obéissant ». Ils ont créé une forme politique sans Etat : l’activité politique n’est pas séparée du reste de la communauté, mais elle est partagée par tous ceux qui en font partie. A tour de rôle, chacun dirige, puis est dirigé, un peu à l’athénienne.
Allez voir les articles et ouvrages de Jérôme Baschet pour plus d’infos à ce sujet.
Bonne soirée !
Bonjour Maxime,
Votre réponse est très intéressante, néanmoins, je ne comprends pas pourquoi avoir sorti juste une phrase de mon commentaire et pas plutôt essayer d’en savoir plus sur ce que je pense?
Je me suis sûrement (un peu) emballé dans mon commentaire et aurait dû faire preuve de plus de précisions, que vous vous êtes empressé d’ajouter 🙂
Il est évident que la vraie démocratie implique le vote, et je ne suis pas contre le vote mais contre le système en place qui se dit démocratique, là est la nuance.
@ Jean:
» Eh oui, si on vous demande, qu’est-ce qui prouve que nous sommes en démocratie ? La majorité des gens répondront : »le suffrage universel ». Or, il n’existe pas de système plus antidémocratique que le vote. »
Bah, la démocratie implique la règle de la majorité et donc le vote, non?
Si c’est bien cela, c’est la majorité qui dicte sa loi à la minorité, aussi massive cette MINORITE puisse-t-elle être. Dans cette optique, même si une loi/un gus était élu par « la motié+1 », ça serait de la démocratie.
Etre contre cette loi de la majorité, dans la poursuite d’actions politiques impliquant nécessairement des actions coercitives, c’est être contre la démocratie (sauf preuve du contraire).
Or, certains sont systématiquement contre la démocratie, car elle représente pour eux, comme j’ai pu le lire, une: « dictature de la majorité » (Alexis de Tocqueville parlait quant à lui d’une « tyrannie de la majorité »).
Je pense notamment aux anarcho-capitalistes (des libéraux radicaux qui sont pour la suppression totale de l’état, considéré comme un organe coercitif violant les libertés individuelles et les libertés économiques. Si je devais résumer brièvement ce courant philosophico-politique, je dirais que pour les anarcho-capitalistes, toute action consentie est légitime, et toute action impliquant une coercition est illégitime.
On retrouve également une autre critique de la démocratie(peut-être plus relative) chez certains communistes, et chez les anarcho-collectivistes(anarcho-socialistes/anarcho-communistes/autres), pour lesquels, la démocratie est entre les mains d’un système bourgeois et capitaliste, qui assure ses intérêts par ce type de régime politique, l’élection étant alors considéré comme un « piège à con », pour reprendre la célèbre formule.
Je digresse, je digresse, et fini par tomber complètement dans le hors sujet, mais bon, pendant que j’y suis:
Si certains anarcho-capitalistes et anarcho-communistes/socialistes ne s’aiment pas beaucoup(bah oui, le capitalisme et le communisme c’est vachement antagoniste), ils ont au moins un terrain d’entente -> ils sont tous pour la suppression de l’état.
Certains envisagent même la possibilité d’un société panarchiste.
Une société panarchiste, c’est la coexistence pacifique de modèles anarcho-collectivistes, anarcho-capitalistes, anarcho-individualistes et anarcho-tout-ce-qu’on-voudra, sur la base du respect des libertés de chacun.
Moi je ne suis pas fondamentalement contre la démocratie, parce que je suis un conséquentialiste.
Je m’intéresse davantage aux conséquences des actions politiques qu’à la liberté en elle-même.
Ce qui m’intéresse, c’est la recherche du moindre mal pour le plus grand nombre.
Cela dit, je trouve tout de même la démocratie problématique parce que, rien ne permet de dire que la majorité détient le point de vue le plus pertinent. Comme je l’avais dit dans un autre commentaire, la démocratie est dangereuse, si le peuple est ignorant et qu’il ne réfléchit pas.
La démocratie n’est pas bonne ou mauvaise en soit, ça dépend de comment sont les gens qui votent.
En tout les cas, la démocratie directe, et ici participative, me semblent bien plus pertinentes que la démocratie représentative(qui pour moi n’est pas vraiment de la démocratie). Pour la bonne raison que, quand on élit un représentant, on élit un pack de lois de proposition et de lois. Or, il est presque impossible d’être d’accord avec toutes ces propositions et lois,et ces fourres-tout idéologiques que représentent les parti dans un système démocratique représentatif, alimentent soit dit en passant, la futile dichotomie « droite/gauche ». Comme si la politique se résumait à un antagonisme unidimensionnel.
Avec la démocratie directe, et dans une certaine mesure avec la démocratie participative, chaque vote est effectué pour une loi ou proposition. En plus de faciliter par tout un chacun, le choix de ce qu’il estime être, pour lui (et/ou pour la collectivité) le moindre mal, cela permet à mon avis une certaine maturité républicaine.
Ca réduit les « moi je suis de gauche toi t’es de droite on est pas d’accord », au bénéfice du « je suis d’accord avec toi sur cette loi là, mais pas sur celle là ». En fait ce qui est bien c’est que, pour une loi type, on peut se retrouver dans le camp de la minorité, mais que si ça se trouve, pour une autre loi, et bah on sera cette fois-ci dans le camp de la majorité. Dans une démocratie directe, ça ne serait pas « Mouahaha j’ai gagné » ou « bouhouhou j’ai perdu » pendant 5 ans, puisque ça pourrait changer tout le temps au fil des différentes loi votés.
Une autre considération me faisant dire que la prise de décisions politiques est dangereuses, c’est le fait que je ne crois pas au(x) choix fait librement. Je ne crois pas au libre-arbitre. Je pense que nous sommes tous intégralement déterminés par des facteurs biologiques et socio-culturels (en ce sens, si je devais défendre globalement l’anarchisme, je le ferais en disant que notre vote est déterminé et qu’il vaut mieux l’absence de pouvoir).
Je conclurais par une citation d’Arthur Schopenhauer:
« Ce n’est nullement une métaphore, ni une hyperbole, mais seulement une vérité bien simple et bien élémentaire que, de même qu’une bille sur un billard ne peut entrer en mouvement avant d’avoir reçu une impulsion, ainsi un homme ne peut se lever de sa chaise avant qu’un motif ne l’y détermine: mais alors il se lève d’une façon aussi nécessaire et aussi inévitable que la boule se meut après avoir reçu l’impulsion. Le principe de raison suffisante ne souffre aucune exception, et admettre le libre arbitre humain reviendrait à faire de chacune de nos actions un miracle inexplicable, un effet sans cause »
Bonjour,
Déjà, si l’idée d’une démocratie participative et le processus qui est expliqué dans cet article est intéressant dans le sens où c’est bien le citoyen qui est aux commandes, c’est parce que c’est le principe de base de la démocratie qui est appliqué, comme dans la cité d’Athènes (à peu de choses près..).
Le système « démocratique » aujourd’hui en place n’a de démocratique que le mot. Eh oui, si on vous demande, qu’est-ce qui prouve que nous sommes en démocratie ? La majorité des gens répondront : »le suffrage universel ». Or, il n’existe pas de système plus antidémocratique que le vote. Simple exemple: à chaque élection, c’est la majorité qui l’emporte, certes, sauf qu’en général, le second tour se termine aux alentours de 49-51% donc, un peu moins de la moitié des gens ne veulent pas de cet homme (femme) politique mais leur voix n’est pas écoutée. De plus, nous votons, c’est notre voix et nous avons le choix (le libre arbitre, c’est magique) sauf que nous avons le choix entre quoi ? Combien de fois des gens se sont plaint qu’il ne votaient plus « pour » quelqu’un mais « contre »? Cela prouve bien que nos souhaits ne sont réalisés. Mais si ! Vous avez le choix! Regardez! La peste ou le choléra? (c’est ma vision de l’élection aujourd’hui).
Ce que je dis ici n’est pas nouveau et d’autres (de plus en plus) en arrivent au même constat. Et là on se trouve coincé, on sait que le système en place ne respectent pas nos choix mais nous n’avons rien à proposer en retour. C’est là qu’on se demande qu’est-ce que la démocratie? SI vous voulez une meilleure réponse que ce que je pourrais développer ici, allez faire un tour sur le-message.org. Documentez vous sur notre Histoire de France : Henri Guillemin et Annie Lacroix Riz sur Youtube mettrons à jour vos connaissances d’Histoire. C’est long, il faut du temps, mais le jeu en vaut la chandelle.
Sincères Salutations,
Un citoyen.
J’ai été voté pour 5 projets il y a quelques jours. Ca se fait sur Internet et c’est ultra simple !
Il est difficile de nos jours de s’intéresser à la politique. Tout va très vite, il faut être au courant de beaucoup (trop) de choses. La politique nous demanderait presque d’être des experts parfois (avouez, vous aussi vous comprenez que dalle à certains discours !). Or, je ne le suis pas.
La démocratie participative, ça, j’y arrive. Et c’est un sentiment cool que de sentir qu’on peut dire « notre mot », nous, les non-experts/non-politiciens/pas-des-masses-intéressés.
🙂